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Sidwaya N° 7399 du 18/4/2013

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Nouvelles formes de revendication au Burkina : ça suffit !
Publié le jeudi 18 avril 2013   |  Sidwaya




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Grève de la faim par-ci, immolation, menace et/ou tentative d’immolation par-là… Un triste phénomène de mode au Burkina Faso ! En effet, de jour en jour, les chiffres s’enflent. Mars 2013, un jeune étudiant en 4e année d’histoire à l’Université de Ouagadougou, désespéré suite à un malentendu lié au paiement de ses émoluments de vacation, s’immole, avec l’essence de sa moto. Sa situation est passée sous silence, car les ouvriers de la plume et du micro n’en ont pas été informés, à temps, pour donner un écho à cet événement malheureux.
Après ce cas, le quotidien des Burkinabè a été rythmé par les grèves de la faim de Seydou Ouédraogo de la société FILSAH à Bobo-Dioulasso et de celle du garde de sécurité pénitentiaire, Hyppolite Bado (ce dernier menaçait de s’immoler, si les autorités n’accédaient pas à ses exigences). A peine ces « bombes » désamorcées, qu’un travailleur, un occasionnel de la SOFITEX, perché sur des bals de coton, à Dédougou, apparemment décidé à se « griller vif », si les responsables de l’entreprise ne l’embauchaient pas. Comme s’il fallait obligatoirement embaucher les dockers (travailleurs occasionnels dans les ports et autres marchés dans les villes), qui n’ont aucun contrat. Car, ils n’ont du « job » que quand il y en a, et sont donc payés à la tâche.
D’ailleurs, sur le cas de l’agent qui menaçait de s’immoler à Dédougou, le Directeur des ressources humaines de la SOFITEX explique la situation, bien à propos : « En dehors des emplois à temps plein et les saisonniers, il y a des emplois occasionnels, encore appelés " journaliers " ou " temporaires ". Les travailleurs relevant de ce dernier statut sont des employés à la tâche. Ils ne font pas partie des effectifs permanents, encore moins des saisonniers de l’entreprise. Par exemple, pour décharger un camion, l’effectif raisonnable est d’une douzaine de personnes. On leur fait appel et après le déchargement, l’entreprise rompt le contrat et ils doivent en principe, quitter l’enceinte de l’usine ». En quoi faut-il donc déclarer un tel travailleur à la caisse ? Sauf s’il est mal informé, mal intentionné, ou plutôt, s’il pense que les vents sont favorables à de telles revendications insensées(…)
Le dernier événement malheureux est celui du couple qui s’est immolé (l’homme a été forcé à la mort, par sa femme, actrice principale de l’acte), dans la nuit du samedi 13 avril dernier, au quartier Tampouy de Ouagadougou, provoquant la tristesse chez les parents et amis.
Sans vouloir enlever aux uns et aux autres le droit de gréver et de revendiquer, il est temps de siffler la fin de la récréation, de revenir à la raison, au regard de l’ampleur que prend le phénomène. Ça suffit, sommes-nous tenté de dire, car, quelles que soient les raisons de notre déception, nous n’avons pas le droit de nous donner la mort. Le mieux qu’il y a à faire, pour tout travailleur, est d’abord de bien s’informer sur ses droits et devoirs, afin de savoir à quelle porte taper, si l’on se sent brimé. Cela éviterait des situations regrettables, en recourant, par exemple, au suicide, cette forme de lâcheté et de facilité de vouloir fuir la réalité, en disparaissant, laissant les autres dans des difficultés. Surtout que se suicider est condamné, selon les Saintes écritures et la tradition africaine(…)
Avant que des études approfondies n’expliquent les raisons de cette envie subite de la mort chez des Burkinabè, il est temps de revoir les copies, à tous les niveaux, afin de calmer les esprits. Tous, autant que nous sommes, devront nous sentir interpellés et tous les moyens doivent être mis à contribution. C’est en cela que des questions sur le rôle des ouvriers de la plume et du micro trottent dans certains esprits. Comment traiter l’actualité liée aux menaces et autres tentatives de suicide ? Faut-il en parler à fond et, au passage, faire de la publicité pour les candidats à l’immolation, en suscitant l’envie chez d’autres personnes ? Le débat est lancé, il appartient à chacun, en fonction de sa ligne éditoriale, de sa compréhension de la responsabilité sociale, d’en parler. La réserve devrait, tout de même, être de mise, dans le traitement de l’information qui a trait à cette nouvelle forme de « folie », de revendication au Burkina Faso !

Ali TRAORE

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