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Sidwaya N° 7406 du 27/4/2013

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Echanges directs président du Faso-producteurs : Vite, une Caisse de dépôt et des investissements pour le monde rural !
Publié le lundi 29 avril 2013   |  Sidwaya


Journée
© aOuaga.com par A.O
Journée Nationale du Paysan : Arrivée du chef de l’Etat à Banfora
Vendredi 26 avril 2013. Banfora. Le chef de l’Etat‚ Blaise Compaoré‚ préside la cérémonie d’ouverture de la 16e JNP


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Le face-à-face entre le président du Faso, Blaise Compaoré et les acteurs du monde rural a toujours été l’événement-phare des Journées du paysan. Pour cette 16e édition à Banfora, ils n’ont pas dérogé à la règle avec des échanges à bâtons rompus, en vue de trouver des solutions aux difficultés qui entravent l’atteinte de la sécurité alimentaire, dans un contexte de changements climatiques.

L’une des annonces majeures issues des échanges directs entre le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, et les paysans, dans le chef-lieu des Cascades, est celle de l’opérationnalisation prochaine d’une Caisse de dépôt et des investissements pour financer les projets des producteurs. Le président Compaoré compte, à travers cette caisse, donner une réponse durable à la récurrente question de structures de financement adaptées au monde rural. La future caisse des producteurs, à entendre son initiateur, devrait être financée principalement par des ressources nationales, notamment grâce aux institutions publiques pourvoyeuses de ressources financières.

Le face-à-face a aussi été l’occasion pour les deux parties de prospecter les pistes à même d’aider à résorber les difficultés qui entravent leurs efforts à l’atteinte de la sécurité alimentaire. Les changements climatiques constituent une donne incontournable, a relevé le ministre en charge de l’Agriculture, Mahama Zoungrana. Il a expliqué que les producteurs ont été fortement impliqués dans l’organisation de cette 16e JNP, à travers les fora régionaux parce qu’ils vivent directement les effets du réchauffement climatique.

Quant au président du Faso, Blaise Compaoré, il a soutenu que la JNP s’est affirmée au fil des ans, comme un cadre privilégié de dialogue et de concertation, un rendez-vous pour rendre un hommage mérité aux laborieuses populations et saluer leurs efforts et contributions à l’édification d’une économie prospère, solide et porteuse d’un bien-être durable. Mais de plus en plus, a reconnu le président du Faso, la répartition inégale des pluies, la multiplication des épisodes de sécheresse, la hausse perceptible des températures et la fréquence des inondations, affectent les systèmes de production et les capacités d’anticipation et de planification.

A l’entendre, l’offre alimentaire nationale insuffisante et le système de commercialisation moyennement efficace, éprouvent les populations. D’où le défi, a-t-il indiqué, de construire une agriculture de haute productivité, tout en préservant l’environnement et les écosystèmes déjà fragilisés. Le thème de cette 16e JNP, «Sécurité alimentaire et résilience des populations : enjeux et défis», répond, selon Blaise Compaoré, à ces enjeux et requiert trois axes principaux de réflexion. Il s’agit de l’accroissement de l’offre nationale de produits alimentaires, afin de multiplier le volume par deux, au moins, à l’horizon 2025 et par cinq à l’horizon 2050. Le second axe se veut être la réorganisation des circuits d’approvisionnement et de distribution des produits alimentaires. Le troisième axe concerne la construction, au sein des populations, des capacités de résilience aux risques et aléas du secteur agricole. Le chef de l’Etat s’est donc réjoui de la « Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition » du G8 dont le Burkina Faso a bénéficié de ses partenaires au développement.

Composer désormais avec le changement climatique

Les conclusions du forum des acteurs du monde rural, tenu le jeudi 25 avril, ont été présentées au chef de l’Etat. Il en ressort que des engagements ont été pris par les structures techniques des ministères concernés, les producteurs, les partenaires, la société civile, les organisations professionnelles qui y ont participé. Selon le secrétaire adjoint de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Marc Gansonré, qui a lu le rapport des travaux, cinq axes majeurs ont été identifiés avec, à la clé, trois recommandations tenant compte des effets des changements climatiques. Il s’agit de la mobilisation des eaux de surface et souterraines pour la production, la fabrication des engrais et intrants de qualité, la sensibilisation-communication et la formation des populations sur les changements climatiques, l’utilisation des semences améliorées et la facilitation de l’accès aux équipements de production et de transformation des produits. Les recommandations ont donc porté sur l’accélération de la mise en place de la centrale d’achat des intrants, le renforcement des capacités météorologiques nationales et l’accès aux équipements de production et de transformation des produits.

Quant aux trois ateliers sectoriels de la 16e JNP, elles ont porté sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’élevage et les ressources halieutiques et enfin, l’environnement et le développement durable. Pour le premier atelier, ce sont plus de 150 participants qui ont recommandé la subvention des activités de Compost+ et de Burkina Phosphate, le renforcement des capacités des producteurs-relais dans la diffusion des innovations technologiques dans le monde rural et l’opérationnalisation du projet-pilote de brigade mobile autour des retenues d’eau. Ils se sont aussi résolus, par la voix d’El Hadj Inoussa Sawadogo, président de l’Union des producteurs semenciers du Yatenga, à restituer les conclusions des travaux des JNP à leur base.

Les travaux de l’atelier sectoriel sur l’élevage et les ressources halieutiques ont été rapportés par le secrétaire général de la Fédération nationale des éleveurs du Burkina, Hamadou Tamboura. Les 163 participants, a-t-il dit, ont recommandé le renforcement des stocks d’aliments pour bétail à travers une structure à l’image de la SONAGESS, la prise de mesures exceptionnelles pour l’accès aux vaccins et aux équipements et la reconnaissance effective des zones pastorales comme entités professionnelles. Pour leur part, les 139 participants à l’atelier sectoriel sur l’environnement et le développement durable ont souhaité la poursuite de la vulgarisation des foyers améliorés et des biodigesteurs, la promotion des produits forestiers non-ligneux et la poursuite de l’aménagement et le renforcement de la surveillance des aires protégées.

Une réalisation satisfaisante des engagements de 2012

L’un dans l’autre, a estimé le ministre de l’Agriculture, Mahama Zoungrana, ces recommandations seront mises en œuvre et serviront à l’élaboration de la loi d’orientation agrosylvopastorale. Pour le président du Faso, leur pertinence n’est plus à démontrer. Il a donc salué l’esprit de la JNP qui a déjà permis d’aboutir à de grandes avancées comme le passage de la production cotonnière de 100 000 tonnes en 1996 à plus de 630 000 tonnes en 2012 faisant du Burkina Faso, le meilleur pays producteur de coton en Afrique.

Les acteurs du monde rural ont aussi présenté le bilan de la réalisation des engagements, recommandations et résolutions de la 15e édition de la JNP, tenue à Ouahigouya, en avril 2012. Dans ce rapport présenté par le président de la Chambre régionale d’agriculture (CRA) des Cascades, Moustapha Ouattara, huit engagements avaient été pris et 10 recommandations faites. Les acteurs s’étaient engagés à accroître le taux d’utilisation des semences améliorées de 12 à 25%. Au bilan, ils ont atteint 17%, soit 68% de réalisation, malgré les contreperformances liées à la mise à disposition des semences. De plus, l’accroissement du taux d’utilisation des engrais à 10% a été réalisé à 100% et la mise en place et/ou la dynamisation des infrastructures a connu une effectivité de moitié (50,76%).

L’objectif d’adoption des biodigesteurs par au moins 25% des éleveurs est, de son côté, à seulement 2,11% de satisfaction pour 1 584 nouveaux biodigesteurs acquis par les éleveurs.

L’ambition de produire 60 000 tonnes de fourrage, elle, s’est réalisée à 97,83%. Pour les recommandations, le renforcement des capacités logistiques et pédagogiques des centres de production rurale, la mise en place d’une unité de production d’engrais à base de phosphate, l’extension du réseau des boutiques d’intrants, l’extension du cadre législatif, le prolongement du programme biodigesteur ont connu des fortunes diverses. En somme, a estimé Moustapha Ouattara, il s’agit d’une réalisation « relativement satisfaisante qui dénote du sérieux des acteurs dans les engagements ».

Jean-Marie TOE

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