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L’Observateur N° 8364 du 30/4/2013

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Emergence, émergence, émergeons d’abord de notre torpeur
Publié le mardi 30 avril 2013   |  L’Observateur




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Depuis l’élection du Conseil municipal, des troubles se succèdent à la tête de la municipalité et au sein de la population à l’arrondissement n°4 de la ville de Ouagadougou. L’auteur de ces lignes exhorte tous les Burkinabè à sortir de leur torpeur et à se réveiller.

J’ai pris soin de repartir à mon dico pour mieux préciser mon sentiment. Manifestement, pour une certaine opinion, l’indiscipliné, voire le traître, le judas est un saint s’il sévit dans le camp d’en face ? S’il est dans notre camp, juste insoumis, indocile mais sans doute toujours acquis, c’est l’animal à abattre ? Franchement, pour l’avenir de ce pays, ressaisissons-nous et allons vers la morale en politique et ailleurs sinon, sans être oiseau de mauvais augure, nous, Burkinabè, ne sommes pas au-dessus de ce qui arrive sous d’autres cieux.

SVP, anticipons, montrons que nous aimons notre Faso et que nous le bâtissons aussi pour nos enfants. Certes, chacun a sa responsabilité, son rôle à jouer pour faire de cette société celle que nous voulons (au fait, quelle société voulons-nous dans 10, 20, 30, 50 ans ?). Pensons à demain. Préservons nos acquis, gérons la cité, tous ensemble, en dehors de toute arrogance, de toute intolérance, de toute critique stérile et stérilisante, de tout esprit d’accaparement...

Ceux qui font les études de prospective, qui analysent ce vers quoi nous allons dans les prochaines années vous le diront, nous devrons mettre balle à terre avec humilité et surtout l’amour de la patrie pour gagner le pari d’émerger, c’est-à-dire de «s’imposer à l’attention par sa valeur». Et ce sont nos valeurs individuelles (d’hommes et de femmes), familiales, de formations politiques et associatives, d’Etat, d’institutions qui formeront le socle d’un Burkina émergent… d’un état d’inconscience, d’incertitude, de grands défis…

Je suis de l’arrondissement 4 où se joue cette sale guéguerre. Vous savez, ce n’est pas parce qu’on se tait qu’on avale toutes les sales couleuvres ! Nous avons été totalement échaudés et niés sous le règne du désormais pas maire (l’homme à éloigner de toute urne !). Il faut de tout pour faire un monde mais on ne peut s’adosser à des populations «populaires» et les opposer aux intellectuels ou lettrés ou diplômés.

Au-delà des richesses accumulées n’importe comment et utilisées pour insulter l’humanité des personnes démunies, l’avenir appartient à ceux qui peuvent se détacher de ce matérialisme cynique pour réfléchir au devenir d’un peuple. Ne vous en déplaise, il y a des gens que l’argent ne mystifie pas, à plus forte raison l’argent douteux et les comportements compulsifs de nouveaux riches angoissés de retomber dans l’indigence dont ils ont «émergé» ! (sans méchanceté, sans mépris et sans jugement de valeur pour la grande majorité de nos populations qui vivent dans une misère noire).

Bien entendu, l’indiscipline pose problème (on le voit bien dans nos familles, nos écoles, universités et autres services publics) mais alors, la traîtrise, le manque de respect de sa parole, de ses engagements, de son honneur, l’absence de honte face à une telle forfaiture (sous d’autres cieux on se faisait hara-kiri pour si peu !) ?

On dit que la sorcière a oublié mais pas la mère de l’enfant. Mais si on protège l’aigrefin d’en face, laissons aller l’indiscipliné d’à côté car, ici au Faso, nous avons les hommes politiques pardon, les «politicards» que nous méritons. Ce serait bien dommage que, selon le mot d’Alembert, «La politique (soit) l’art de tromper les hommes».

Faisons attention ! La majorité de ceux qui critiquent ne sont pas des aigris, ce sont des gens qui, avec le recul et un certain détachement, se rendent compte que nous fonçons droit sur un mur ou dans un gouffre (c’est selon). Comme le disait si bien Voltaire, n’oublions pas que «La tolérance est aussi nécessaire en politique qu’en religion».

Arrêtons ces «n’importe quoi» qui se font sous nos yeux (dans nos arrondissements) et pensons à ceux (nos électeurs) qui ne peuvent pas faire un bon repas par jour, à ces enfants qui meurent à la maison parce que la peur de l’hôpital retient leurs parents démunis, à ces mères valeureuses qui meurent en donnant la vie, à ces jeunes étudiants qui sont obligés d’aller à l’UO à 4h du matin, à ces fonctionnaires de la santé, de l’éducation travaillant dans des conditions difficiles, à l’incivisme insidieux et ambiant, à ces morts et handicaps quotidiens sur nos routes, au banditisme grandissant…

En un mot, à la vraie réalité de nos villes et villages. Il n’y a pas de quoi s’amuser, l’heure est grave ! «Emergeons» de notre torpeur !

Une femme du Burkina

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