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Une nouvelle citoyenneté responsable
Publié le mercredi 24 avril 2013   |  L'Opinion




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Il faut développer une nouvelle citoyenneté responsable par laquelle administrés, administrations, société civile, partis politiques,… s’assument pleinement. Parce que chacun jouera son rôle, chacun sera sentinelle et conscience des autres, ce qui permettra à l’ensemble de l’attelage d’évoluer harmonieusement. C’est à ce prix que la décentralisation prendra un nouveau souffle et s’approchera davantage des espoirs des populations.

Va-t-on enfin sortir de ces satanées municipales pour faire autre chose, notamment ce pourquoi les uns et les autres se battent et s’étripent souvent comme de vulgaires chiffonniers ? Il y a-t-il quelqu’un pour siffler enfin la fin de la récréation et mettre de l’ordre dans ce qui est en train de devenir un panier de crabes ? Le fait est là qu’on en a finalement marre des manifestations et contestations d’élections de maires, des boycotts de sessions de Conseils municipaux, des obstructions à l’installation de maires, des blocages du fonctionnement de Conseils municipaux, etc. qui continuent ici et là.
Nos communes peuvent-elles survivre à ces crises et se payer le luxe de les laisser se poursuivre pendant encore longtemps ? Notre processus démocratique est-il toujours à ce niveau où l’anarchie dicte la loi à la légalité et au droit ? Assurément il faut sérieusement réfléchir à comment mettre fin à ces désordres qui risquent à terme de dénaturer le sens de ces municipales qui sont censées promouvoir le développement à la base avec les populations et par les populations.
Faut-il le rappeler, le jeu politique a des règles et il convient de les respecter. En l’occurrence, si ce que certains assimilent à tort ou à raison à de l’imposture a triomphé par le droit, il reste encore de nombreux autres recours tous aussi légaux et légitimes. Il y a tout d’abord les prochaines municipales et avant elles les actes que les responsables désignés poseront et qui pourraient conduire certains d’entre eux dans des situations inconfortables si d’aventure le but ultime de leur combat est de s’en mettre plein les poches au détriment des caisses des communes. Au lieu de s’époumoner en manifestations et de violer la loi, pourquoi ne pas les attendre au coin du bois et leur sauter dessus dès la première faute ? La situation interpelle donc tous les acteurs et même ceux qui s’estiment simples spectateurs et commande un holà ferme et responsable. Déjà que ceux qui ont franchi l’obstacle de l’installation découvrent des réalités totalement différentes des discours bilans qui annoncent des centaines de millions de FCFA voire des milliards de FCFA d’investissements, il y a de quoi se retrousser les manches et tout de suite.
En effet, à écouter les uns et les autres, les réalités des finances au niveau des communes sont très loin des tableaux idylliques décrits dans les allocutions de passation de service. Ils sont nombreux, pour ne pas dire tous, à omettre de faire ressortir que les investissements sont à la hauteur des prêts contractés, des dettes et autres factures impayées. Certains se retrouvent devant de véritables gouffres financiers. De nombreux nouveaux exécutifs municipaux prennent donc fonction sans un sou vaillant et se retrouvent face à des problèmes insoupçonnés et ont besoin de soutien pour pouvoir démarrer. Assurément, il va falloir voler au secours de certains. Tous comptes faits, pourquoi ne pas lancer systématiquement des audits afin d’éclaircir toutes les situations et permettre ainsi de savoir qui a fait quoi et d’où on part. Cela procède tout simple, du devoir d’imputabilité et du devoir de transparence qui devraient naturellement être observés.
Cette demande interpelle à la fois l’administration et les politiques quant à leurs responsabilités dans la gestion des communes. Il faut l’avouer, il y a un laisser aller qui autorise des pratiques peu orthodoxes qui conduisent à ruiner les collectivités territoriales et à hypothéquer leur avenir. Il urge de trouver des solutions à cet état de fait et il ne serait pas de trop de commencer par des mises en garde fermes à l’endroit de tous ceux qui arrivent aux affaires et qui nourrissent le secret espoir de se servir plutôt que de servir.
En fait, il faut développer une nouvelle citoyenneté responsable par laquelle administrés, administrations, société civile, partis politiques,… s’assument pleinement. Parce que chacun jouera son rôle, chacun sera sentinelle et conscience des autres, ce qui permettra à l’ensemble de l’attelage d’évoluer harmonieusement. C’est à ce prix que la décentralisation prendra un nouveau souffle et s’approchera davantage des espoirs des populations. En effet, même si les résultats actuels sont positifs, il faut craindre que sans ce sursaut le processus ne s’enlise et ne produise des effets contraires à ceux escomptés.
Ainsi, par exemple, les partis politiques devraient être beaucoup plus actifs et présents dans la gestion des mairies. S’ils se battent avec férocité, parfois, pour faire élire leurs candidats aux élections municipales et ensuite pour diriger les conseils municipaux, il est curieux de constater qu’ils disparaissent miraculeusement par la suite laissant les élus à eux-mêmes. Se retrouvant seuls, sans soutiens ni censeurs et sans aucune orientation, ceux-ci naviguent à vue, sans programme et sans ambitions planifiées. Chacun se débrouille comme il peut et naturellement les dérives surviennent avec les premières difficultés. Incapables de répondre aux sollicitations des populations ou de résoudre les problèmes quotidiens qu’ils rencontrent, la plupart sombrent dans les solutions de facilités : s’occuper de leurs propres problèmes ! Si rien ne peut excuser ce laisser aller, on ne peut pas non plus en rendre les élus seuls responsables. Il faut donc nécessairement que les partis politiques jouent leurs partitions jusqu’au bout et répondent des actes de leurs militants dans la gestion des municipalités. Ils ont un devoir d’encadrement qui est quasi inexistant. Ils doivent aussi être les premiers à siffler la fin des barouds d’honneur des contestataires que l’on observe et qui n’honorent personne.❏

Cheick Ahmed

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