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Attaque djihadiste au Burkina : Vendredi sanglant à Samorogouan
Publié le lundi 12 octobre 2015  |  L`Observateur Paalga
La
© Autre presse par DR
La menace djihadiste s’étend au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.




Trois gendarmes tués, un autre porté disparu, un civil mortellement blessé et un assaillant abattu. C’est le bilan de l’attaque contre la gendarmerie de Samorogouan au petit matin du vendredi 9 octobre 2015 par de présumés djihadistes qui ont abattu un éleveur lors de leur repli et égorgé un autre l’avant-veille. Fortement déployées sur les lieux, les forces de défense et de sécurité ratissent le village plongé dans la psychose. Constat, le lendemain de l’attaque sanglante.


Le réveil a donc été brusque et douloureux pour la population de Samorogouan ce vendredi très tôt dans la matinée. Les chants des coqs mêlés aux appels des muezzins qui rythment quotidiennement les premières heures du jour ont été brusquement interrompus par des tirs assourdissants à l’entrée du village, car c’est bien là que se trouve le poste de gendarmerie.

Comme tous ses concitoyens, cet habitant de Samorogouan confesse qu’il a du mal à comprendre ce qui vient de se passer. Avant de se prêter à nos questions il a tenu à garder l’anonymat. Car, dit-il, «Je ne veux pas être identifié dans ce témoignage. Donc ne mentionnez pas mon nom et surtout pas de photo. Car avec ces gens on ne sait jamais ».

« De quels gens parlez-vous ? »

« Mais des djihadistes », a-t-il lancé avant de confirmer que c’est aux environs de 4 heures du matin que les premiers coups de feu ont été entendus.

Environ une cinquantaine d’hommes armés se serait déployée autour de la brigade pour ensuite se livrer à des tirs nourris. A l’intérieur du bâtiment, quatre gendarmes et un homme placé en garde à vue, en l’occurrence El hadj Gonka, dont nous parlerons plus loin. Un des gendarmes est abattu dès les premiers instants de l’assaut tandis que les deux autres essaient avec les moyens de bord de poursuivre la riposte de leurs bureaux. Mais l’inégalité des forces en présence aura finalement raison d’eux.

«Il y a des moments quand ils tiraient, nos maisons tremblaient. On entendait des coups de rafales et c’est en ce moment que j’ai compris que la situation était très sérieuse», raconte un autre habitant. Propos corroborés par le commandant de la deuxième région de gendarmerie que nous avons rencontré sur les lieux. Présent aux côtés de ses hommes sur le terrain, le colonel Omer Tapsoba nous apprendra que les assaillants étaient lourdement armés de matériel de guerre. On comprend dès lors que les deux gendarmes résistants n’aient pas échappé aux balles assassines qui pleuvaient sur le bâtiment. Ils mourront les armes à la main au terme d’un combat qui a duré une demi-heure.



El Hadi Gonka, un nom qui était sur toutes les lèvres



Les assaillants qui ont été tout simplement impitoyables ce vendredi dans la matinée s’étaient pourtant signalés quelques jours plutôt et en mal à Tenasso ; un village situé à quelques encablures de Samorogouan où, des hommes suspects, qui seraient venus d’un village frontalier du Mali avaient été aperçus dans la zone pastorale déguerpie. Des « étrangers » qui ne tarderont pas à faire parler d’eux par l’enlèvement de trois éleveurs mardi 5 octobre. Deux réussirent à s’échapper et le troisième sera égorgé le lendemain. La terrible nouvelle se répand comme une traînée de poudre et les autorités sont alertées.

Une descente de la gendarmerie de Samorogouan dans la zone mercredi oblige les ravisseurs à s’enfuir laissant derrière eux leurs montures. 7 motos de grosses cylindrées au total seront saisies et ramenées à la brigade. Les enquêtes qui venaient de s’ouvrir vont s’orienter vers cet homme bien connu à Tenasso et qui est présenté comme le point focal des assaillants. El Hadj Gonka, qu’il s’appelle est celui qui offrait gîte et couvert aux hommes de la colonne motorisée. L’homme, selon des villageois, n’était pas étranger aux armes et munitions qui avaient été découverts l’année dernière dans une cachette (sous un pont) à Tenasso.

Certains précisent par ailleurs que plus récemment encore, du matériel avait été déchargé à son domicile avant d’être enlevé pour une destination inconnue. Placé en garde-à-vue à la brigade de gendarmerie de Samorogouan dans le cadre des investigations sur l’assassinat du berger égorgé, El Hadji Gonka sera grièvement atteint au cours de l’assaut du vendredi et succombe le samedi dans la matinée à l’hôpital Souro-Sanon de Bobo-Dioulasso.

Une disparition qui pourrait davantage compliquer la tâche de la gendarmerie dans le cadre de ses enquêtes car a dit le colonel Omer Tapsoba, « El hadj Gonka était pour nous une pièce maîtresse dans les recherches. Il nous a déjà dit des choses intéressantes que nous pourront exploiter». Ce qui est sûr, les forces de défense et de sécurité (police, gendarmerie, militaires) fortement mobilisées pour la circonstance sont en train de ratisser la zone à la recherche de ces tueurs « professionnels ».



Samorogouan dans la peur



Depuis les évènements de vendredi, la vie s’est arrêtée, du moins tournait au ralenti à Samorogouan. Toujours est-il que la peur et l’angoisse se lisaient sur les visages lors de notre passage samedi. La psychose est bien réelle pour des habitants qui se sont imposé un couvre-feu. «A partir de 18 heures chacun rentre chez lui et nous avons préparé nos machettes et nos gourdins pour nous défendre en cas d’attaque. La présence des militaires nous rassure, mais on ne sait pas combien de temps cela va durer», raconte Béma Traoré.

Mais tout semble indiquer que lentement mais sûrement, le calme est en train de revenir à Samorogouan. Et la bonne nouvelle avant que nous quittions les lieux était que le gendarme porté disparu aurait été retrouvé sain et sauf dans le village de Gnawèrè.



Jonas Apollinaire Kaboré
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