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Accusations de tortures : « Valère mérite le prix Nobel du mensonge » (Salif Diallo, 1er vice-président du MPP)
Publié le mardi 3 novembre 2015  |  L`Observateur Paalga
Valère
© Autre presse par DR
Valère Somé, coordonnateur général du CAP, invite la population à une unité d’action




Débattre avec les journalistes de la prochaine campagne du candidat Roch Marc Christian Kaboré était le principal plat au menu du point de presse animé par le 1er vice-président du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès), Salif Diallo. Mais comme il fallait s’y attendre, les échanges en cet après-midi du 2 novembre 2015 ont porté sur l’actualité pendante, à l’image des accusations portées contre Salif Diallo par Valère Somé, dans son ouvrage intitulé « Les nuits froides de décembre. L’exil ou… la mort ». L’incriminé de contre-attaquer en ces termes : «Valère mérite le prix Nobel du mensonge».

Le point de presse, dont les principaux invités que sont les journalistes devraient être majoritaires, avait plutôt une allure de jamboree politique, à la vue de la mobilisation côté militants et cadres du parti. Difficile il était de se frayer un chemin ou de se trouver une petite place dans la salle de réunion du 3e étage de l’immeuble qui abrite la direction de campagne du candidat Roch Marc Christian Kaboré. La cérémonie a démarré avec une minute de silence en mémoire aux martyrs tombés pendant le putsch manqué.

Salif Diallo a ensuite déroulé le programme avec l’énumération des partis (au nombre de 17) qui ont décidé de soutenir le candidat MPP. Pour le tenant du crachoir, cette alliance est fondée sur «des valeurs idéologiques et progressistes».

Et de préciser ensuite que Bobo-Dioulasso aura l’honneur d’abriter le premier meeting de campagne du candidat Roch Marc Christian Kaboré. A l’écouter, la raison coule de source : C’est dans cette ville en effet que le parti aurait réitéré sa volonté farouche de lutter contre la patrimonialisation du pouvoir. C’était en février 2014.

Il rappelle : «Souvenez-vous, c’est à cette époque que Roch Marc Christian avait prédit que Blaise Compaoré et le CDP allaient quitter le pouvoir en plein midi. Sa marge d’erreur a été de 0,1% parce que Blaise est parti à 11 heures». Ambiance…

Après cette pique à nos anciens dirigeants, certains de ceux qui ont décidé de convoler en justes noces avec le candidat du MPP ont été invités à dire un mot, le plus applaudi ayant été le truculent Etienne Traoré, qui a énuméré les qualités du candidat MPP, son rôle dans la chute de Blaise Compaoré, les échelons de l’Etat qu’il a gravis et son caractère affable.

«Vous connaissez son rire contagieux, sa modestie et son humilité, banquier et fils de banquier lui-même. Ce n’est pas un affamé qui va prendre le pouvoir et chercher d’abord à se remplir les poches», a persiflé le président de Faso Yirwa. L’occasion pour un journaliste qui ne tient pas à se laisser conter de faire remarquer : Certes, autant le héros du MPP et ses collaborateurs ont des qualités, autant ils traînent aussi un handicap, celui d’avoir été pendant longtemps aux côtés du président déchu et par conséquent comptables de son bilan.

Mea culpa de celui qui était appelé «Gorba» par les compagnons de lutte, qui a rappelé que son parti a toujours été clair sur sa position, en assumant le passif comme l’actif de Blaise Compaoré ; tout en précisant qu’ils ont tout tenté pour réformer le système de l’intérieur. De guerre lasse, ils ont préféré claquer la porte. Sur ce registre, Salif Diallo a reconnu : «Nous avons dîné avec le diable, mais nous ne sommes pas le diable. Nous avions des fourchettes très longues».

Si l’humour a été au rendez-vous tout au long de ce point de presse, le 1er vice-président du MPP n’a, par contre, pas mâché ses mots à l’endroit de Valère Somé. En rappel, ce dernier a publié un ouvrage dans lequel il explique les séances de tortures dont lui, Saran Sérémé et d’autres personnes ont été victimes au lendemain du coup d’Etat du 15 octobre 1987 qui avait entraîné la mort de Thomas Sankara.

Dans son brûlot, il explique que Salif Diallo en était le principal superviseur, s’il n’était pas lui-même l’exécutant. L’accusé nie en bloc : « Ce sont des allégations mensongères. Tout ce qu’il a écrit est faux. S’il a des preuves, il va bientôt les présenter au juge. Je sais que ce bouquin a été écrit à dessein et l’on doit d’ailleurs se demander combien il a perçu pour pondre un aussi gros mensonge. Valère mérite le prix Nobel du mensonge. Il parle de Saran Sérémé, avec qui j’entretiens de bons rapports d’ailleurs, et que j’ai seulement connue en 1997, quand elle est venue me voir parce qu’elle voulait rejoindre le CDP. Je ne sais pas si c’est du vin blanc ou du vin rouge que Valère a bu pour écrire ce livre».

Issa K. Barry
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