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L’Observateur N° 8355 du 17/4/2013

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Centrafrique : Djotodia doit faire le ménage dans ses rangs
Publié le jeudi 18 avril 2013   |  L’Observateur


Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : Djotodia doit faire le ménage dans ses rangs


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Le plus dur n’est pas de conquérir le pouvoir mais de l’exercer. Cette évidence, Michel Djotodia, le nouvel homme fort de Bangui, est en train de l’expérimenter amèrement. En effet, si ç’a été presque un jeu d’enfants de prendre la capitale centrafricaine et d’en déloger le président François Bozizé, il n’en est pas de même de la gestion du pouvoir. Le chef de la coalition rebelle de la Seleka, tel un capitaine inexpérimenté, peine à contrôler le navire en proie à des turbulences.

Depuis la chute de Bozizé, la Centrafrique, notamment Bangui, est le théâtre de pillages et de toutes sortes d’exactions contre les populations civiles ; une situation de chaos imputable à des éléments incontrôlés de la rébellion mais que refuse de voir leur chef, préférant pointer du doigt des éléments fidèles au président déchu.

Et la population qui subissait sans broncher vient, parce que exaspérée, de passer à la riposte : ainsi, sept éléments rebelles ont été lynchés à mort et cinq autres blessés par une foule en colère lundi et mardi derniers dans un quartier de la capitale ; obligeant ainsi le Premier ministre de transition, Nicolas Tiangaye, à solliciter le soutien de la France et de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale) pour un retour au calme.

Cette révolte des Banguissois risque d’être un précédent dangereux qui pourrait même faire tache d’huile dans d’autres villes du pays. Dans ce cas, c'est la nation tout entière qui risque de basculer dans la guerre civile.

Espérons que les événements du week-end sonneront comme un avertissement sérieux et seront des motifs suffisants pour les responsables du Seleka pour faire le ménage dans les rangs.

Michel Djotodia n’a plus le choix, il doit donner un coup de pied dans la fourmilière, sévir contre les fauteurs de troubles de sorte à tuer dans l’œuf toutes velléités de la part d’éléments rebelles qui voudraient semer de nouveau le désordre dans le pays. Mais en a-t-il véritablement les moyens ?

Il est évident que le nouvel homme fort de Bangui n’a pas la tâche aisée, puisque la Seleka est en réalité une coalition hétéroclite, une vraie horde de supplétifs aux motivations bassement matérielles plutôt que politiques, et encore moins idéologiques. Il en est de même de leurs intérêts. Le ciment de la coalition, on le sait, était sans nul doute la haine commune contre François Bozizé. L'ennemi défait, alors libre cours aux instincts de prédation.

Mais devenu chef de l’Etat, Djotodia gagnerait à unifier ses troupes. A défaut, il courra à sa perte si ça continue à tirer à hue et à dia dans les rangs de la coalition. En effet, lorsqu’on n’est pas capable de tenir ses hommes, ce n’est pas tout un pays qu’on peut prétendre gérer dans les règles de l’art.

Les nouvelles autorités centrafricaines ont le dos au mur, et elles devront user de beaucoup de tact au Sommet de la CEEAC qui s’ouvre en principe ce jeudi à N’Djamena, consacré encore à la situation en Centrafrique. Michel Djotodia et ses camarades du Conseil national de transition devront donner les gages d’un retour rapide à la normale, sinon ce serait la voie ouverte à une situation encore plus incertaine, et les bourrasques pourraient emporter plus d’un et pas des moindres.

San Evariste Barro

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