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Sidwaya N° 7399 du 18/4/2013

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Guerre au 21e siècle : la numérisation des espaces de bataille
Publié le jeudi 18 avril 2013   |  Sidwaya




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Le 20 octobre 2011, un drone « lâchait » ses missiles sur le convoi de Mouammar Kadhafi en Libye, alors en proie à un conflit armé. Cette frappe qui a marqué un tournant décisif dans la suite des événements, présente la particularité de provenir d’un avion sans pilote, c’est-à-dire guidé dans sa tâche par un système informatique. Ce cas illustre la place prépondérante qu’occupent les Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les opérations militaires en ce 21e siècle. En effet depuis le premier test de connexion informatique à longue distance réalisé au milieu des années 60, par l’agence américaine ‘’ Defense Advanced Research Projects Agency’’ (DARPA), les choses dans le monde des armées ont beaucoup évolué. Avec l’avènement des TIC, on a assisté à une « révolution des affaires militaires ». Les conditions de combat connaissent de nos jours, des modifications telles que la nature même de la guerre s’en trouve profondément affectée. Au-delà des aspects techniques, ce sont les principes fondamentaux de la guerre tesl que définis par le maréchal français, Ferdinand Foch à savoir la liberté d’action, la concentration des efforts et l’économie des moyens qui sont en train d’être redessinés sous l’influence de ces outils. Le principe de la liberté d’action désigne le fait de pouvoir agir malgré l’adversaire et les diverses contraintes imposées par le milieu et les circonstances. Cette liberté repose sur trois présuppositions que sont la sûreté, la prévision et l’anticipation, et l’aptitude à prendre l’ascendance sur l’adversaire. Ce principe se trouve renforcé avec l’utilisation des TIC dans la mesure où la capacité du chef à agir devient plus grande parce que mieux connue, notamment à travers la connectivité. Ce qui a entraîné selon certains experts, une Numérisation de l’espace de bataille (NEB). De la conception à l’exécution en passant par la mise la mise en œuvre, ces technologies permettent une collecte, un traitement et une transmission de l’information. Toute chose qui a pour effet de rendre transparent le champ de bataille. La NEB constitue donc une véritable révolution numérique dans les affaires militaires, dans la mesure où elle procure aux combattants, aux chefs et aux états-majors une connaissance en temps quasi réel de l’évolution de la situation et participe de ce fait d’une accélération de la prise de décision. Parce qu’elle permet de transformer la voix, les données, les cartes, les photos… en un signal facilement transmissible et pouvant être repris selon les besoins, la numérisation est un multiplicateur d’efficacité. Ainsi, le processus informationnel et décisionnel s’en trouve considérablement accéléré. Là où il fallait plusieurs heures à une émissaire pour transmettre un document confidentiel, il ne faut à présent que quelques secondes. Par ailleurs elle évite que l’information ne subisse une transformation ou une déformation. Le doute d’une mauvaise interprétation de la situation devrait être éliminé. En effet, les ordres qui hier, descendaient en cascade pouvaient subir des interprétations différentes, voire des déformations. A présent, les données sont échangeables, sans perte en ligne. Enfin, parce qu’elles sont facilement stockables. Les données numériques peuvent être en effet facilement compressées à souhait pour occuper moins d’espace dans les transmissions. En marge de ses « avantages » pour la conduite des opérations, la NEB présente des risques parmi lesquels la surinformation, le non-respect du principe de subsidiarité, et l’absence de décision. Si les niveaux supérieurs dérogent à leur rôle, la surinformation devient un risque pour les échelons d’exécution. En effet, il y a un risque de diffusion générale et systématique de l’information jusqu’au plus bas niveau sans traitement intermédiaire. Le combattant ne doit recevoir que l’information qui le concerne, faute de quoi son action s’en trouverait saturée par excès d’information. Le non-respect du principe de subsidiarité et l’écrasement des niveaux hiérarchiques pourraient quant à eux remettre en cause la liberté d’action des échelons subordonnés.
En effet, avec la numérisation de l’espace de bataille, les échelons intermédiaires peuvent facilement être contournés par l’échelon supérieur qui dispose d’une plus grande vue d’ensemble des opérations. Celui-ci pourrait alors être tenté de manœuvrer lui-même en imposant à ses subordonnés, le détail de leur manœuvre. Le risque de déresponsabilisation serait alors très grand. Si elle n’est pas maîtrisée, la numérisation pourrait conduire à ralentir la prise de décision alors que son objectif initial est bien d’accélérer le processus décisionnel.

Voro KORAHIRE

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