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28e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara
Publié le jeudi 15 octobre 2015  |  Le Quotidien
27e
© aOuaga.com par G.S
27e anniversaire du 15-Octobre : une commémoration sous le signe de l`unité
Mercredi 15 octobre 2014. Ouagadougou. Les héritiers politiques du président Thomas Sankara sont allés déposer à l`unisson une gerbe de fleurs sur sa tombe dans le cadre de la commémoration du 27e anniversaire de son assassinat le 15 octobre 1987




« J’ai vécu des moments impressionnants avec Thomas Sankara », Michel Bossofa Somé
A l’occasion de la commémoration du 28e anniversaire de l’assassinat du Président Thomas Sankara et ses compagnons, une équipe du journal « le Quotidien » a rencontré l’un des proches collaborateurs de « l’homme », à la personne de Michel Bossofa Somé, le mercredi 14 octobre 2015, à Ouagadougou. Homme de culture, précurseur de la Radiotélévision du Burkina Faso, chevalier de l’ordre du mérite, Bref ! Michel Bossofa Somé a été celui qui a passé le plus de son temps au service de Thomas Sankara pendant que la Révolution battait son plein au Burkina Faso. Ainsi, dans le cadre de la célébration du « douloureux »anniversaire de son assassinat, Michel Bossofa Somé nous a accordé une interview pour partager son expérience auprès de l’illustre disparu avec l’opinion publique.
Le Quotidien : Comment avez-vous connu, le Président Thomas Sankara et vous ?

Michel Bossofa Somé : Thomas Sankara est un grand frère que j’ai connu depuis ma tendre enfance à Gaoua où j’ai fréquenté avec son petit frère, Pascal Ouédraogo. A l’époque, leur papa étant gendarme de profession et que le mien était infirmier servaient tous à Gaoua. Et c’est à travers l’église, les lieux de sport, l’école que j’ai connu Thomas Sankara et sa famille. Plus tard, lorsque je suis arrivé à Ouagadougou, j’ai rencontré Pascal, qui était auparavant « Ouédraogo », m’a fait comprendre qu’ils ont pris le nom de « Sankara ». Thomas Sankara n’est pas ma promotion, il est mon grand frère et c’est par le frère Valère Somé, qui était son compagnon, que nous nous sommes connus depuis Gaoua. Sachant que je faisais de la musique, et que j’étais avec Valère, il y venait et jouait avec ma guitare avant que je n’accède à la Radiotélévision du Burkina (RTB). Le 17 mai 1982, lors de la révolte qui a eu lieu, Thomas avait été arrêté. Pendant qu’il y était, il a demandé à mon frère, de lui apporter ma guitare. En 1986, quelque temps après sa sortie de prison, il m’a remis cette guitare au moment où la Révolution battait son plein.

Quels étaient vos rapports avec Thomas Sankara ?

Comme je l’ai dit plus haut, il était un grand frère pour moi. Lorsque je suis arrivé à la RTB, c’était bien avant la Révolution, elle avait un contenu particulier. Mais avec la Révolution, le contenu a connu une innovation. Thomas Sankara, comme j’étais à la RTB, m’appelait souvent pour que je m’occupe des reportages de certains évènements comme «Les petits chanteurs aux poings levés » et même parfois à propos de certaines émissions qui passaient à la RTB. Chaque fois, j’étais en contact avec lui dans le cadre du travail, particulièrement dans le domaine de la musique. Aussi, dans le cadre de certains de ces projets telle la mise en place du Festival international de musique de Ouagadougou, il me faisait appel pour des projections. Mais le dernier contexte dans lequel j’ai travaillé avec lui, c’était le FESPACO 1987. Tout ce qui relevait du domaine de la musique, j’étais avec lui. Lors de ce FESPACO, il a même invité Fela Anikulapo Kuti. J’étais en quelque sorte, son homme à la télévision en ce qui concerne le domaine de la musique.

Vous aviez dit plus haut, qu’au départ, il portait le nom de famille Ouédraogo. Comment s’explique-t-il?

Je crois que c’était tout à fait normal. Lorsque j’ai échangé avec son petit frère Pascal, il m’a dit que le nom Ouédraogo était un nom que leur papa avait hérité d’une famille Ouédraogo au moment où il emboitait le chemin de l’école. Après, ils ont effectué des démarches administratives pour reprendre leur nom d’origine qui est « Sankara ».

Pouvez- vous nous parler de l’amour de Thomas Sankara pour la musique?

Thomas Sankara, est un homme qui aimait vraiment la musique. Dès les premières heures de la Révolution, les artistes burkinabè avaient organisé un grand concert à la place de la Révolution. Il est venu ce jour-là, et comme il aimait la musique, s’adresser aux musiciens sur les orientations en matière de création musicale. Lui-même, il faisait du piano, de l’orgue, de la guitare. Et pour porter les messages de la Révolution, il a créé « les petits chanteurs aux poings levés » de même que « les Colombes de la révolution ». C’était des formations auxquelles il tenait comme à la prunelle de ses yeux. La preuve, au cours de son règne, il a fait venir au Burkina Faso, pas mal d’artistes africains comme Tchala-Moana, Nayamkabell, Nawa Doumbia, le groupe Kassav, Jemmy Cliff, et bien d’autres artistes. Son objectif, était de faire connaître au peuple burkinabè que la culture de façon générale, pouvait être une source de développement. Il aimait beaucoup la musique et il avait encouragé la création d’orchestre à travers les services du pays. A chaque fois qu’il quittait le pays, il avait à ses côtés « Les petits chanteurs aux poings levés », « Les colombes de la révolution ».

Nous savons que vous l’avez connu bien avant qu’il ne devienne président. Quels étaient vos rapports lorsqu’il a accédé au pouvoir, en 1983?

Il faut dire, Thomas Sankara était quelqu’un qui avait beaucoup de charisme. Quand il est devenu président, il n’était plus la même personne. Il était très impressionnant, fascinant à tel point que si tu as affaire à lui, tu ne sais pas dans quelle posture te présenter devant lui. Lorsque tu devais aller devant lui, tu devais être correct, contrôler tout ce que l’on allait dire. Il est vrai que Thomas Sankara n’avait pas changé dans les rapports en tant que tel, mais il impressionnait beaucoup les gens par ses propos, ses actes. Ce qu’il faut ajouter, il aimait beaucoup la télévision à tel point que s’il constatait une imperfection dans la diffusion d’une émission, tout de suite, il appelait les techniciens pour attirer leur attention. Au niveau des programmes de télé, il était aussi très regardant. Je me rappelle, à l’époque, la télévision était une caisse de résonance des émissions françaises. Avec l’arrivée de Thomas Sankara, tout a changé. Moi particu-lièrement j’aimais Michael Jackson. Si vous remarquez, il est très rare aujourd’hui de voir les musiques de Michael passer sur les chaines de la RTB. C’est un soir, avant l’heure du journal, j’ai passé un clip de Michael Jackson. Automatiquement, Sankara a appelé et a demandé qui a fait passer ce clip ? Je lui ai dit que c’est moi, Michel. Il me dit, ha ! Michel, tu me déçois. Je lui dis que je ne comprenais pas de quoi il parlait. Il me dit que pourquoi je peux faire passer un type comme Michael Jackson sur une chaine de télévision, même si je l’aimais. Je suis resté silencieux et il a poursuivi en me disant : « Cet homme n’est pas un exemple pour la jeunesse burkinabè voire africaine. Ce sont des gens que l’impérialisme utilise toujours pour mettre en arrière la race noire. C’est le genre de personne que l’Amérique brandit, pour dire que voilà un homme noir qui est devenu un blanc, pour dénigrer la race noire ». Il m’a fait arrêter le clip et m’a fait écrire un discours pour sensibiliser les auditeurs. En son temps c’était Dédé Zerbo qui était la « téléspecterine », elle a fait un commentaire et nous avons fait passer pour sensibiliser la jeunesse sur le fait que le clip de Michael Jackson ne passera plus sur la RTB. Depuis lors, si ce n’est pas à la mort de Michael Jackson, j’avais duré de voir un de ses clip passer sur la RTB. Vous savez bien que la télévision nationale a l’habitude de faire un reportage sur les séjours des chefs d’Etat à l’extérieur. Quand Sankara est revenu de la réunion de l’OUA à Kigali, la télévision a passé un élément sur son voyage. La semaine qui suivait, ils ont reprogrammé le même élément pendant que j’étais à l’antenne. Dès que le document a commencé, à peine 3 minutes, le téléphone a sonné. Intuitivement, j’ai su que c’était lui. J’ai donc pris le téléphone. Il s’est présenté comme d’habitude : « Capitaine Thomas Sankara à l’appareil ». Je me suis, cette fois, présenté sans hésitation puisque je savais à quoi m’en tenir. Il m’a demandé si j’allais bien. Puis, il a dit qu’il fallait arrêter cette émission parce que cela faisait partie des choses qu’il n’aimait pas. Il a dit que le culte de la personnalité commençait par ça parce que l’élément en question était déjà passé à la télévision. Donc, j’ai arrêté le film. Or à l’époque, vous imaginez ce que ça représentait que d’arrêter un film sur le camarade président du Faso ? Même si cela avait été un problème de panne technique, c’était déjà un sacrilège ! Quand j’ai arrêté ce film, j’étais encore avec lui au téléphone, il m’expliquait encore certaines choses et il me donnait d’autres rendez-vous par rapport aux petits chanteurs aux poings levés. Pendant ce temps, le directeur de la télévision montait en trombes et est venu me trouver dans le studio pendant que j’étais toujours au téléphone. Il me demande pourquoi j’arrête le film. Je lui ai fait signe que c’était le président qui était au téléphone. Quand j’ai fini de parler avec le président, il a raccroché. Je lui ai dit que c’est le PF (président du Faso, Ndlr) qui m’a appelé et qui a demandé d’arrêter le film parce que ce n’était pas la peine de diffuser ce programme une deuxième fois. Ceux qui étaient à l’époque au Burkina Faso doivent s’en souvenir. Ce jour-là, les coups de fil venaient de partout. A chaque minute, les CDR (Comité de défense de la révolution, Ndlr) appelaient. Le mini-stre de l’information a lui-même appelé pour demander pourquoi on a arrêté le programme et pour savoir qui était à l’antenne. On répondait à tout le monde que c’est le camarade président Thomas Sankara lui-même qui a dit d’arrêter ce film. C’est quelqu’un qui pensait que la télévision est un outil qu’il fallait mettre au service du peuple au lieu de la mettre au service d’un individu. Et c’était toujours comme ça. Il y a eu tellement de problèmes à la télé où j’ai eu des contacts particuliers avec lui. Car, comme je vous l’ai dit, il me considérait effectivement comme son petit frère. Au début de la Révolution, les CDR avaient aussi des comportements pas très catholiques. Il y avait plusieurs courants politiques qui étaient parties prenantes du Conseil national de la révolution. Dans certaines institutions du pays, il y a eu des soulèvements, des petites révoltes qui ont même entrainé la destitution de certains directeurs généraux. A la télévision nationale, c’était pareil. Des éléments se sont levés pour destituer le directeur de l’époque. Les débuts de la révolution n’étaient pas faciles. Il fallait faire attention à ce genre de mouvements putschistes, ces comportements qui pouvaient discréditer la révolution. A la télévision, des gens sont venus nous intoxiquer avec des allégations contre la direction. Quand Thomas Sankara a appris ce qui se passait à la télévision, il m’a appelé au Conseil. Il m’a demandé ce qui se passait à la télé. Je lui ai expliqué comment certains camarades sont venus créer des problèmes. C’est ainsi qu’il m’a dit de faire attention, d’être discipliné, de ne pas entrer dans ce genre de mouvements, dans des luttes de ce genre. Il m’a aussi dit que la révolution est quelque chose qu’il fallait faire avec prudence. Car, ce genre de comportements pouvait faire dévier la révolution. Il me considérait vraiment comme son petit frère. Sinon, je n’étais pas un homme politique.

A vous entendre, vous étiez un proche du capitaine Thomas Sankara. Alors dites-nous comment avez-vous appris la nouvelle de son assassinat ?

Le jour du décès de Thomas Sankara, c’était un jeudi soir, pratiquement à l’heure du sport de masse qu’il avait institué au Burkina Faso. J’étais en compagnie des musiciens de l’orchestre de la gendarmerie avec lesquels j’avais enregistré une émission. C’est le chef de l’orchestre de la gendarmerie, Napon qui était avec moi à la télévision. Il est venu pour qu’on visionne ce qu’on avait fait avec eux parce qu’à la télé, je m’occupais de tout ce qui était musique. Comme l’heure du sport approchait et que j’habitais juste à Paspanga, non loin de la famille de Thomas Sankara, j’ai demandé à Napon de m’accompagner à la maison pour que je me mette en tenue de sport. A l’époque, la télévision nationale se trouvait dans les locaux de la radio nationale. En ressortant, au niveau du rond-point entre la présidence (l’actuel Premier ministère, Ndlr) et la radio nationale, les militaires avaient déjà barré la voie parce que Thomas Sankara devait sortir de la présidence pour aller au Conseil. Nous nous sommes arrêtés au niveau de l’actuel rond-point pour laisser passer le cortège. J’ai pu voir au moins 4 personnes dans une Toyota blanche tous en rouge. Il y avait le chauffeur et lui-même devant. Il y avait aussi l’un de mes cousins qui était militaire, Der Somda, derrière. Nous avons tous levé la main pour les saluer. Je crois que lui aussi nous a vus puisqu’il a levé la main pour répondre à notre salutation. C’est donc quand j’étais à la maison pour me changer que j’ai entendu les coups de feu qui retentissaient au niveau du Conseil. Au début, je me suis dit que c’était des armes qu’ils essayaient. On s’est dit que, sans nul doute, ils ont encore reçu des armes qu’ils étaient en train de tester. Quelques instants après, les tirs ont redoublé d’intensité. Une première fois, Thomas Sankara avait simulé une attaque de la révolution pour voir le degré de mobilisation des Comités de défense de la révolution, des CDR. C’est pourquoi, on s’est dit logiquement que c’était un autre exercice de ce genre. Franchement, je ne m’attendais pas à ce que ce soit un putsch. Le gendarme qui était avec moi a dit qu’il partait à la gendarmerie et moi j’ai pris la route du service. Quand j’ai pris la route de la télévision, j’ai vu dans tout Paspanga des militaires qui avaient renversé leurs bérets. Puisque l’intérieur du béret rouge est noir, ils l’ont reversé pour faire la différence avec les autres. C’est donc eux qui avaient envahi toute la zone ministérielle. Comme j’étais à la télévision, je suis passé par le BBDA (Bureau burkinabè du droit d’auteur, Ndlr). Après, des militaires sont rentrés à la télévision et ils ont dit : « Votre Thomas Sankara là, c’est fini ! ». C’est ainsi qu’on a mis la musique militaire et qu’ils ont fait la proclamation du mouvement de la rectification qui venait de prendre le pouvoir. Plus tard dans la soirée, un gendarme qui habitait dans la même cour que moi et qui travaillait au Conseil qui est venu me dire qu’il avait vu le corps de Thomas Sankara. Il était tellement bouleversé qu’il a pleuré jusqu’au matin. C’est un gendarme qui a eu des problèmes après cela. Jusqu’aujourd’hui, c’est une journée que je ne peux pas oublier parce que c’était impensable. Mais, on était obligé de faire avec.
En quelques mots, que retenez-vous du président Thomas Sankara ?

C’est un être exceptionnel. Je n’ai pas cette faculté pour juger Thomas Sankara. C’était un homme très simple qui aimait beaucoup son pays. Il aimait le peuple africain. Pour lui, il fallait que les Burkinabè se développent eux-mêmes. Il mettait le peuple au-devant de tout ce qu’il faisait. Même en matière de musique, il disait de penser d’abord aux problèmes du peuple avant de penser aux problèmes subjectifs. C’était son message, toujours le peuple d’abord ! Pour lui, si vous voulez poser un acte, regardez s’il profite d’abord au peuple. S’il profite au peuple, vous pouvez y aller à fond sans problème.

Quelle appréciation faites-vous du mouvement sankariste dont beaucoup se réclament ?

Les gens me demandent souvent si je suis un sankariste. Je leur dis toujours que je ne suis pas un sankariste dans le sens du mouvement politique sankariste. J’étais un fan de Thomas Sankara. Je pense que le sankarisme dépasse le cadre d’un parti politique. Il y a beaucoup de gens qui aiment Thomas Sankara, mais pas pour un parti politique. Ce qu’il a créé, c’est une idéologie comme le marxisme. On n’a pas besoin d’aller loin pour savoir que c’est parce que Sankara est mort qu’on a créé le sankarisme. Je n’ai rien contre les partis sankaristes. Mais, je ne milite pas dans un parti politique parce que je suis sankariste. Je suis « thomasankariste » pour ne pas que ce soit confondu avec le parti politique. Je crois que beaucoup de jeunes ne se reconnaissent pas dans ces partis sankaristes. Mais, ce sont des partisans de Thomas Sankara. C’est quelqu’un que j’aime. S’il y a un mouvement ou une association où il est présenté comme notre idole, à l’image de Chei-ck Anta Diop. C’est un personnage de la trempe de Kwamé Nkrumah. On ne peut pas créer un parti Kwamé Nkrumah !

Pour avoir été assez proche du Président feu Thomas Sankara, aviez-vous quelques anecdotes qui n’ont pas été révélées à l’opinion publique?

Lors de l’organisation de son dernier FESPACO, en marge du Festival, il avait initié une rencontre avec les hautes personnalités de la diaspora africaine. Le jour de la rencontre qui se tenait dans le cadre des instituts noirs qu’il voulait mettre en place au Burkina Faso, j’y étais avec Fela au Palais. Pendant la rencontre, Fela qui a trouvé que tout ce que Thomas disait, était ennuyeux, s’est mis à dormir. Lorsque Fela dormait, Thomas m’a fait signe pour que je le réveille. Quand il s’est réveillé, il a fait un signe à Thomas Sankara et il a murmuré à ses oreilles qu’il perdait son temps. Et que tous ceux qui sont présents à la rencontre sont des gens corrompus et ne croient pas à ce que Thomas disait. Après la rencontre, nous nous sommes rendus à la salle de ciné de Tampouy avec Thomas Sankara lui-même. Pendant que tout le monde se dirigeait vers les salles de ciné de luxe, lui, il se dirigeait vers les salles de ciné périphériques. Quand on rentrait à chaque fois, Fela regardait Thomas Sankara et n’en revenait pas du fait de voir un chef d’Etat venir s’asseoir sur un banc avec son peuple pour regarder un film. Il dit alors, avec deux personnes comme Thomas, l’Afrique est sauvée. Fela était ébloui par tout ce que faisait Thomas Sankara. Ce qui était bien, c’était des choses qui n’ont jamais été préparées à l’avance. Dès que l’on arrive, la foule, qui attendait de rentrer, est étonnée de voir le véhicule du président arrivé. Lorsqu’il descend, le peuple crie « Pouvoir, au peuple! », « gloire, au peuple ! ». Avant d’accéder à la salle, il sympathise d’abord avec la foule. Après, tout le quartier venait attendre sa sortie. J’ai vécu vraiment des moments impressionnants avec Thomas Sankara.

En conclusion, qu’avez-vous à nous confier dans le cadre de la commémoration du 15 octobre au Burkina Faso?

Pour moi, le 15 octobre est une journée particulière. Ce jour, mes pensées se tournent vers Thomas Sankara et ses compagnons qui ont été assassinés. Dans ce groupe de personnes qui ont été tués, j’avais des contacts avec beaucoup notamment Paulin Bamouni, Fréderic Kiemdé, l’adjudant-chef Christophe Saba, Der Somda que j’avais vu le jour de leur assassinat. Mes pensées les plus pieuses vont à l’endroit d’eux tous. Le 15 octobre est une journée que tous ceux qui ont été témoins des évènements, les ami(es) de la Révolution, les partisans ne peuvent pas oublier. C’est le plus grand deuil qu’a connu le Burkina Faso1
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