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L’avocat de Djibrill Bassole à propos de la détention de son client : « On lui a retiré ses moyens de communication », Me Dieudonné Bonkoungou, conseil de Djibrill Bassolé
Publié le samedi 3 octobre 2015  |  Le Quotidien
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© Ministère par DR
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé, a représenté le Burkina, le 26 juillet 2014, à la rencontre du président français François Hollande avec les parents des victimes du crash du vol AH 5017 d`Air Algérie




Le mardi 29 septembre dernier, le Général Djibrill Bassolé a été interpellé dans son domicile et conduit à la Gendarmerie. Comment est-il traité ? A-t-on retrouvé 57 kalachnikovs à son domicile comme certaines informations tentent de le faire croire ? A toutes ces questions, un des Conseils de Djibrill Bassolé qui a pu lui rendre visite, nous apporte des réponses dans cette interview réalisée, juste le lendemain de l’arrestation de son client.
Le Quotidien : En tant que Conseil du Général Djibrill Bassolé, pouvez-vous aujourd’hui nous parler des circonstances de son arrestation ?

Me Dieudonné Bonkoungou,
avocat de Djibrill Bassolé : Les circonstances de son arrestation m’ont été rapportées parce que je n’y étais pas. J’ai été d’abord, appelé par un de ses proches qui m’a demandé s’il avait été arrêté ou pas parce qu’il lui était parvenu qu’il était arrêté. J’ai d’abord été alerté parce que j’avais déjà des informations sur les réseaux sociaux mais je ne croyais pas qu’il y avait des mouvements de troupes vers son domicile. Mais pour moi, il y a des mouvements de troubles partout. J’ai donc essayé de l’appeler mais ça n’a pas marché. Et c’est en ce moment là que je me suis rendu compte que ça peut être sérieux. J’ai donc passé des coups de fil pour qu’on me dise effectivement s’il a été arrêté .Donc, immédiatement j’ai essayé de voir et le juge d’instruction de droit commun qui était sensé avoir le dossier et ensuite le commissaire du gouvernement militaire. Finalement je me suis fait dire qu’il était effectivement arrêté. Je viens de le voir autour de 14h (ndlr : mercredi 30 à 14h) et maître Barry mon associé et moi, nous n’avons pas pu lui rendre visite. Vous êtes les premiers à qui je peux dire que je viens de le voir. Il est placé en garde à vue à la gendarmerie. Il est bien traité selon ce qu’il nous a fait constater, sauf qu’il est privé de sa liberté. Il est coupé de tous ses contacts : il est coupé du monde. On lui a retiré ses moyens de communication. Il nous a aussi laissé comprendre cependant que jusqu’à présent il n’y a pas d’éléments. En tous cas rien ne lui a été notifié pour le moment. Il n’y a pas eu d’audition. Rien n’a été entamé comme procédure. Nous sommes en train de finir le premier terme des 48 heures de garde à vue. On attendra de voir demain ce qu’il va advenir de la procédure.

A ce que vous dites, il est possible de lui rendre visite dans sa détention ?

Selon notre droit positif, toute personne qui a été arrêtée a droit, dès son arrestation, dès son interpellation, à l’assistance d’un avocat. Que ce soit à la gendarmerie, que ce à la police, que ce soit devant le procureur du Faso ou devant le juge d’instruction. Et, pour la phase actuelle, la personne peut faire appel à son avocat sans qu’il ait besoin de faire un tas de paperasses, de constitution etc. Normalement, à partir du moment où il a été interpellé, il devait avoir accès à son avocat à tout moment .Nous, nous avons déposé une lettre de constitution au niveau du commissaire du gouvernement. Ce qui formalise notre constitution et qui nous permettra d’avoir accès à lui à toute heure de jour ou de nuit. Maintenant, il y a des aspects pratiques. Mais nous espérons que ces aspects pratiques vont être aménagés de sorte que nous puissions vraiment exercer notre rôle de conseil et d’assistance à son profit.

Certaines informations font état de la saisie de 57 kalachnikovs au domicile du Général Bassolé. Qu’en savez-vous ?

Il faut savoir que les actes de l’instruction sont couverts par le secret de l’instruction. À ce stade, je peux vous dire que la perquisition a été faite effectivement à Ouagadougou, à Réo et à Koudougou. A Ouagadougou, quelques éléments de sa famille ont pu assister à la perquisition. Mais, je ne sais pas comment, hormis ces personnes- là, la rue ou les personnes qui ont l’information ont pu obtenir qu’il y avait 57 kalachnikovs qui ont été retrouvées. Je peux également vous dire que Monsieur Djibril Bassolé, officier supérieur, Général de gendarmerie avait des éléments à sa garde. Il avait une garde personnelle. Il loge dans un local qui lui a été affecté par la gendarmerie et les éléments de sa garde avaient des armes. Et de ce qui m’est revenu, c’est ce qu’ils avaient comme armes. D’ailleurs, ils ont été tous conduits avec lui à la gendarmerie et il n’y a rien qui a été pris. Selon les informations que j’ai, non pas du procès verbal de perquisition puisque je n’y étais pas, on n’a pas trouvé les éléments dont il est question à son domicile. Je voudrais que nous restions sereins dans la démarche, que nous évitions de verser dans des commentaires qui vont envenimer pour rien et qui n’ont pas de fondement. Normalement, tout ce qui doit être manifesté, ce sont les décisions de Justice qui doivent le manifester. C’est de l’affabulation et je pense que si nous voulons la paix dans ce pays, il faut qu’on garde la mesure dans nos propos, dans ce que nous posons comme acte. Pour moi, il n’y a pas d’armes qu’on ait saisies. Il n’y avait pas d’armes à part celles de sa garde à son domicile. Monsieur Djibril Bassolé est serein parce qu’il est chez les siens. Je l’ai dit, il est officier supérieur, Général de Gendarmerie. Il ne se plaint pas de ses conditions de détention. La seule chose qui lui manque, c’est de communiquer avec le monde extérieur et ce qui également manque, c’est qu’il ne sait pas ce qu’on lui reproche.

Pourtant un communiqué du gouvernement le cite dans une tentative de déstabilisation de l’Etat avec le soutien de djihadistes et d’hommes armés étrangers…

Ce communiqué du gouvernement m’a aussi interloqué. Je ne sais pas quelle est la fin d’un tel communiqué et qu’est ce que ça rapporte? Toujours est-il que monsieur Djibril Bassolé l’a démenti dès qu’il a eu l’information. Mais n’ayant pas pu lui-même contacté certains journaux de la place ou les journaux en ligne, c’est par moi qu’il est passé pour transmettre son démenti. Par la suite, même le Général Gilbert Diendéré a réfuté catégoriquement les faits. J’ai simplement noté que le communiqué est paru lundi et le mardi, il a été arrêté. Dans ce contexte- là, je rappelle encore qu’il faudra que nous taisions nos passions, que nous recherchions la vérité et la paix sociale. Je ne pense pas que tout un chacun, dans le petit cercle d’autorité que nous avons, nous livrons tout ce que nous avons comme information comme ça en public! Il ya des choses qu’on tait et pour lesquelles on prend des mesures qui conviennent pour encadrer, pour corriger et prévenir, traiter et remédier. Mais dire comme ça qu’il y a des gens qui veulent attaquer le Burkina en intelligence avec des éléments de l’intérieur pour marcher sur le Burkina, ça donne quoi ?Jugez-en vous-même. Ça donne quoi comme réactions dans ce contexte d’énervement général, d’émotion de la population ? Je n’ai pas cru dans un premier temps quand j’ai lu ce communiqué. J’ai espéré même un démenti et j’ai été par la suite déçu de voir que ça vient du gouvernement1

Propos recueillis par S.R.P
et retranscrits par Hadepté Da (stagiaire)
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