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Massacres du 27 octobre 1987 : L’UNIR/PS et les fantômes de l’ex-BIA
Publié le mercredi 4 novembre 2015  |  L`Observateur Paalga
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© AFP par PASCAL GEORGE
Un fichier image pris le 7 Février , 1986 montre le capitaine Thomas Sankara , président du Burkina Faso , de donner une conférence de presse à Paris




Le 27 octobre 1987, des blindés et des militaires dépêchés depuis Ouagadougou lançaient une attaque contre le Bataillon d’Intervention Aéroporté (BIA) qui s’était opposé au coup d’Etat perpétré contre le régime du CNR (Conseil National de la Révolution). De nombreux officiers, sous-officiers et militaires avaient été abattus et enterrés dans une fosse commune à la sortie nord de la ville. Que s’est-il passé le 27 octobre 1987 ? Qui en sont les acteurs ? C’est pour trouver réponse à ces questions que l’UNIR/PS a organisé une journée souvenir sur cette date restée vive dans la mémoire des Koudougoulais.

En organisant cette journée d’introspection, le comité d’organisation, présidé par Tambi Kagambèga, a voulu donner la parole aux témoins oculaires de ce drame. Il s’agit aussi d’apporter le témoignage sur ce qui s’est passé et dire clairement que ce massacre ne tombera pas dans l’oubli. Et pour en parler, Yacouba Kaboré, frère cadet de Boukari Kaboré, dit le Lion, commandant du camp du BIA à l’époque, François Xavier Sondo et Germaine Pitroipa, ancienne ambassadeur du Burkina et actuellement du Bureau national du parti de l’œuf. C’était en présence des candidats aux législatives de l’UNIR/PS dont Raymond Kiendrébéogo et Tambi Kagambèga. Germaine Pitroipa a été la première intervenante.

Elle a expliqué qu’il n’y a jamais eu une conspiration du groupe de Thomas Sankara contre celui de Blaise Compaoré. Ce que le Père de la révolution du 04 août 1983 a voulu faire, foi de Germaine Pitroipa, c’est d’ouvrir le CNR à tous les courants idéologiques politiques, syndicaux et de la société, créer un front populaire, organiser des élections courant 1988 pour choisir de nouveaux dirigeants et des réformes des comités de défense de la révolution (CDR). ‘’Il n’était nullement question pour Sankara de tuer qui que ce soit. Pour Thomas, il faut combattre les adversaires par les idées et non par les armes. Il répétait qu’il ne salirait jamais ses mains du sang de ses camarades’’, conte Mme Pitroipa, alors ambassadeur de notre pays en France. Elle confie que le 15 octobre 1987 en question, elle aurait appelé le président du Faso et son aide de camp lui aurait répondu qu’il se douchait. Sentant un pressentiment, elle aurait appelé un peu avant 16h et Sankara lui aurait dit qu’elle ne doit pas croire que son téléphone est fabriqué à Fada. Elle aurait alors compris que c’était pour lui signifier que la ligne était sur écoute. Ce n’est que quelques instants après qu’elle apprendra à la radio que le Burkina Faso est frappé par un coup d’Etat.

Aucun dossier judiciaire n’a été déposé sur ces tueries

Deuxième témoin, François Xavier Sondo. Son témoignage a porté sur l’attaque du BIA par l’armée. Cette attaque a été conduite par des officiers dont certains sont toujours en vie, au nombre des quels, Alain Bonkian et Gaspard Somé. ‘’Quand les tirs ont débuté tôt le matin du 27 octobre 1987, les militaires du BIA invitaient la population à rentrer chez elle. Boukari Kaboré, dit le Lion, avait clairement promis que ses hommes ne riposteraient pas afin de ne pas mettre la vie des habitants de la ville en danger. Effectivement, les militaires de Koudougou n’ont pas combattu. Malheureusement, nombreux de ceux qui se sont rendus ont été froidement liquidés. Les 27, 28 et 29 octobre, les militaires venus de la capitale ont pris possession de la ville et tué sans autre forme de procès les sous-officiers du bataillon de Koudougou. Certains ont été dénoncés par des civils et quand ils ont été pris, ils ont été liquidés. Ce fut le cas de Daniel Kéré, de Timothée Oubda, de Bertoua Ky et autres. A Koudougou c’était le carnage et la purge’’, rapporte François Sondo.

Le dernier intervenant fut le frère cadet de Boukari Kaboré, à savoir Yacouba Kaboré. Sa filiation avec le Lion lui a valu d’être chassé de la société où il officiait comme chauffeur. Cueilli puis conduit à Ouagadougou, il aurait été torturé au point d’être admis à l’hôpital pour plusieurs interventions chirurgicales afin de réparer ses viscères. Il a même perdu un testicule pendant les tortures. Il explique que régulièrement, Gaspard Somé enlevait des prisonniers qu’il partait abattre. Lui et deux autres prisonniers allaient subir le même sort s’il n’y avait pas eu une irruption de Gilbert Diendéré. Yacouba Kaboré affirme que les tortures étaient faites sur les ordres de Diendéré. Elève au lycée provincial de Koudougou à cette époque, Tambi Kagambèga, a aussi apporté des précisions sur les évènements du 27 octobre 1987. Les débats qui ont suivi ont permis de se rendre compte qu’aucune plainte n’a été déposée sur ce massacre de Koudougou. Plus de 28 années après, les faits sont sûrement prescrits. Ce qui signifie qu’il peut ne jamais avoir de vérité ni de justice sur ces tueries. Ce qui serait dommage ; surtout que des acteurs sont toujours là, vivant parmi nous.


Cyrille Zoma
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