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A Ouagadougou, les "martyrs" du putsch inhumés dans la tristesse et la douleur
Publié le samedi 10 octobre 2015  |  Alerte Info




Tristesse et douleur se lisaient sur les visages dégoulinants de sueur des centaines de Ouagalais en pleurs qui accompagnaient vendredi les dépouilles des victimes du putsch du 16 septembre, au cimetière municipale de Gounghin, un quartier populaire au Centre-Ouest de Ouagadougou.

Sous un soleil de plomb, des membres du gouvernement, avec à leur tête le Premier ministre Isaac Zida en costume traditionnel, des députés de la transition parés de leurs écharpes, des parents, amis et collègues des victimes, d'aucun en larme, ont parcouru environ trois kilomètres (de la Place de la Nation +Centre-ville+ au cimetière) à pieds, à motos et en véhicules pour rejoindre le cimetière où reposent désormais les morts du coup d'Etat.

"Nous souffrons et pleurons avec les parents des victimes et (...) nous n'oublierons jamais le sacrifice de leurs enfants", affirme le premier ministre Zida, la voix enrouée de chagrin.

Vendredi "sombre, triste, douloureux, un jour où des cœurs saignent", où un deuil de trois jours a été décrété. Les Ouagalais rendent hommage aux "combattants de la liberté" comme l'on pouvait lire sur une banderole accrochée devant le porte-char.

Cercueils recouvert par les couleurs nationales (rouge-jaune-vert, 10 corps sur les quatorze morts du coup de force, ont été accompagnés par des slogans hostiles au chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré, un des fidèles compagnons du président déchu Blaise Compaoré (1987 à 2014).

"Diendéré assassin ! Diendéré assassin ! justice! justice! justice!", scandaient les centaines de personnes bravant la canicule.

Avant le départ pour le cimetière, Michel Kafando s'est recueilli devant les corps dans des cercueils déposés sur des bancs. Vêtu d'un costume sombre et d'une chemise bleu-claire, visage triste, le président de la transition essaie, tant bien que mal, de sourire sous les ovations des Ouagalais, présents à la Place de la Nation.

Prière œcuméniques, lecture de l'oraison funèbre, sonnerie aux morts, retrait du piquet d'honneur, c'est après cette ambiance morne que les désormais "martyrs" ont été inhumés sous haute protection des forces de défense et de sécurité.

"Une dernière chose que nous allons faire c'est leur rendre justice", déclare M. Zida, ex-numéro deux du Régiment de sécurité présidentielle, auteur du putsch. Selon lui, "le gouvernement travaille afin que justice soit rendue dans toute sa rigueur".

Quant aux parents des victimes, à travers leur porte-parole, Patrick Bazié, ils réclament justice et souhaitent que les futures dirigeants du Burkina "en tirent leçon pour ne pas être de ceux qui tuent les fils du pays pour des causes politiques".

Tahirou Barry, la quarantaine, l'un des plus jeunes candidats à la présidentielle 2015, lance comme une réponse à l'endroit des parents des victimes que "les valeurs que les "martyrs" ont défendu ne seront jamais trahis et qu'ils veilleront pour que toute la lumière soit faites sur tous les crimes qui ont été perpétrés" au Burkina.

Le 16 septembre, des éléments de l'ex-garde prétorienne du président déchu Blaise Compaoré, ont retenu en otage le président Michel Kafando et son Premier ministre Isaac Zida et annoncé la prise du pouvoir par la création du "Conseil national pour la démocratie" (CND), avant de les relâcher.

A la suite de ce coup de force, 14 personnes ont été tuées et 251 autres blessés. Après le rétablissement des organes de la transition, le régiment des putschistes a été dissout et des auteurs du coup d'Etat, notamment le général Diendéré et Boureima Kéré ex-chef d'état-major particulier de la présidence, mis aux arrêts.

DZO
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