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Site d’or de Balogo : course-poursuite entre orpailleurs et pandores
Publié le mardi 6 octobre 2015  |  AIB




Sapouy, (AIB) - C’est le guet-apens entre gendarmes et orpailleurs sur le site d’or de Balogo, village situé à 35 km de Sapouy, chef-lieu de la province du Ziro. Officiellement fermé par arrêté des autorités locales pendant la saison pluvieuse, ce site d’or fait l’objet d’une l’exploitation clandestine faisant des gorges chaudes dans la localité. C’est le constat fait le jeudi 1er octobre 2015 par une mission dirigée par Lamine Sawadogo, président de la délégation spéciale de Sapouy.

Accéder au site d’or de Balogo, relève d’un parcours de combattant en cette saison pluvieuse. Les marées, les bas-fonds et autres glissades ne freinent cependant pas la détermination du millier d’orpailleurs qui a élit domicile sous les arbres. Armes aux poings, matraques et gaz lacrymogène sont entre autres les moyens utilisés par les pandores de la compagnie de gendarmerie de Manga pour empêcher l’accès au site.

Les paysans dont les champs se trouvent dans l’aire du site, sont aussi interdits. Par groupe de centaine, les orpailleurs encerclent les pandores qui jouent toujours à la résistance. La cène ressemble à des manifestants face à des agents de sécurité, c’est le guet-apens. Les familles de Noufou Sédégo et de Pama Tagnan, propriétaires de champs riverains au site disent respirer les gaz lacrymogène à chaque assaut des pandores. Leurs champs de maïs sont envahis les orpailleurs pour assouvir leur faim. Après une vingtaine de jours sous les arbres, Amidou Kaboré ressortissant du Bam ne décolère pas.

Il attend la levée officielle de la fermeture du site le 31 octobre prochain. A la question de savoir, pourquoi ne pas partir et revenir à la date indiquée, il soutient que des « business » se font la nuit entre certains orpailleurs et pandores qui les autorisent à exploiter frauduleusement l’or. « J’attends aussi que cette opportunité s’ouvre à moi », nous a-t-il fait savoir. Nous n’avons pas pu vérifier de telles allégations. « Nous avons été chargés de la sécurité du site, nous n’avons aucune information et nous ne ferons aucun commentaire sur la question », a fait savoir le chef de la compagnie de gendarmerie de Manga au préfet Lamine Sawadogo. Il l’a renvoyé au chef de brigade de Diaro dans la province du Nahouri pour de plus amples informations. Ce qui coince, c’est que le site d’or du village de Balogo relève administrativement de la commune de Sapouy dans la province du Ziro.

Et les agents de sécurité de la province du Ziro voient mal leurs collègues d’une autre province venir protéger « un gombo » qui ne relève pas de leur territoire. Autour de leur chef Bassana Tagnan, les populations de Balogo ont déploré cet état de fait au préfet de Sapouy. «Nous sommes bastonnés, nos engins retirés par ces gendarmes », ont-elles confié au préfet. Elles affirment être terrorisées par ces agents de sécurité de Manga et crient donc au secours. Après leur avoir donné des conseils utiles, Lamine Sawadogo a promis transmettre leur cri de cœur à qui de droit. Le site d’or de Balogo est exploité artisanalement depuis 2012. Selon certaines sources, un permis d’exploitation semi-industriel serait accordé par l’Etat à une compagnie minière australienne qui l’a cédé à un exploitant turc par le biais de la transaction.

Yassine SIENOU
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