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Yacouba Isaac Zida chez Macky Sall : une démarche de cœur et de raison
Publié le lundi 19 octobre 2015  |  Le Quotidien
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© Le Pays par DR
Le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida




Le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a été reçu en audience le 16 octobre dernier par le président Macky Sall. Il était porteur d’un message du président burkinabè à son homologue sénégalais. Il a aussi remis au président Sall une statuette de bronze représentant un cavalier sur son cheval. Les journalistes sénégalais disent qu’elle représente le Moogho Naaba. Un symbole fort s’il en est, à en juger par l’aura dont jouit le monarque burkinabè. La sagesse, le sens de la mesure et la capacité de rassemblement ont été les valeurs incarnées par le roi des Mossés tout au long des difficiles moments vécus par le Burkina en octobre 2014 et en septembre 2015. C’est peut-être ce témoignage que Zida a voulu transmettre au chef de l’Etat sénégalais à travers cette statuette en bronze. Car quoi qu’on dise, en sa qualité de président en exercice de la CEDEAO, Macky Sall, a pleinement joué son rôle dans les tragiques événements survenus au Burkina en septembre dernier. Il a accouru dès les premières heures au chevet d’un pays membre en proie à la folie d’un Général félon et de ses soldats. Et il n’avait que deux conditions à la bouche quand il atterrissait à Ouagadougou : premièrement, la restauration immédiate et sans condition de la transition ; secundo, le retour du président Michel Kafando comme président. Dans le feu de l’action, beaucoup de choses ont été dites et mises sur le compte de Macky Sall, alors que des médiateurs nationaux, le président de la Commission de la CEDEAO et le représentant de l’ONU ont aussi eu leur mot à dire. Mais l’histoire sans doute rétablira exactement les faits un jour et alors l’on saura qui a fait quoi. D’ores et déjà, ce voyage de Zida à Dakar, un mois après la tentative de putsch, sonne comme un début de rétablissement de la vérité. Quand il déclare que « la médiation de Macky Sall au Burkina a porté ses fruits », Zida ne fait pas que dans la langue de bois diplomatique. Il a sans doute entre les mains des éléments que le commun des Burkinabè n’a pas connaissance. En tout état de cause, cette visite du chef du gouvernement burkinabè, permet à l’axe Ouagadougou-Dakar, qui a pris un coup avec toutes les critiques proférées (à tort contre le président Macky Sall), de se raffermir. Le renforcement de la coopération entre les deux pays vaut son pesant d’or. D’ailleurs, le Sénégal a toujours été une terre d’accueil pour les Burkinabè dont beaucoup se sont formés dans ses universités. En retour, les Sénégalais se sentent comme chez eux au Burkina. Il y a une longue tradition de fraternité et d’amitié entre les deux pays et les deux peuples. Le devoir des dirigeants est de préserver à tout prix, au-delà des contingences, ces excellentes relations.

Ce qui est sûr, le Burkina ne peut se permettre d’être en froid avec un seul Etat de l’UEMOA et de la CEDEAO. Certes, la révolution et la mise en échec du putsch de Diendéré ont été le fait d’un mouvement interne. Les Burkinabè n’ont pas eu besoin de l’aide extérieure pour venir à bout du régime Compaoré et pour démanteler le RSP. Ils ont prouvé, à travers ces deux événements, qu’un peuple déterminé peut venir à bout des dictatures les plus féroces et les plus solidement ancrées. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut négliger l’apport de l’extérieur et notamment des pays de la sous-région. Nous avons toujours besoin les uns, des autres. Dans la construction d’un espace communautaire, cette exigence est encore plus forte. Voilà pourquoi le Burkina ne devait laisser subsister un seul doute sur la nature de ses relations avec le Sénégal.

Sans doute Dakar est-il le début d’un périple sous- régional, qui permettra au gouvernement de la transition de remercier les uns et de rassurer les autres. En effet, la tentative de coup d’Etat a laissé des traces. Des dirigeants et des pays ont été pointés du doigt. C’est ainsi que le domicile privé de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a été perquisitionné. Il va falloir faire comprendre aux autorités ivoiriennes qu’il s’agit d’une procédure judiciaire non dictée par le politique, du fait de la séparation des pouvoirs. Avec le Togo, où Fatou Diendéré serait réfugiée et contre qui un mandat d’arrêt a été lancé, il faudrait aussi faire preuve de tact. Les procédures judiciaires en cours ne doivent en aucun cas être assimilées, par ces pays, à une provocation. Au Burkina, la justice s’efforce de faire son travail désormais en toute indépendance. C’est vrai qu’en Afrique, il est inconcevable que la justice ne soit pas inféodée au pouvoir en place. Depuis l’insurrection d’octobre 2014 cependant, le Burkina est en train de prendre le chemin des pays où la justice a les mains libres pour travailler. Cela doit être compris de ses voisins et frères de la sous-région. En même temps, le Burkina démontre par là qu’il ne se laissera pas déstabiliser par qui que ce soit. C’est donc un double message de paix, mais aussi de fermeté, à l’endroit des pays de la sous-région. Le bon voisinage suppose aussi la non- ingérence dans les affaires intérieures des autres.
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