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Sidwaya N° 7416 du 15/5/2013

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Il faut le dire - Les crises à répétition menacent la zone industrielle de Bobo-Dioulasso
Publié le mercredi 15 mai 2013   |  Sidwaya




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Bobo-Dioulasso est citée dans les discours comme étant la capitale économique du Burkina Faso. Cela paraît vrai au regard des potentialités dont regorge la région des Hauts-Bassins. Mais les faits ne reflètent pas toujours la réalité. En effet, le secteur industriel, poumon de cette ville se meurt lentement. Combien d’usines sont-elles à avoir cessé toute activité et à avoir fermé dans ces dix dernières années ? Et les informations ces derniers mois, en ce qui concerne la zone industrielle, ne sont guère rassurantes quant à la santé du secteur industriel à Bobo-Dioulasso. En effet, les remous de façon récurrente des employés au sein des entreprises en sont les signes visibles. Cette situation disons-le, est le fait du patronat dont les gestions sont de plus en plus décriées par les travailleurs. Par exemple cette année, l’ensemble des agents de la SN-CITEC ont cessé toute activité, ce qui a paralysé l’usine pendant un certain temps. Ils exigeaient le départ du directeur général. Une plateforme revendicative a été également remise de leur part aux autorités locales. Selon eux, la gestion de leur unité de travail ne permet pas la valorisation du travail et des travailleurs. Outre cela, des employeurs ne voulant aucune contradiction vont jusqu’à vouloir interdire la création de syndicat au sein de leurs entreprises. En effet, à Bobo-Dioulasso, l’une d’elles, à savoir la Filature du Sahel s’est même permise de demander par voie de huissier à une organisation syndicale, de fournir la liste des travailleurs qui lui sont affiliés en y précisant les dates et numéros d’affiliation. Malheureusement pour lui, sa requête n’a pas été satisfaite, puisque le syndicat a estimé qu’il s’agissait là d’une immixtion dans la vie syndicale. C’est l’attitude de l’employeur vis-à-vis des travailleurs, qui a sans doute amené un agent à la grève de la faim au sein de la Filature du Sahel (FILSAH). Egalement, il va falloir que les organisations de défense du droit des travailleurs se fondent sur les aspirations profondes de ceux-ci afin de développer des stratégies adéquates et éviter toute accointance avec le patronat qui ne sert pas l’intérêt des travailleurs. L’étouffement du mouvement démocratique peut être source d’explosion sociale pouvant freiner tout élan de développement. En fait, tous ces remous dans le monde du secteur industriel semblent des cas isolés, mais sont en réalité tous intimement liés à la crise qui sévit à travers le monde, et dont le Burkina Faso n’est pas en reste. En effet le code du travail depuis 2008 en vigueur ici, censé protéger les intérêts moraux, financiers et matériels des travailleurs ne les protège pas de façon ferme dans leurs activités en tant que tel. Rien qu’à voir la précarité dans laquelle vivent les travailleurs, il n’est pas surprenant que ceux-ci manifestent contre le patronat. Par conséquent, il est préférable que les chefs des entreprises cherchent plutôt à résoudre à l’amiable les problèmes posés par les ouvriers, au lieu de s’entêter dans leur intransigeance ou de chercher à écraser les mouvements de revendication. Si les ouvriers engagent des luttes au sein des entreprises, c’est qu’ils ont été lésés et trompés à chaque fois. Et dans ces luttes, les agents ne demandent pas le ciel, ils veulent juste du pain pour eux et leurs familles. Cela y va de l’amélioration des performances des sociétés, puisque plus ils sont écoutés, mieux les travailleurs donneront le meilleur d’eux-mêmes. Il est temps que les patrons revoient leurs copies en accordant plus de considération aux travailleurs, et en reconnaissant leur mérite. Aussi il faut que les travailleurs soient des exemples à leur poste de travail, en évitant des comportements compromettants, car c’est parce que l’outil de travail vit que chacun arrive à avoir son pain quotidien. Chacun doit donc jouer sa partition afin qu’il y ait un lendemain meilleur pour les Burkinabé dans un environnement de tolérance, de paix et de quiétude sociale.

Evariste YODA

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