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Arrestation de Gilbert Diendere, chef des putschistes : Des Burkinabè apprécient l’effort gouvernemental
Publié le samedi 3 octobre 2015  |  Le Quotidien
Le
© Autre presse par DR
Le général Gilbert Diendéré, président du Conseil National pour la Démocratie (CND)




A la suite de la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle survenue après le coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, des dispositions gouvernementales ont été engagées afin de situer les responsabilités. Ce processus suivant son cours, il a abouti à l’arrestation du général de brigade Gilbert Diendéré, considéré comme étant le principal auteur de l’opération, le jeudi 1 octobre 2015 à Ouagadougou. Ainsi, nous avons trainé nos micros à travers la ville de Ouagadougou, en vue de collecter les avis des uns et des autres sur la suite à donner à cette arrestation qui était tant attendue par le peuple burkinabè.
Marc Bèbyandé Ouédraogo, coordonnateur du Lycée Privé Bangre-nooma
«Nous souhaitons que la justice soit rendue à la hauteur des actes que ces derniers ont posé »
C’est un sentiment de joie, pour un combattant contre les 27 ans de règne que je suis, qui m’anime après que j’ai appris la nouvelle. Du moment que, j’ai été de ceux-là qui ont toujours prôné la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui était une armée dans une armée, pour faire place à une armée républicaine. Nous rendons grâce à Dieu et aussi au peuple burkinabè, car nous avons toujours pensé qu’ «aucun peuple en lutte n’a jamais perdu ». Maintenant que les choses sont en train de rentrer dans l’ordre, nous souhaitons que la justice soit rendue à la hauteur de l’acte que ces derniers ont posé. Nous saurons faire confiance à la Transition et que désormais, nous ayons affaire à une armée républicaine pour un Burkina Faso nouveau afin d’éviter ce que feu Capitaine Sankara disait : « Un militaire sans formation politique est un criminel en puissance », qui venait d’ailleurs de se confirmer par l’acte de Gilbert Diendéré. Quant à l’armée loyaliste, elle a fait son devoir. Nous la félicitons et nous l’exhortons à continuer dans ce même état d’esprit comme ce qu’elle vient de prouver à travers cette brillante intervention. Nous nous sommes sentis burkinabè, lorsque nous avons entendu qu’elle venait pour libérer le peuple des mains des putschistes. Par rapport à l’affectation ces militaires de l’ex-RSP, nous souhaitons que les militaires soient considérés par les autres forces comme étant des frères d’arme. Si une brebis s’égare et qu’elle revient à la maison, il n’y a qu’à l’accepter. Il faut que les autres militaires ne se disent pas toujours supérieurs aux autres, qu’ils vivent comme les autres soldats afin qu’ils soient intégrés dans la grande famille des armées.

Souleymane Sawadogo, ancien chef de cabinet à la CEDEAO
«Que la justice fasse son travail comme il se doit et que tous les citoyens s’en remettent à elle »
En tant que citoyen burkinabè je ne peux qu’apprécier que les choses soient allées au plus vite qu’on ne le pensait. Notamment l’arrestation de Gilbert Diendéré. Nos attentes sont que le peuple burkinabè demeure ce qu’il a toujours été. Un peuple tolérant, lent à la colère mais déterminé. Ce qui ne veut pas dire également que c’est de la faiblesse. Les exemples sont là depuis le 30 octobre 2014, à ce jour. Je suis convaincu qu’au-delà de la personne du général, beaucoup de choses vont changer dans notre pays. Il faut que l’on fasse confiance à la justice, notamment, avec le vote par le Conseil national de la Transition (CNT) de certaines lois qui les valorisent, leur donnant une certaine capacité d’autonomie. Je pense qu’il n’y a pas de commentaire particulier à faire. Que la justice fasse son travail comme il se doit et que tous les citoyens s’en remettent à elle.

Gérard Sissoko, administrateur comptable
« Vu ce qu’il a fait subir au peuple burkinabè, qu’on l’arrête et qu’on l’écoute »
En ce qui concerne la dissolution du RSP, je pense qu’elle rentre en droite ligne avec les aspirations du peuple qui a toujours voulu une vraie démocratie et qui a toujours lutté contre une armée dans une armée. Je pense que le choix du peuple a été respecté. Quant à l’arrestation du général Diendéré, je crois que cela est normal, car depuis fort longtemps il y avait des supputations sur sa participation dans beaucoup de choses tels les crimes économiques, les crimes de sang. C’est tout à fait logique, vu ce qu’il a fait subir au peuple burkinabè, qu’on l’arrête et qu’on l’écoute. Il sera mis à la disposition de la justice. Il va se défendre de ce qui lui sera reproché et c’est en cela que l’on peut avancer dans un pays démocratique.

Youssouf Ouédraogo, Taximan
« Le reste du travail revient à la justice»
J’apprécie positivement ce geste de la part du gouvernement et nous les félicitons infiniment. Le reste du travail revient à la justice et nous souhaitons qu’elle soit à la hauteur. Avant tout, je rends un vibrant hommage à notre armée et nous les exhortons à réserver un accueil chaleureux et fraternel à ces soldats du RSP qui devront rejoindre les autres casernes bientôt. Il est vrai qu’ils ont participé au coup d’Etat mais ils restent tout de même des Burkinabè. Ils ont été manipulés, certains ont agi contre leur gré, il y a eu des leaders qui, aujourd’hui sont entre les mains des autorités. Je crois qu’il faut que l’on oublie tout cela et que l’on les accueille comme il se doit.
Djibril Kanazoé, chauffeur
« Nous souhaitons que le droit soit dit et que tous les acteurs de ce putsch soient punis à la hauteur de leurs actes»
Nous sommes vraiment ravis du fait qu’on ait pu mettre ce monsieur hors d’état de nuire. Nous remercions nos forces armées pour leur sens de patriotisme et de détermination, pour le travail qu’elles ont abattu. Pour le cas de Diendéré, nous souhaitons que le droit soit dit et que tous les acteurs de ce putsch soient punis à la hauteur de leurs actes. Il ne mérite même pas un avocat à son procès. Qu’il assure lui-même sa propre défense. Nous voulons que Bassolet et Diendéré soient face à la justice et que le droit soit dit dans les règles de l’art à leur encontre. Une fois de plus, nous saluons nos forces armées et le Président du Faso, Michel Kafando. Que le tout puissant les accompagne dans leurs missions quotidiennes.

Mahamoudou Kanazoé, Transporteur
« Si on nous le livre , nous n’allons pas le laisser en vie »
A cause de Diendéré et sa troupe, nous nous trouvons aujourd’hui bloqués, sans travail. Mais avec la détermination de nos dirigeants qui sont parvenus à gérer la situation, les mots nous manquent pour leur exprimer notre reconnaissance. L’acte qu’a posé Diendéré et ses hommes a coûté la vie à beaucoup de nos frères et nous ne sommes pas prêts à plaider pour sa libération. Si on nous le livre même, nous n’allons pas le laisser en vie. Nous allons le tuer pour qu’il sache, si tuer est bon ou pas. Comme il sera livré à la justice, nous rendons grâce à Dieu. Nous laissons tout entre leurs mains afin qu’elle s’en occupe selon l’entendement du peuple. Nous n’admettons pas que le peuple se soit levé contre le régime de Blaise Compaoré pour faire place à une nouvelle ère dans notre pays et que, lui et sa troupe viennent tout perturber de la sorte.

François Tapsoba, citoyen burkinabè
«Si le verdict de Gilbert Diendéré ne répond pas à l’attente du peuple, que les autorités s’attendent à revoir le peuple dans la rue »
A mon avis, je souhaite que le tribunal qui a jugé le dossier de Henri Zongo et Lingani que ce soit le même tribunal qui s’occupe de celui de Diendéré et de ses associés. A ma connaissance, ces derniers ont été abattus pour tentative de coup d’Etat et nous voulons que Gilbert Diendéré soit traité comme tel. J’interpelle les autorités, qu’elles sachent que si le verdict de Gilbert Diendéré ne répond pas à l’attente du peuple, qu’elles s’attendent à revoir le peuple dans la rue. Nous pensons que si le jugement se fait dans les meilleures conditions, nous estimons qu’il servira de leçon à ceux qui viendront. Nous ne voulons pas surtout des procès comme celui de Obouf dans le cas de Diendéré et associés. Au cours de l’assaut, le Président nous a dit qu’il n’y a pas eu de victime. Si cela s’avérait juste, tant mieux. Mais, s’il y a aussi des victimes, que les familles de ceux-ci soient prises en charge. Que nos frères d’armes réservent un accueil chaleureux à ces éléments qui viennent du RSP, car à mon avis, ils ne sont pas tous épris de mauvaise foi.

Désiré Nikiéma, étudiant en master international
« C’est un stratège et du fait de son expérience dans l’armée, il faudrait que des mesures soient prises afin qu’il soit hors d’état de nuire »
Je pense que c’est une bonne chose qu’on l’a arrêté, étant donné qu’il avait lui-même dit dans une de ses interventions qu’il allait se mettre à la disposition de la justice. On attend maintenant que la justice soit dite et il ne faudrait pas que cela soit fait dans un esprit de vengeance et de rancœur. Quand on connait un peu la personnalité de l’homme, je me dis que c’est une occasion pour le Burkina de sortir encore grandi. On dit que le Burkina est un pays qui regorge d’Hommes intègres. L’intégrité c’est aussi pouvoir aller au-delà de ce tout ce que les gens ont pu faire comme mal. La justice doit être dite selon les actes posés et à travers cela, le Burkina sera respecté sur l’échiquier international. Si on a pu l’arrêter et qu’il se trouve dans les mailles de la justice, il arrivait à encore à formater des coups, on devrait maintenant se poser des questions sur ceux qui l’ont arrêté. L’homme n’est plus à présenter parce qu’il a beaucoup de qualités sur le plan militaire. C’est un stratège et du fait de son expérience dans l’armée, il faudrait que des mesures soient prises afin qu’il soit mis hors d’état de nuire. Je pense que c’est de bonne guerre pour lui aussi de vouloir rechercher sa liberté. Ce n’est pas parce qu’il est dans le camp des méchants qu’il va croiser les bras et attendre tout ce que la justice va vouloir lui faire subir.

Sié Hien, administrateur civil
« Si c’était au temps de Blaise Compaoré, un putsch manqué c’est la mort »
Je trouve que son arrestation a même tardé. Il aurait dû le faire depuis longtemps. Cela devrait être fait depuis les premiers moments où le RSP a commencé à manifester. Ceci dit, je comprends la démarche du gouvernement parce qu’il n’y avait rien qui justifiait son arrestation. Mais maintenant que les faits se sont avérés, il est tout à fait normal qu’il soit arrêté. Pour un officier, c’est très grave ce qu’il a fait. Il a été arrêté et il faut qu’il réponde de ses actes. Si c’était au temps de Blaise Compaoré, un putsch manqué c’est la mort. On ne peut compter le nombre de personnes qu’il a tuées. Mais heureusement qu’on est dans un état de droit et c’est la justice qui prévaut. Vu les chefs d’accusations qui sont contre lui, il faut que la justice soit dite. Si c’était eux, ils allaient passer par les armes, mais comme nous sommes en démocratie, c’est normal que la justice fasse ses preuves.

Daniel Somé, professeur d’anglais à Kongoussi
« Maintenant qu’il a été arrêté, je pense que la meilleure solution c’est de laisser la justice faire son travail »
De prime abord, je dirai que l’armée a trainé puisque la population était déjà sortie avant. Maintenant qu’il a été arrêté, je pense que la meilleure solution, c’est de laisser la justice faire son travail. Je ne suis pas contre la violence mais je n’aimerai pas qu’on le tue un coup. J’aimerai qu’on le laisse mijoter. Je pense que s’il a été honnête dans ses révélations présentées à la Nation. La moindre des choses, c’est de les respecter. Cela lui permettra d’espérer le pardon du Burkinabé lambda.

Karamogo Diabagaté, agent à la DCPM du ministère de la Justice
« Nous souhaitons qu’il réponde des chefs d’accusations qui lui seront
reprochés et reconnus »
Son arrestation est un ouf de soulagement non seulement pour l’ensemble du pays mais également pour lui-même. Il s’était confiné dans un carcan qui forcément ne pouvait pas faire son affaire. Maintenant on attend que Gilbert Diendéré soit remis à la justice afin qu’elle puisse faire son travail. Nous sommes dans un Etat de droit, si le peuple s’est révolté, c’est parce qu’il a pensé qu’il fallait que les choses se fassent selon les règles de l’art. Nous, étant des hommes de droit, notre souhait est que la justice puisse être rendue et de façon équitable. Il faut qu’il réponde des chefs d’accusations qui lui seront reprochés et reconnus. A l’issue de cela, s’il y a lieu, qu’il puisse être traité autrement comme ne faisant plus partie de l’armée, soit dégradé ou envoyé en prison. On souhaite que cela se fasse dans les règles. Nous avons les moyens nécessaires pour faire face à ce genre de situation. Et s’il s’avère que l’internationale a besoin de lui, notamment la Cour Pénale Internationale (CPI), je pense qu’il y a des procédures dans ce cadre-là également. Ainsi, il pourra répondre de ses actes et comportements. Toutefois, Gilbert peut être enfermé au Burkina sans problème. Maintenant si l’internationale pense aussi qu’elle a besoin de lui, il y a des procédures à suivre. Si tel est le cas, la justice nationale va se mettre au travail afin qu’il puisse être remis à la justice internationale, s’il y a lieu.

Noufou Compaoré, commerçant
« Je suis convaincu qu’il y a la main divine dans cette histoire d’arrestation»
C’est une bonne chose qu’on l’ait arrêté. J’attends que la justice fasse son travail parce que nous aspirons à un pays de droit et de démocratie. Donc c’est la justice qui va faire son travail. Dans cette histoire de l’arrestation de Gilbert Diendéré, je suis convaincu qu’il y a la main divine. Donc tous ceux qui vont vouloir comploter pour faire échouer cette arrestation, la main divine sera toujours là pour nous aider1

Micro réalisé par Lawakila Rodrigue KABARI et Ramatou Ouédraogo
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