Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Pays N° 5356 du 14/5/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Société

CILSS, ABN et muraille verte: Des machins pour nos chefs d’Etat ?
Publié le mardi 14 mai 2013   |  Le Pays




 Vos outils




Il s’est tenu le 11 mai dernier à N’Djamena au Tchad un triple sommet sur le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), l’Autorité du bassin du Niger (ABN) et l’Agence panafricaine de la grande muraille verte (APGMV). Ce sommet d’importance capitale qui a drainé du monde n’a pas connu l’éclat dont on était en droit d’attendre de lui. Car très peu de chefs d’Etat des pays membres de ces trois institutions ont fait le déplacement de N’Djamena. Sur 19 chefs d’Etat annoncés, seuls deux ont répondu présents aux côtés du président tchadien Idriss Déby Itno et également président en exercice du CILSS. Il s’agit du président soudanais Omar El Béchir pour qui, ce déplacement constituait une belle escapade depuis que l’épée de Damoclés de la Cour pénale internationale plane sur sa tête ; et du président par intérim du Mali Dioncounda Traoré qui avait là une occasion de traduire sa reconnaissance au président Déby. Même le Burkina et la Côte d’Ivoire étaient représentés par leurs chefs de gouvernement. Et c’est le meilleur des cas d’autant que tous les autres pays se sont fait représenter par des sous-fifres. Boycott ou désaffection ? Bien malin qui saura répondre à cette question, tant le fait paraît singulier et abscons. Car, on a l’impression que les chefs d’Etat africains ne croient pas aux institutions régionales ou continentales qu’eux-mêmes ont mises en place. Et certains, dans la plupart des cas, adhèrent à des organisations par pur conformisme, pour ne pas dire par effet de mode. A preuve, ils sont nombreux qui ne sont pas à jour de leurs cotisations. Sur treize membres que compte le CILSS, seuls trois dont le Burkina et le Tchad ont mis la main à la poche. Si à cela, on ajoute l’absence remarquée et remarquable des chefs d’Etat à N’Djamena, on peut conclure que le CILSS, l’ABN et l’APGMV ne sont ni plus ni moins que de simples machins auxquels personne n’y croit. Erreur, puisque dans ce contexte marqué de plus en plus par les changements climatiques, ces trois instruments ont leur raison d’être et ont besoin d’être renforcés. D’ailleurs, si certains pays côtiers comme la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin et la Guinée ont jugé nécessaire de s’affilier au CILSS, c’est parce qu’ils y ont vu un dynamisme et une certaine vitalité. Du reste, c’est parce qu’on avait éprouvé un besoin qu’on avait jugé nécessaire de mettre en place ces trois organisations pour, entre autres, lutter contre la désertification et aider les couches paysannes à faire face aux caprices de la nature. Ce qui était un simple besoin hier est aujourd’hui devenu une aspiration avec surtout le réchauffement continu qui menace toute la planète. Peut-être faudra-t-il à l’avenir envisager, dans un souci de renforcer la lutte contre les changements climatiques, de fédérer ces trois organisations, tant il existe des passerelles entre elles. Cela évitera les doublons inutiles et permettra, on l’espère, aux Etats membres de payer régulièrement leurs cotisations ; si tant est qu’ils ne le faisaient pas du fait de leur appartenance aux trois institutions.

Boundi OUOBA

 Commentaires