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L’aide médicale chinoise pose des jalons dans la coopération Sud-Sud
Publié le samedi 31 octobre 2015  |  Xinhua
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© Autre presse par DR
Le président chinois, Xi Jinping




BEIJING -- La 23e mission médicale chinoise en Guinée s’est vue décerner récemment le Prix Sud-Sud 2015 pour son travail de six mois consécutifs effectué dans ce pays africain alors que l’épidémie d’Ebola battait son plein.

Cette prouesse humanitaire, qui ne représente qu’un simple chapitre de plus d’un demi-siècle d’assistance médicale chinoise en Afrique, a anobli la coopération Sud-Sud, dont l’objectif consiste à atteindre un développement équitable pour tous les pays, comme l’a prôné le président chinois Xi Jinping lors d’une table ronde sur la coopération Sud-Sud tenue fin septembre au siège de l’ONU.

LES MÉDECINS CHINOIS, "DIPLOMATES EN BLANC" EN AFRIQUE

En 1963, année suivant la libération de l’Algérie du colonialisme français, son gouvernement lance un appel d’urgence à une aide médicale internationale. La Chine, qui est alors un pays en pénurie de matériel, est le premier pays à avoir réagi à cette demande en y envoyant une équipe composée de 24 médecins chinois, ouvrant ainsi le premier chapitre de la mission d’assistance médicale chinoise à l’étranger.

Aujourd’hui, un total de 23.000 agents médicaux chinois se succèdent pour travailler dans 66 pays et régions, dont 51 de ces zones se trouvant en Afrique, fournissant des services à près de 270 millions de personnes et formant des dizaines de milliers de médecins locaux.

"Cela fait un demi-siècle que la Chine envoie en Algérie une équipe médicale, et ce sans rien chercher à obtenir en retour, ce qui est impossible pour tout autre pays du monde", a indiqué à Xinhua un fonctionnaire retraité du ministère algérien de la Santé, M. Mehyaoui, qui est toujours en contact avec la mission chinoise. Celle-ci s’est vue conférer en 2003 un ordre national par le président algérien Abdelaziz Bouteflika pour son travail de 50 ans mené d’arrache-pied dans ce pays d’Afrique du nord.

Grâce à l’arrivée des médecins chinois, l’acupuncture ne se limite plus à l’Orient. L’acupuncteur chinois Xu Jinshui a passé neuf ans en Tunisie, où il a participé à quatre mandats au sein de l’équipe médicale chinoise, et où il a assumé la direction de l’équipe d’acupuncture à trois reprises.

M. Xu est l’un des rares médecins des équipes médicales chinoises en Afrique ayant pris en charge l’enseignement de l’acupuncture, pratique largement utilisée sur le continent asiatique pour le traitement des maux orthopédiques comme les hernies discales lombaires, l’hypertension artérielle et l’obésité.

"Selon un proverbe chinois, on lui apprend à pêcher plutôt que de lui donner des poissons", a-t-il cité. Pendant neuf ans, il a formé 135 médecins tunisiens et a créer une association d’acupuncture. Au fil des années, ses disciples "étrangers" ont même pu faire parvenir l’acupuncture dans la plupart des régions reculées du pays.

Outre l’acupuncture, les Africains ne tarissent pas d’éloge sur la caravane médicale chinoise baptisée "Voyage de Clarté". Depuis 2010, cette mission, composée d’excellents ophtalmologistes chinois, s’est rendu dans plusieurs pays africains dont le Zimbabwe, le Malawi et le Mozambique, et y a opéré gratuitement près de 2.000 patients atteints de cataracte.

A travers leur compétence professionnelle, les médecins chinois jouent le rôle de "diplomates" au profit du bien-être des populations du continent africain et du raffermissement de l’amitié sino-africaine.

L’ARTÉMISININE, HERBE MIRACULEUSE DE L’ORIENT

L’artémisinine ("Qinghaosu" en chinois) est de nouveau sous les projecteurs, après que le Prix Nobel de Médecine a été récemment attribué à la pharmacologue chinoise Tu Youyou pour sa découverte de cette substance dans les années 1970.

Extraite de la plante armoise annuelle ou absinthe chinoise, l’artémisinine est aujourd’hui devenue le remède de premier choix contre le paludisme, grâce à sa vertu médicinale prouvée particulièrement efficace pour freiner la croissance des parasites responsables de la maladie.

Pour rappel, le paludisme constitue le premier fléau de la santé sur le continent africain. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) le considère comme faisant partie des trois menaces majeures pour la vie humaine dans le monde, avec le sida et le cancer.

"L’artémisinine est un cadeau pour la communauté de la médecine traditionnelle chinoise dans le monde entier. Elle revêt une grande signification pour la lutte contre le paludisme et d’autres maladies contagieuses ainsi que pour la protection de la santé du peuple du monde", a indiqué Mme Tu, âgée de 82 ans aujourd’hui.

Cette scientifique de l’Académie de médecine traditionnelle chinoise avait réussi à extraire les éléments actifs de l’armoise annuelle au bout de plus de 190 tentatives, en s’inspirant d’un traitement du paludisme enregistré dans un manuel de médecine traditionnelle datant d’il y a 1.600 ans. Pour assurer la sûreté du nouveau médicament, elle et ses collègues se sont portés volontaires pour faire des tests sur eux-mêmes.

Cette "herbe miraculeuse de l’Orient", découverte au moment où le parasite du paludisme devenait plus résistant aux médicaments traditionnels comme la quinine et la chloroquine, a permis de sauver des millions de vies en Afrique et dans le monde.

D’après les chiffres de l’OMS, avant l’avènement de l’artémisinine, environ 400 millions de personnes dans le monde étaient infectées par le paludisme chaque année, avec au moins un million de morts, mais depuis 2000, environ 240 millions de personnes en Afrique sub-saharienne bénéficient de thérapies combinées à base d’artémisinine, évitant ainsi 1,5 million de décès éventuels.

Plus précisément, de 2000 à 2013, le nombre estimé de cas de paludisme en Afrique a baissé de 34% alors que le taux de mortalité du paludisme a chuté de 54%, progrès grandement attribué à la thérapie basée sur l’artémisinine.

Ces dernières années, le gouvernement chinois a offert une grande quantité de médicaments antipaludiques à base d’artémisinine à des pays africains gravement affectés par le fléau. Le ministre zambien de la Santé, Joseph Kasonde, a récemment déclaré que son gouvernement était ouvert aux discussions pour acheter ce médicament directement depuis la Chine.

LA CHINE CONTINUE SON ASSISTANCE APRÈS EBOLA

Ebola est l’un des mots clé de l’année 2014 pour l’Afrique, la vie de quelque 7.000 personnes ayant été fauchée par ce virus.

La mémoire reste toujours vive concernant la course contre la montre engagée par la Chine : offre de 120 millions de dollars de matériel médical à quatre reprises aux pays touchés, envoi d’un millier d’agents médicaux chinois sur place, traitement de plus de 900 patients et formation de près de 13.000 travailleurs médicaux locaux...

Le pire moment étant passé, l’assistance chinoise perdurera.

Lors du 2e Forum ministériel Chine-Afrique sur le développement de la santé, tenu du 4 au 6 octobre dernier au Cap (Afrique du Sud), la Chine a concentré ses efforts sur la coopération post-Ebola, en s’engageant à soutenir la mise en place de systèmes de contrôle et de prévention des maladies en Afrique afin d’augmenter la capacité de surveillance, de contrôle et de réponse du pays face aux situations urgentes de santé publique.

Selon le plan d’action adopté à l’issue du forum, la Chine construira 100 établissements de santé en Afrique, y compris des hôpitaux et cliniques, prêtera une assistance pour la maintenance des établissements de santé publique qu’elle a déjà construits en Afrique, et elle continuera d’envoyer des équipes médicales en Afrique et d’offrir des bourses d’études ainsi que des formations aux professionnels de la santé africains.

"Le moyen essentiel pour empêcher une nouvelle épidémie de la maladie est d’éradiquer la pauvreté et de trouver une approche efficace pour le développement", a souligné le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, au terme de sa visite en août dernier en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée, trois pays ouest-africains les plus touchés par le virus Ebola.

Dans le même ordre d’idée, le président chinois Xi Jinping a annoncé lors de sa dernière intervention au siège de l’ONU la création d’un fonds de deux milliards de dollars destiné à soutenir la coopération Sud-Sud ainsi qu’à aider les pays en développement à mettre en oeuvre leur programme de développement post-2015.

Le chef d’Etat chinois a concrétisé sa stratégie en avançant une initiative des "Six 100", couvrant la réduction de la pauvreté, l’agriculture, le commerce, l’environnement, la santé et l’éducation. Il s’agit de mettre à la disposition des pays en développement 100 programmes de réduction de la pauvreté, 100 projets de coopération agricole, 100 initiatives de promotion du commerce, 100 plans de protection de l’environnement et de lutte contre le changement climatique, 100 hôpitaux et cliniques, ainsi que 100 écoles et centres de formation professionnelle d’ici cinq ans.
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