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Tommaso Caprioglio, chef observateur adjoint de la MOE UE : «Notre mission n’est pas politique mais technique»
Publié le vendredi 23 octobre 2015  |  FasoZine
Observation
© aOuaga.com par A.O
Observation électorale : l`Union européenne lance officiellement ses activités au Burkina
Jeudi 8 octobre 2015. Ouagadougou. Hôtel Golden-Tulip Silmandé. Les responsables de la Mission d`observation électorale de l`Union européenne (MOE-UE) au Burkina a animé une conférence de presse pour lancer officiellement son activité au Burkina. Photo : Tommaso Caprioglio, chef observateur adjoint de la mission




Lancée le 8 octobre 2015 à Ouagadougou, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) poursuit ses activités dans le cadre de l’élection présidentielle et des élections législatives du 29 novembre 2015 au Burkina Faso. Depuis son arrivée à Ouagadougou, Cécile Kashetu Kyenge, chef observateur de la MOE UE a rencontré les autorités de la Transition et la majorité des parties prenantes du processus électoral. A quelques semaines de l’ouverture de la campagne électorale, Tommaso Caprioglio, chef observateur adjoint, fait le point des activités de la MOE UE.

Fasozine : Estimez-vous que le Burkina Faso est prêt pour les élections à la date du 29 novembre 2015 ?

Tommaso Caprioglio: La fixation de la date du scrutin appartient aux autorités burkinabè. Entant qu’observateurs, nous sommes là pour accompagner le processus. Nous nous conformons donc à cette date et à ce nouveau calendrier. Pour ce qui nous concerne, nous étions là depuis le 5 septembre et nous étions prêts pour l’observation des élections prévues pour le 11 octobre 2015. Actuellement, nous sommes prêts malgré le changement de date. Nous souhaitons que toutes les mesures nécessaires soient prises pour le bon déroulement du scrutin. Nous n’avons donc aucune inquiétude puisque nous estimons que les autorités burkinabè ont bien réfléchi avant de retenir la date du 29 novembre 2015.

Le report des élections a-t-il eu un impact sur votre mission ?

Le signal donné par la mission en gardant son effectif ici pendant et après le coup d’Etat est un signal qui manifeste l’attachement du l’UE au Burkina Faso. Il est vrai que nous étions un peu limitésdans nos mouvements pendant le coup d’Etat. Toutefois, nous avons continué nos activités. Nos observateurs de longue durée reviennent le 3 novembre. Ils vont suivre une formation que nous avionsdémarrée depuis le 16 septembre dernier et qu’on va reprendre à partir du 4 novembre avant de les déployer sur l’ensemble du territoire.

Quel est le chronogramme de votre mission puisque vous connaissez maintenant la date des élections ?

Les observateurs de longue durée (OLD) seront déployés le 7 novembre, veille de la campagne électorale pour l’élection présidentielle. Ce contingent sera renforcé à partir du 24 novembre par 48 observateurs de courte durée (OCD) qui seront également formés à Ouagadougou et déployés à partir du 27 novembre. Ceci dans l’objectif d’avoir plus de 80 observateurs sur le terrain le jour du scrutin. Nos équipes seront renforcées par une délégation de 7 députés du Parlement européen qui viendra quelques jours avant le scrutin. Nous sommes également entrain de lancer le recrutement des diplomates de la Délégation de l’UE en poste à Ouagadougou et des diplomates des Etats membres de l’UE. Nous espérons donc de pouvoir atteindre les 100 observateurs le jour du scrutin.

Quel sera la tâche sur le terrain ?

Les observateurs de longue durée auront beaucoup d’activités. Ils seront en contact avec les autorités, les candidats, les partis politiques, les autorités coutumières, la société civile et le peuple burkinabè parce que c’est le peuple burkinabè qui décidera en dernier ressort. C’est à travers une analyse complète qu’on pourra arriver à compléter notre analyse qui est faite au niveau central avec des informations du terrain qui nous parviendront des 13 régions du pays. Il faut donc tenir compte de toutes les composantes et de toutes les réalités du terrain. Et deux jours après la tenue du scrutin, la Mission va présenter une déclaration préliminaire avec ses conclusions préliminaires à l’endroit des autorités, des partis prenantes et du peuple burkinabè.

Qu’est ce qui est ressorti des entretiens que vous avez eu avec les partis politiques ?

Nous avons déjà rencontré 13 des 14 candidats à la présidentielle. Notre objectif est de rencontrer tous les candidats avant le début de la campagne afin de savoir comment ils vont battre campagne, leurs programmes, ce qu’ils attendent de ces élections, leurs préoccupations, ce qu’ils pensent de leur positionnement après le premier tour, etc… N’oubliez pas que nous observons également les élections législatives. Donc, à défaut des candidats parfois, nous rencontrons les membres du bureau de leur parti qui sont aussi des candidats. Nous avons aussi rencontré les autorités de la Transition parce que notre mission est là sur invitation du gouvernement burkinabè. Après, ce sera la société civile dans toute sa composante.

Quel est le message que vous leur délivrez lors de ces rencontres ?

Nous rappelons que la nôtre n’est pas une mission politique mais technique. Que la présence de la mission est très bénéfique pour toutes les parties prenantes parce qu’on renforce la crédibilité processus. J’insiste que c’est un processus burkinabè que nous accompagnons. La Mission a aussi une unité de monitoring des médias. Cette unité essaye de voir le comportement des médias et quelle couverture sera assurée aux candidats en termes de temps et de ton. Nous avons 20 ans d’expérience qui nous permet de mettre en place une méthodologie appréciée par tous et partout. Notre mission est une mission à long terme qui se poursuit après les élections. Notre analyse se penche sur tout le processus électoral. L’analyse nécessite donc du temps et un personnel professionnel.

Abel Azonhandé
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