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Tenue des élections couplées de 2015: Des acteurs politiques proposent le 8 ou le 15 novembre
Publié le vendredi 2 octobre 2015  |  Le Quotidien
Situation
© aOuaga.com par Séni Dabo
Situation nationale : le MPP donne sa lecture
Mardi 21 juillet 2015. Ouagadougou. Siège du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Le parti du soleil levant, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a animé une conférence de presse pour donner sa lecture de la situation nationale jadis marquée par la crise entre le Premier ministre et le Régiment de sécurité présidentielle (RSP)




Nous avons rencontré les acteurs des partis sur l’échiquier politique national au cours de la journée du 1er octobre 2015. A l’ordre du jour des échanges, les propositions de date de pour la tenue effective des élections de 2015 suite au report de la date initiale du 11 octobre 2015 dû au putsch du 16 septembre 2015. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les avis étaient divergents par rapport aux propositions de dates pour les élections à venir. Pendant que certains ont suggéré le 8 novembre d’autres ont proposé le 15 novembre 2015. Qu’à cela ne tienne, la quasi-totalité de nos interlocuteurs trouvent qu’il faut aller plus vite aux élections. En entendant que les autres parties prenantes et le gouvernement de Transition ne tranche la question, nous vous livrons la lecture de nos interlocuteurs.
Clément Sawadogo, secrétaire général du Mouvement du peuple pour le progrès
« Si la date du 8 novembre est retenue, cela veut dire que c’est trois semaines au préalable que la campagne doit s’ouvrir»
Nous menons notre réflexion de façon concertée à travers un cadre avec les autres partis politiques parce que ce sont des questions qui touchent tout le monde. C’est dans ce sens que nous avons réfléchi à une nouvelle proposition de date à savoir celle du 8 novembre 2015. Nous n’avons pas de raison de fixer une date très éloignée pour engager le processus étant donné qu’on était à trois, quatre jours de l’ouverture de la campagne. Il faut dire que plus la date des élections s’éloignent, la Transition perdure et plus les risques se multiplient. La Transition par définition est une période mi-figue, mi-raisin. Cette situation ne permet pas d’affirmer un régime fort. C’est pourquoi, il est important d’en finir définitivement. Les investisseurs étrangers ne peuvent pas avoir le même degré de confiance quand il s’agit de la Transition que dans un régime démocratiquement élu. Quand il n’y a pas de régime très stable et très fiable, aucun investisseur ne prendra le risque de placer ces ressources dans le pays. Tous ces facteurs font qu’aujourd’hui le climat économique est assez morose. C’est pourquoi, on ne devrait pas chercher à prolonger la Transition outre mesure. En dehors de la situation de putsch qui devrait être endiguée dans quelques jours, il ne devrait pas avoir d’autres raisons. Si la date du 8 novembre est retenue, cela veut dire que c’est trois semaines au préalable que la campagne doit s’ouvrir. C’est dire donc qu’entre le 15 et 20 octobre 2015, la campagne électorale devrait être ouverte. Nous pensons que deux semaines pourraient suffire pour résoudre les questions liées à la sécurité et autre. Il appartiendra au gouvernement de voir si les conditions sécuritaires sont matériellement réunies pour aller aux élections. Par contre si le gouvernement estime qu’il faut plus de temps, nous ne pouvons pas dire le contraire mais notre souhait est que cette élection puisse avoir lieu le plus tôt possible.

Adama Kanazoé de l’AJIR
« Même au Nigeria avec Boko Haram, les élections ont eu lieu »
Avant tout propos, nous nous inclinons devant la mémoire de tous ceux qui sont tombés sur le front de combat pour la libération contre l’aile militaire des forces rétrogrades. Il est difficile pour nous de parler d’élection dans ce sens que le plus important c’est de rendre hommage national à toutes les victimes et de prévoir une sépulture digne surtout rendre justice aux parents des victimes. Nous pensons que le processus électoral doit se poursuivre. Cela est la clé de voûte pour permettre à notre pays d’aller à une normalité. Pour cela, il faut aller aux élections le plus tôt possible. D’un point de vue institutionnel et pour la stabilité du pays, il faut un gouvernement et un président élus qui va jouir d’une légitimité plus importante sans pour autant remettre en cause la légitimité du gouvernement de Transition. Cela est la voie pour éviter les velléités de remise en cause de la légitimité de la Transition au Burkina Faso. C’est dans ce sens que nous pensons qu’il faut organiser plus tôt les élections. Notre date est la même que celle des partis du cadre de concertation permanente des partis politiques qui regroupe les partis de l’ex-CFOP. Nous avons suggéré la date du 8 novembre qui est située avant la fin de la Transition qui est fixé au 17 novembre 2015. D’un point de vue juridique, les élections organisées après le 17 novembre 2015, nécessiteraient une révision de la Charte de la Transition parce qu’à partir de cette date, la Transition n’a aucune légitimité. Cette révision pourrait prendre d’autres tournures. C’est pourquoi, nous trouvons qu’il faut faire prévaloir l’article 21 de la Charte de la Transition qui stipule clairement que la Transition prend fin avec l’entrée en vigueur des nouvelles autorités élues. En mettant en exergue cet article, cela permettra de passer tranquillement le témoin au président élu à l’issue du scrutin. Pour ce qui est de la question sécuritaire, nous nous accordons qu’il faut travailler à renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire national pour assurer la sécurité des personnes et des biens surtout des candidats de tous bords. Il est vrai que nos forces armées font un travail formidable mais il n’est pas exclu que des bribes de putschistes et de terrori-stes soient postées pour perturber ces élections. C’est pourquoi, il est important de consolider la sécurité. Comme quelqu’un le disait, même au Nigeria avec Boko Haram, les élections ont eu lieu.

Ousmane Danfodio Diallo, président de l’Alliance pour la Renaissance, la démocratie et l’Intégration
« Nous proposons que les élections couplées se déroulent à partir du 15 novembre 2015 »
Etant donné que l’article 21 de la Charte de la Transition mentionne que la date du 17 novembre 2015 marque officiellement la fin de la Transition, il faut probablement un consensus national pour permettre de conduire le processus électoral à son terme. Par conséquent, nous proposons que les élections couplées se déroulent à partir du 15 novembre 2015. Cela permettra la tenue du second tour pour le 29 novembre 2015. Toute chose qui nous permet de rester dans l’année 2015 conformément à la volonté de la tenue des élections avant 2016.

Victorien Tougma, président du Mouvement africain des peuples
« Le peuple burkinabè souffre de l’incertitude parce que tant qu’on n’aura pas voté un chef de l’Etat avec des députés, il sera difficile de sortir de cette crise »
Tout d’abord, nous avons une pensée envers ceux qui sont morts sur le front de combat et de la lutte héroïque du peuple contre le coup d’Etat et nous souhaitons prompt rétablissement aux blessés. C’est à eux que nous pensons mais si nous ne sortons pas dans le cirque de la Transition, nous ne serons pas apaisés au Burkina Faso. Il sera rassurant que l’on puisse aller aux élections rapidement. Nous pouvons voter objectivement au plus tard le 15 novembre 2015. Cela veut dire qu’il faut que pendant cette semaine le gouvernement puisse rencontrer les partis politiques. Nous entendons dire que le gouvernement devrait rencontrer les partis signataires de la Charte de la Transition. Ce ne sont l’ensemble des partis politiques. Pour ce qui me concerne, notre parti est légalement reconnu et je suis même candidat à l’élection présidentielle de 2015. C’est ce que faisait le ministre de l’Administration territoriale et de la Securité en rencontrant les partis politiques avec la CENI. En deux heures de temps, les échanges se sont déroulés et une date a été proposée. En effet, nous devrons aller voter le 15 novembre, cela veut dire qu’au plus tard le 25 octobre 2015, la campagne doit s’ouvrir. Le peuple burkinabè souffre de l’incertitude parce que tant qu’on n’aura pas voté un chef de l’Etat avec des députés, il sera difficile de sortir de cette crise. C’est également une incertitude pour nos investisseurs qui attendent que le Burkina retrouve la normalité avant d’investir. Tant qu’il n’y aura pas les élections, la misère des populations va être exacerbée et la tension sociale montera d’un cran. Les financements des élections sont déjà là et il n’ y a que le coup d’Etat qui a interrompu le processus. En ce qui concerne la question sécuritaire, par moment évoquée, on peut dire qu’avant le coup d’Etat, la menace du RSP planait. Avec la reddition du RSP, les éléments du RSP sont sous les ordres de l’armée régulière en attendant que l’enquête ouverte se poursuive. C’est le lieu pour moi de saluer notre armée loyale. En ce qui concerne l’élection présidentielle, on pourrait affecter à certains candidats des éléments de sécurité pour assurer leur sécurité s’il le faut.
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