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France-Afrique: la démocratie à géométrie variable de Hollande
Publié le jeudi 22 octobre 2015  |  FasoZine
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© AFP par KENZO TRIBOUILLARD
Le président français François Hollande lors d`une conference de presse
Vendredi 25 juillet 2014. Paris.




Le Congo n’est pas le Burkina Faso et Denis Sassou Nguesso n’est pas Blaise Compaoré. C’est la seule explication, peut-être trop simpliste mais bien illustrative de la vision qu’a François Hollande de la démocratie en Afrique. Du reste, le président françaisne fait que renforcer les postulats de ses prédécesseurs qui ont toujours infantilisé les Africains.

Si pour Jacques Chirac, la démocratie est un luxe pour l’Afrique, pour Nicolas Sarkozy, le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez rentré dans l’histoire. En prenant donc fait et cause pour Dénis Sassou Nguesso, son homologue congolais qui entend organiser contre vents et marrées un référendum le dimanche 25 octobre prochain pour modifier des dispositions de la Constitution, François Hollande ne fait qu’emprunter les sillons indélébiles de la France-Afrique ou plus précisément de la «France-à-fric».

Car, le schéma congolais d’organiser un référendum pour soumettre au peuple le projet de modification constitutionnelle dont le but final est de fossiliser Sassou au pouvoir, est, à s’y méprendre, le même que le Burkina Faso de Blaise Compaoré avait dessiné pour offrir à ce dernier, un pouvoir ad vitam aeternam. Le Burkina Faso, pays enclavé, pauvre et très endetté, n’en déplaise à tous ceux qui ont sorti les crocs contre l’Ivoirien Alassane Ouattara qui l’avait reconnu dans un contexte bien précis, pratique-t-il une démocratie différente de celle prônée par Feu Mitterrand –encore un autre François-au fameux sommet de La Baule, le 20 juin 1990?

La realpolitik a visiblement eu raison du «président normal», à moins que le Burkina Faso dont le sous-sol est loin d’être gorgé de pétrole comme celui du Congo, soit, comme le dirait nos frères ivoiriens, le pays que «Hollande moyen». Question: Blaise Compaoré a-t-il eu tort d’avoir raison trop tôt en voulant convoquer les élus du peuple ou le peuple lui-même pour obtenir le sésame du pouvoir à vie?

Le résultat étant le même, qu’on soit à Brazzaville ou à Ouagadougou, c’est-à-dire assassiner la démocratie, pourquoi François Hollande, le président du pays des droits de l’homme donne-t-il un blanc-seing à SassouNguesso après avoir condamné l’option Blaise Compaoré? Fort heureusement, le peuple burkinabè, même si ce n’est pas l’avis de tout le monde, a pris son destin en main en octobre 2014, pour se donner des chances d’alternance démocratique.

En tout cas, Hollande apporte de l’eau au moulin de ceux qui pensent qu’un probable chaos au Congo pourrait constituer une aubaine pour des Occidentaux toujours promptes à se paître impunément du sang des pays en guerre. Au Congo, comme au Burkina en son temps, il ne s’agit plus d’une question de légalité, mais de légitimité. Et ce revirement inconcevable de la France prouve à satiété que la Françafrique a encore de beaux jours devant elle.

La rédaction
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