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Cérémonie d’hommage aux martyrs : le discours du président de la transition
Publié le dimanche 1 novembre 2015  |  Présidence
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© aOuaga.com par A.O
An 1 de l`insurrection populaire : la nation se souvient des martyrs
Samedi 31 octobre 2015. Ouagadougou. Mémorial aux héros nationaux. Le président de la transition, président du Faso, Michel Kafando, a présidé la cérémonie officielle d`hommage aux martyrs de l`insurrection populaire un an après ainsi que de ceux de la résistance contre le putsch avorté du 16 septembre 2015




Le président de la transition, président du Faso, Michel Kafando, a présidé la cérémonie d'hommage aux martyrs de l'insurrection populaire de fin octobre 2014 et de la résistance au putsch de la mi-septembre hier 31 octobre. Nous vous proposons le discours qu'il a prononcé à l'occasion.

– Monsieur le Premier Ministre,
– Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,
– Mesdames et Messieurs les Présidents d’Institutions,
– Monsieur le Président Jean-Baptiste OUEDRAOGO, ancien Chef de l’Etat,
– Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
– Monsieur le Chef d’Etat Major Général des Armées,
– Honorables membres du Conseil National de la Transition,
– Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique,
– Autorités religieuses et coutumières,
– Monsieur le Représentant des familles des victimes,
– Monsieur le Représentant des personnes blessées,
– Mesdames et Messieurs
Il y a un an, par une journée comme celle-ci, se jouait le destin du Burkina. D’un côté, un pouvoir qui refusait de partir et qui jouait sa survie, De l’autre, un peuple d’hommes, de femmes, de jeunes, d’enfants, déterminés à en finir avec un régime autocratique et jurant de mourir plutôt que de céder sous l’infamie. On en connait le dénouement. Le destin a tranché dans le sens de la justice et ce combat entre David et Goliath, s’est achevé à l’avantage du plus faible, c’est-à-dire par la victoire de la liberté et de la démocratie, c’est-à-dire par le triomphe du peuple aux mains nues. Mais comme toute victoire se paie cher, nous avons payé plus que de raison : 31 morts et 655 blessés. Et comme l’histoire aime à se répéter, il y a eu, le 16 septembre, le coup d’Etat des militaires félons qui s’est soldé par 14 victimes et 270 blessés. Au total, notre combat pour la liberté, la démocratie, affiche tristement au tableau 42 martyrs. C’est profondément traumatisés, blessés dans notre chair et dans nos cœurs que nous sommes tous accourus à cette place, devenue légendaire, pour leur rendre un vibrant hommage, pour rendre hommage à ceux-là qui ont payé de leurs vies, pour que nous, les survivants, nous soyons libres. Voici devant nous la stèle qui symbolise à jamais leur supplice et leur mémoire. Voici inscrits sur cette pierre du souvenir, leurs noms et l’épigraphe : morts pour la patrie. Oui ! La patrie vous est reconnaissante, pour le sang que vous avez versé, pour revendiquer le droit de vivre dans la justice et dans la dignité et, par-delà ce sacrifice suprême, pour nous faire clairement comprendre, à nous les survivants, qu’en dehors de la liberté, il n’y a pas de raison de vivre et que sans la démocratie toute espérance est vaine. Une chose est claire. Ceux qui sont tombés en octobre 2014, comme ceux qui ont été fauchés en septembre dernier, sont de la même race de cette jeunesse burkinabè, à jamais conscientisée, qui a compris que mourir pour la patrie est un idéal pour lequel beaucoup dans le monde ont sacrifié leurs vies. Une chose est claire. Ces jeunes soldats accourus de nos régions pour parer le coup d’Etat, ont compris que défendre la patrie est le plus impérieux des devoirs de l’homme. Par conséquent, n’ayons crainte. La jeunesse du Burkina a pris en main son destin, et le martyre de ceux qui sont tombés et qui dorment à présent du repos éternel, est un témoignage éloquent dont s’inspireront pour toujours les générations montantes. C’est une fierté de voir que par-delà nos frontières, ce courage, cette hardiesse de la jeunesse burkinabé, défiant le danger pour sauver son pays, sont amplement magnifiés. Au nom de la Transition et de tous ceux ici rassemblés, je voudrais saluer les familles des victimes qui, en cette journée de souvenir et de recueillement, revivent certainement plus que nous, le deuil qui les a meurtris. Nous leur exprimons, une fois de plus, la compassion de toute la Nation. Je voudrais saluer tous les blessés, physiquement affectés par ces deux tragédies. Nous reconnaissons avec eux les difficultés et les tourments qu’ils vivent et le gouvernement comprend leurs justes revendications. C’est la raison pour laquelle il a décidé de leur octroyer individuellement, dans la mesure de ses possibilités, un secours financier, sans compter la prise en charge médicale qui leur est déjà consentie. Et je voudrais rassurer le représentant des blessés que certes, ce que nous avons fait peut sembler insuffisant, mais la transition ne s’en ira pas sans répondre favorablement aux demandes des blessés. Pour me résumer et pour mieux me faire comprendre, je réaffirme l’engagement du gouvernement à accompagner l’ensemble des familles des victimes de l’insurrection populaire et du coup d’Etat ainsi que les blessés. Cet accompagnement est même déjà arrêté par une décision règlementaire. Dans le même temps, nous poursuivons toutes actions, en ce qui concerne les poursuites pénales, mais chacun comprendra les difficultés procédurales qui peuvent occasionner des lenteurs, dans l’avancement des dossiers de cette nature. C’est au regard de ces difficultés que le gouvernement a décidé de mettre en place une commission d’enquête indépendante dont la composition pluridisciplinaire et l’expertise de ses membres, devraient permettre de compléter le travail de la justice. Enfin, pour rendre à toutes ces victimes l’honneur qui sied, nous nous proposons de décréter le 31 octobre Journée Nationale des Martyrs. Elle sera commémorée chaque année, en souvenir des batailles menées et des victoires remportées par le peuple burkinabé. Elle symbolisera notre refus de la soumission, de l’oppression et de la servitude. Elle sera à jamais le référentiel et le déterminant de cette partie de notre Histoire. Martyrs de l’insurrection et de la résistance populaires, nous sommes fiers de vous. Blessés de l’insurrection et de la résistance populaires, tranquillisez-vous, nous ne saurions vous oublier. Honneur à nos valeureux martyrs ; reposez en paix et n’ayez cesse de veiller sur ce pays que vous avez tant aimé et sublimé jusqu’au sacrifice suprême. Paix aux âmes de nos illustres disparus. Et que la Providence soutienne toujours le Burkina Faso.
Je vous remercie.

N.B : la titraille est du site
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