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Journées économiques au Bénin : l’opération de séduction des opérateurs burkinabè
Publié le mercredi 4 novembre 2015  |  Sidwaya




Les journées économiques du Burkina qui se tiennent à Cotonou du 1er au dimanche 8 novembre prochain sont l’occasion de conquérir de nouveaux partenaires commerciaux. Objectif : doper les timides échanges (moins de 6%) entre les deux voisins ouest africains.

Devant l’esplanade du Stade de l’Amitié, au quartier Agla situé au cœur de la capitale béninoise, le Burkina Faso sort le grand. Objectif: densifier ses relations commerciales avec son voisin du sud-est. Exposition des produits made in Burkina, présentation des niches d’investissement dans les deux pays, visite du port de Cotonou, au moins 90 rendez-vous d’affaires...La communauté des affaires Bénino-burkinabè veut regarder désormais dans la même direction.

A l’occasion des journées économiques et commerciales prévues jusqu’au dimanche 8 novembre prochain, les organisateurs à savoir la Chambre de Commerce et d’industrie et l’Agence de promotion des exportations ont mis le paquet. Cent exposants animent des stands pour vanter le savoir-faire burkinabè aux visiteurs béninois. Des jus très prisés de mangues et d’orange de Dafani distribué localement par Sodia, aux produits à base de fonio fabriqués par Dakupa, une unité de transformation des produits agroalimentaires à l’anacarde de Société de transformation en passant par le Faso Danfani sous toutes les formes...les opérateurs burkinabè ont mis la barre haute. « Notre intention est d’offrir un cadre de promotion des produits artisanaux, agroalimentaires et forestiers et d‘établir des relations d’affaires mutuellement avantageuses avec les opérateurs économiques béninois », a déclaré le secrétaire général du ministère en charge du Commerce, Sibiri Sanou. Inaugurant les activités de la semaine commerciale, il a appelé à renforcer la coopération sud-sud pour vendre le savoir-faire, le potentiel touristique du pays.

Pluie d’éloges

Mais, au premier jour de l’exposition, l’affluence était encore timide. Alors que les quelques visiteurs présents ne tarissent pas d’éloges pour le génie créateur du Faso. « Ce que je viens de voir me rassure. La diversité de cette exposition est un exploit et un espoir pour notre région », dit le directeur général adjoint de l’Agence béninoise de promotion de l’investissement et des exportations (Apiex). « Ce que font vos compatriotes est exceptionnel. Si nos artisans pouvaient s’inspirer de cet exemple, l’Afrique décollera rapidement », loue un visiteur béninois. « L’exposition est géniale. Les produits sont de belle facture. Je suis là pour discuter et faire des affaires », renchérit Mme Mariane Kabré. Cette femme d’affaires originaire du Burkina qui réside à Cotonou est la recherche de partenaires dans l’agroalimentaire et le commerce. Face à cette pluie d’éloges, les exposants espèrent réaliser de bonnes affaires.

Trop de tracasseries

Si les relations commerciales entre les deux voisins ouest africains sont séculaires, en revanche, elles patinent. Moins de 6 % du trafic burkinabè, essentiellement des hydrocarbures, transite par Cotonou. « Ça ne bouge pas parce que nos opérateurs économiques subissent trop de tracasseries », regrette le directeur général de l’Apex. Parmi les difficultés rencontrées, le représentant de la Chambre de Commerce a Cotonou, Siepoua Sory cite l’état défectueux du corridor et les tracasseries policières. « De la frontière à Cotonou, un camionneur est contrôlé par au moins 30 postes de police. A chaque arrêt, il doit verser des pots de vin », fustige-t-il. « Ce sont ces difficultés qui ont amené notre gouvernement à mettre en place l’Apiex en vue de créer une synergie d’actions pour améliorer et faciliter les affaires », rétorque Gaetan Koukponou. Le signe de cette volonté affichée commence à porter ses fruits, la Chambre de Commerce admet que le port de Cotonou a réduit les délais de traitement de marchandises et harmonisé ses coûts.
La Chambre a étudié la possibilité de construire un parking pour les transporteurs burkinabè. Situé sur le site d’Atachato, à 25 km de Cotonou, cet ouvrage va nécessiter un investissement de 1,3 milliard de FCFA.

Pour autant, entre 2012 et 2014, les exportations du Burkina vers le Bénin ont progressé de 4, 5 millions d’euros à 28,170 millions d’euros, selon les données du ministère du Commerce. A la même période les importations ont grimpé de 6,7 millions à plus de 262 millions d’euros.
Les prochaines journées économiques se tiendront en principe à Abidjan (Cote d’Ivoire) en 2016.


Saturnin N. COULIBALY
Envoyé spécial à Cotonou
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