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L’Observateur N° 8364 du 30/4/2013

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Alassane Ouattara dans le Tonkpi : Second pèlerinage chez une alliée stratégique
Publié le jeudi 2 mai 2013   |  L’Observateur


Alassane
© Autre presse par DR
Alassane Ouattara dans le Tonkpi : Second pèlerinage chez une alliée stratégique


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Bis repetita pour Alassane Ouattara dans la région du Tonkpi : en l’espace d’un an jour pour jour, le président ivoirien est pour la seconde fois sur les terres des populations Dan et Wê ; en effet la dernière et première visite du n°1 de Côte d’Ivoire dans cette zone remonte au 12 avril 2012.

Pourquoi ce tropisme ouest-montagneux du chef de l’Etat ivoirien ?

La première réponse se trouve sans doute dans l’histoire récente du pays ou plutôt dans l’interminable cahotement politico-militaire qui l’a secoué.

La région de Man est l’une de celles qui ont payé un lourd tribut à cette tambouille.

Entre le coup d’Etat raté du 19 septembre 2002 et la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, voire même après, Man fut quasiment le théâtre d’un mini-pogrom et de ratonnades diverses. Chacun des deux camps, gbagbophiles et adophiles, s’y est adonné à cœur joie, et les populations ont beaucoup souffert de ces affrontements.

Il est vrai que la proximité du Liberia ne facilite pas les choses, et même jusqu’à présent, l’insécurité résiduelle y a pignon sur rue. Les itératives attaques qui ont lieu, et la forêt frontalière ivoiro-libérienne, qui sert de base arrière aux assaillants, demeurent une préoccupation pour Alassane Ouattara.

Du reste, c’est de Monorovia, où il a participé à un sommet des pays du fleuve Mono, que le premier magistrat ivoirien a rejoint Man pour cette visite d’Etat de 4 jours (1er - 4 mai 2013).

Mais il y a une seconde raison, politique celle-là, qui pourrait expliquer cette nouvelle virée d’Alassane en pays yacouba : rééditer une séance de calinothérapie en faveur des populations qui ne lui sont pas historiquement acquises. Il est vrai qu’après la mort du général Robert Gueï, qui est apparu à un certain moment comme le leader de la région, Mabri Toikeuse s’est emparé du sceptre de l’UDPCI, le parti du "père Noël", et s’est rallié à Ouattara.

Mais le président de la Côte d’Ivoire sait qu’à Man il est loin d’être en terrain conquis. C’est un fief d’ex-rebelles, et d’ailleurs le chef de l’Etat a dû arbitrer récemment un différend entre Guillaume Soro (président de l’Assemblée nationale) et Mabri Toikeuse (ministre du Plan et du Développement, président du Conseil régional) au sujet de la mairie de Man. Chacun des 2 voulant y placer son poulain.

A Danané, à Biankouma, à Man et à Zouhan-Hounien, Alassane Ouattara devra donc, au-delà de ce premier conseil de ministres hors Abidjan et hors Yamoussoukro qui se tient aujourd’hui 2 mai à Man, faire le bilan et de ses promesses électorales de 2010 et de celles d’avril 2012.

A l’évidence certaines réalisations ont connu un début d’exécution : ainsi à peu près 2 milliards CFA ont été injectés dans le Tonkpi pour réhabiliter des infrastructures, acheter des groupes électrogènes et réaliser 5 km de routes bitumées dans la ville de Man.

Mais force est de constater que de nombreuses promesses faites au stades Léon Robert de Man demeurent sans suite, telles l’injection de 1 000 milliards (dont la construction d’une société d’exploitation de fer et de nickel), l’électrification des villages de plus de 500 habitants, la construction d’une université, le bitumage de 15 km de route dans la cité de Man...

Quelque part donc, on ne peut que louer cette deuxième visite de Ouattara à Man, car de fréquents en voyages au Nord auraient donné du grain à moudre à ses adversaires toujours arc-boutés à sa "nordité".

Cependant, il faut surtout espérer que ce branle-bas politique, qui entoure sa présente tournée, sera accompagnée d’actions concrètes et immédiates et non d’un renouvellement de pacte social creux, l’occasion de parachever les projets promis et d’en entamer de nouveaux pour le bonheur du peuple yacouba. Car entre les calculs froids de l’économiste Ouattara et les attentes pressantes des populations, le temps peut paraître une éternité.


Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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