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Burkina: le bras de fer se poursuit entre putschistes et autorités (PAPIER GENERAL-ACTUALISATION)
Publié le mardi 29 septembre 2015  |  AFP
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© AFP par Sia Kambou
Des soldats de l`armée burkinabè devant le camp militaire Guillaume Ouedraogo de Ouagadougou, mardi 22 septembre 2015.




Ouagadougou - Anciens putschistes et autorités légales poursuivaient mardi leur bras de fer au Burkina Faso où des soldats du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), auteurs du coup du 17 septembre, rechignent à désarmer pour conserver des moyens de pression.

Cinq jours après sa dissolution officielle par le Conseil des ministres de vendredi, le RSP était toujours dans sa caserne de Naaba Koom II, qui jouxte le Palais présidentiel de Ouagadougou. Après avoir renoncé au putsch, ses hommes tentent de ralentir leur désarmement pour pouvoir mieux négocier.

Mais les autorités semblaient vouloir adopter une attitude ferme pour les faire plier. Depuis mardi matin, l’armée encerclait toute la zone autour de la caserne, plaçant véhicules blindés, pick-up et hommes armés de mitrailleuses et de RPG aux carrefours, a constaté un journaliste de l’AFP.

Situé à proximité, l’aéroport de Ouagadougou a été fermé mardi jusqu’à nouvel ordre, a-t-on appris de source aéroportuaire. Tous les vols au départ et à l’arrivée ont été annulés, dont un vol d’Air France.

La circulation était interdite dans ce secteur et le chef d’état-major, le général Pingrenoma Zagré, a "pour des raisons de sécurité, invité les populations à éviter tout mouvement dans la zone de Ouaga2000, quartier sud où se trouvent le Palais présidentiel Kosyam et la caserne".

- Arrestation d’un ex-ministre de Compaoré -

L’armée veut-elle déloger le RSP ? Prévoit-elle une sortie des putschistes ? Ou veut-elle simplement mettre la pression sur les hommes enfermés dans la caserne ?

La plupart des observateurs penchaient pour la troisième option alors que depuis la dissolution du régiment les deux parties sont entrées dans une bataille de communication avec des annonces contradictoires successives sur l’état du désarmement notamment.

De son côté, le général Diendéré, chef des putschistes, se défend de mettre de l’huile sur le feu. "Je joue au médiateur. Les hommes sont déterminés. Nous essayons de les calmer", affirmait-il lundi soir à l’AFP.

Le régime de transition a parallèlement procédé à l’arrestation, "en lien avec le putsch", de Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères du président burkinabé Blaise Compaoré, qui souhaitait se présenter à l’élection présidentielle prévue le 11 octobre, a appris l’AFP de sources sécuritaires concordantes.

Il fait partie des 14 personnes dont les avoirs ont été gelés samedi par la justice, qui a aussi bloqué ceux de quatre partis, dont le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le parti de Compaoré.

De son côté, L’Union africaine (UA) a levé la suspension du Burkina Faso de l’organisation panafricaine et annulé, dans l’immédiat, la mise en oeuvre des sanctions contre les instigateurs du coup d’Etat, tout en prévenant que "ces sanctions peuvent être réactivées à tout moment, au cas où les éléments du RSP (...) tenteraient d’entraver la conduite de la Transition et d’en compromettre l’aboutissement".

Au centre-ville, la vie avait repris son cours. Le ministère de l’Education a néanmoins décidé mardi de repousser la rentrée scolaire du 1er au 8 octobre, sans en préciser les raisons. L’ambassade de France a également maintenu la fermeture mardi des établissements scolaires français de Ouagadougou, en raison de "la situation dans les quartiers de Ouaga 2000 et du Conseil de l’Entente".

Perpétré le 17 septembre par le RSP, le putsch a finalement échoué une semaine plus tard.

Après une semaine de manifestations dans le pays et la médiation de La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’armée "loyaliste", sous l’impulsion de jeunes officiers, a convergé vers la capitale lundi dernier, forçant le RSP à renoncer à son projet.

Le gouvernement réinstallé a ordonné la dissolution de ce corps d’élite de 1.300 hommes, réclamée à plusieurs reprises par la société civile de ce pays sahélien de 17 millions d’habitants, à l’histoire jalonnée de coups d’Etat militaires depuis son indépendance en 1960.

Les violences liées au coup d’Etat ont fait 10 morts et plus de 100 blessés parmi les manifestants anti-putschistes.

La crise a coûté environ 50 milliards de francs CFA (75 millions d’euros), selon le conseil des ministres lundi.

pgf-roh/dab/sba
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