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Hôpital Yalgado-Ouédraogo : Un diagnostic inquiétant !
Publié le jeudi 5 novembre 2015  |  L`Observateur Paalga
Devanture
© Autre presse par D.R
Devanture du Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado Ouédraogo à Ouagadougou




La sous-section SYNTSHA (Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale) de l’hôpital Yalgado a organisé un point de presse, le 4 novembre 2015, pour faire le point de la situation, pas du tout bonne, du plus grand centre sanitaire de notre pays. Par conséquent, elle interpelle le gouvernement sur cet état de fait et invite à la mobilisation pour inverser la tendance.

Capacité d’accueil dépassée, procédures d’acquisition des équipements pas suffisamment appropriées et transparentes, pannes de dynamaps en cours au bloc viscéral depuis trois semaines empêchant l’exécution des programmes opératoires, ruptures fréquentes d’oxygène entraînant des reports de programme et des décès, ruptures de réactifs obligeant les malades à parcourir les artères de la ville dans les cliniques privées pour faire leurs examens… Voilà, entre autres, les maux dont souffre le Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO) et que le patron de la sous-section SYNTSHA (Syndicat des travailleurs de santé humaine et animale) du CHU-YO a tenu à relever dans son discours préliminaire.

Et pour mieux illustrer ce tableau clinique pas du tout reluisant, une de nos consœurs, a fait un émouvant témoignage sur ce qui lui est arrivé en ces lieux. S’y étant rendue le jour programmé pour une opération, ce n’est que quelques instants avant l’anesthésie qu’on lui fera savoir qu’il y a pénurie d’oxygène et que l’opération sera reportée à une date ultérieure. Elle a été tellement désarçonnée par cette déconvenue qu’elle a narré sa mésaventure dans son journal. Et quelle ne fut pas sa surprise de lire dans le droit de réponse du directeur général de Yalgado que tout ce qui a été écrit relevait du mensonge et que l’hôpital n’a jamais manqué d’oxygène. Murmures de réprobation dans l’amphi qui abrite la conférence de presse… Par cette rencontre avec les journalistes, la sous-section SYNTSHA a interpellé le gouvernement à prendre ses responsabilités afin que Yalgado puisse répondre à ses missions, avant de prévenir en ces termes : «La sous-section SYNTSHA ne se rendra pas complice de cette descente aux enfers des services de santé. Elle prend ici l’opinion à témoins et appelle les travailleurs de la santé à la mobilisation générale…».

Il est bien d’interpeller le gouvernement. Le moment est-il cependant opportun, étant donné que dans moins de deux mois, c’est un nouvel exécutif qui sera au gouvernail ? « La Transition va partir bientôt c’est vrai ; mais nos cris du cœur doivent interpeller ceux qui viendront après », a été la réponse d’Hamadi Konfé. « Les hommes de santé, y compris les membres du syndicat, ne sont-ils pas quelque part responsables de la situation dans nos grands centres sanitaires, d’autant que la plupart officient dans les cliniques privées ?», a osé un autre journaliste. A suivre, le mémoire en défense du principal animateur du point de presse. «Loin de là. Nous avons toujours pris en compte les intérêts de la population. Pour ce qui concerne par exemple l’hôpital Yalgado-Ouédraogo, nous avons eu plusieurs rencontres avec la Direction générale mais rien ne change. Nous nous sommes rendu compte qu’il faut des actions plus énergiques, d’où cette conférence de presse pour prendre l’opinion publique à témoin.

Le plus intéressant est qu’à l’issue du point de presse, des langues se sont déliées. Une fois dehors, des agents de santé qui ont requis l’anonymat s’en sont ouverts aux journalistes, campant la morne ambiance qui règne à Yalgado. Morceaux choisis : « Souvent quand tu descends de garde, ta conscience te gronde pendant longtemps pour n’avoir pas pu sauver un patient faute d’un minimum. Pour ceux qui n’ont pas de conscience, ce n’est pas leur problème ! …Moi-même qui suis à Yalgado, si je tombe malade et que je n’ai pas d’argent, je suis mort. Les spécialistes ne sont pas là. Tu peux faire une semaine sans les rencontrer. A chaque fois, ils te disent de venir à telle clinique si tu veux les voir... Même si tu es infirmier et que tu es hospitalisé ici, il ne faut même pas espérer être visité par un médecin…».

Issa K. Barry
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