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L’Observateur N° 8364 du 30/4/2013

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Elucus... Et petits précis philosophiques de FM
Publié le mardi 30 avril 2013   |  L’Observateur




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La vérité ne nourrit pas son homme. Si tu dis la vérité tu n’auras pas à manger. Mais la vérité est indéboulonnable. Tu peux chasser la vérité mais tu ne vaincras pas la vérité. Tu peux mettre la vérité en prison mais tu ne vaincras pas la vérité. Tu peux tuer la vérité mais tu ne vaincras pas la vérité. La vérité est la vérité. Dieu a fait la vérité pour qu’on dise la vérité. Le mal est mal, le bien est bien.

Nous nous acheminons vers la fin des temps. Les églises sont remplies, les mosquées son remplies. Les hommes prient Dieu mais ils n’ont plus peur de Dieu. Autrefois les hommes ne priaient pas Dieu mais ils avaient peur de Dieu.

Ils nous avaient dit que si nous votons pour eux, ils vont baisser le prix du riz, du savon, de l’huile. Nous avons voté pour eux et tout ce qu’ils ont trouvé à faire, c’est d’augmenter le prix du gaz. Comment allons-nous faire ? Nous on ne connaissait pas le gaz, on coupait les arbres. Ils sont venus nous dire de ne plus couper les arbres mais d’utiliser le gaz. Maintenant que nous avons arrêté de couper les arbres pour nous mettre au gaz c’est là qu’ils augmentent le prix du gaz. Ils veulent qu’on fasse comment ? Ils veulent qu’on entre où ? Qu’on se remette à couper les arbres ? C’est ce qu’ils veulent ?

Nous on a connu la dévaluation. Même au temps de la dévaluation nous n’avons pas souffert comme aujourd’hui. Le riz on ne peut pas l’acheter. Le maïs on ne peut pas l’acheter. Le mil on ne peut pas l’acheter. On va faire comment ? Et quand on parle de l’argent de l’or ils disent que c’est pour arranger le pays. Non, nous sommes fatigués maintenant. Ils n’ont qu’à arrêter d’arranger le pays et arranger les hommes. On s’en fout du pays maintenant. C’est parce qu’il y a les hommes qu’il y a le pays. Pourquoi ils ne vont pas arranger les cieux ? Tous les jours le pays, tous les jours le pays. Alors que nous on va mourir.

Mais vous n’allez donc pas arrêter de vociférer ? Vous parlez pour rien, "ceux qui sont devant là" ne nous aiment pas du tout. Et nous on ne peut rien contre eux. Ceux qui travaillent, comme les agents de la Santé, ont un moyen de pression. Ils peuvent aller en grève. Mais nous, nous n’avons pas de travail mais nous prions hein ! Le jour où nos prières seront exaucées, ça ne sera pas bien pour eux.

Autrefois c’est le petit veau qui pleurait à la recherche de sa mère. A présent c’est la vache qui pleure à la recherche du petit veau. C’est la fin des temps.

Et puis vous nous mentez. Vous nous dites que la fonction de maire est gratuite, qu’il n’y a pas de salaire, que c’est juste pour aider le peuple. Pourtant vous vous battez pour le poste de maire. Si vous vous battez autant, c’est qu’il y a quelque chose à gagner dans la fonction de maire. Sinon on a jamais vu une activité professionnelle qui ne procure aucun avantage et pour laquelle les gens se battent. Vous mentez.

L’animateur de Mochichi FM est en train de dire au revoir à ses auditeurs. Il est 8 heures du matin. Je suis toujours dans mon lit. Ça me démange de partout et j’ai un sentiment bizarre. Je sais ce qu’il me faut lorsque je suis dans cet état : de la bagarre voilà ce qu’il me faut. Il y a des jours comme ça où dès le matin j’ai envie qu’on me casse la gueule. Et je fais tout pour. C’est pour cela que je suis en train de revisiter le Ditanyé, notre hymne national. C’est en écoutant la version reggae chantée par le rasta Jah Veruthy que l’envie m’a pris. Cassez-moi la gueule s’il vous plaît !

A la vérité, du Ditanyé, je ne connaissais que le premier couplet et le refrain. Mais je me suis procuré un exemplaire très facilement par le Net. Le Ditanyé et aussi la "Fière Volta". Et même la "Marseillaise" des Gaulois. Pourquoi la Marseillaise ? Pour faire la comparaison avec le Ditanyé. Pourquoi une comparaison des deux hymnes ? Parce que les gens évoquent souvent le caractère guerrier de l’hymne national français.

C’est une fausse appréciation et je m’en suis rendu compte. C’est vrai, le refrain de l’hymne Gaulois invite sans cesse le citoyen français à prendre les armes pour "qu’un sang impur abreuve nos sillons". Mais il s’agit d’un appel à combattre des troupes ennemies étrangères : de "féroces soldats", de "despotes sanguinaires", de "cohortes étrangères" de "phalanges mercenaires". La Marseillaise c’est donc un chant patriotique destiné à galvaniser les volontaires qui s’enrôlaient dans toutes les régions de France pour faire face à la déclaration de guerre du Roi d’Autriche.

Qu’en est-il du Ditanyé ?

Dès les premières paroles du premier couplet de notre hymne national, les générations actuelles et futures découvrent que jadis, leurs aïeux ont été sous l’autorité d’une méchante "FERULE". Une méchante "FERULE" qui les fouettait à volonté. Les chicotait, les cravachait. Par quel potentat ? Par quel tyran ? Par quel autre peuple venu d’ailleurs ? On ne le sait. Mais ils savent que leurs aïeux marchaient à la baguette, sous l’autorité d’une force étrangère. Sinon, c’est la férule humiliante.

Après la méchante férule ce fût le tour de la "RAPACITE VENUE DE LOIN" pour tenir nos ancêtres sous son joug. Encore ! Tout porte à croire qu’ils se soumettaient un peu trop facilement nos aïeux. Ils ne savaient donc pas dire non comme les autres aïeux ? Les aïeux des autres peuples ?

La réponse est non, car lorsque débarqua la "Cynique malice", elle trouva sur place de "PETITS SERVANTS LOCAUX", bien dociles.

Mais voilà qu’au cours d’une "NUIT", une "SEULE NUIT", des révolutionnaires épris de paix et de liberté entreprirent de libérer à jamais le Faso des "PETITS SERVANTS LOCAUX".

Le Ditanyé jette l’opprobre sur une partie du peuple du Faso. Dans le même temps il chante un hymne à la victoire, à la gloire des révolutionnaires du 4 aoùt 83. Mais... victoire sur qui ? Sur quoi ? Sur les "petits servants locaux" ? Regardons-nous dans un miroir et tâchons de répondre aux questions qui suivent.

Au temps des RAPACES et des PETITS SERVANTS LOCAUX il y avait plus de corruption ou moins de corruption qu’aujourd’hui ? Au temps des rapaces et des petits servants locaux il y avait plus de chômeurs ou moins de chômeurs qu’aujourd’hui ? Au temps des rapaces et des petits servants locaux, il y avait plus de R+1 ou moins de R+1 qu’aujourd’hui ?

Les rapaces étaient des rapaces et les petits servants locaux étaient de petits servants locaux mais ils ont construit le lycée Philippe Zinda-Kaboré. Ils ont construit le lycée Bogodogo, autrefois Ecole normale, de même que le Prytanée militaire du Kadiogo qui ont abrité d’illustres pensionnaires. De petits servants locaux nos hommes politiques et nos grands Naabas qui se sont battus pour la réunification de notre pays et qui ont arraché l’Indépendance ?

C’était le Ditanyé. Peut-on garder éternellement en l’état, un hymne national qui divise les citoyens en deux catégories ? Les mauvais, qui sont ceux d’avant Pô 83 et les bons qui sont ceux d’après Pô 83 ?

C’est une question à laquelle le Collège des Sages aurait dû apporter une réponse... Et une solution.

Charles Guibo

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