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Départ du général Diendéré, le protocole militaire jusqu’au bout
Publié le jeudi 24 septembre 2015  |  AFP
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© AFP par AHMED OUOBA
Le général Gilbert Diendéré, ici en 2011, qui est à l`origine du coup d`Etat au Burkina Faso du 17 septembre 2015.




Ouagadougou, - Certainement l'homme le plus détesté du Burkina Faso, le général putschiste Gilbert Diendéré a rendu le pouvoir mercredi, assurant le protocole jusqu'au bout pour quitter la scène avec dignité et un certain panache malgré une épée de Damoclès judiciaire.

"C'est du temps perdu, je le reconnais. Des moyens perdus je le reconnais. Ce sont des vies humaines perdues, je le reconnais". Fixant les journalistes dans les yeux, le général n'évite ni question ni regard. Sa voix est ferme.

Homme de l'ombre, agissant depuis trois décennies dans les coulisses du pouvoir, il a été l'acteur principal du putsch du 17 septembre qui a failli faire dérailler une année de "transition" démocratique. Ses hommes du désormais tristement célèbre RSP (Régiment de sécurité présidentielle) ont opéré une répression sanglante lors des premiers jours du putsch pour tenter d'instaurer leur nouveau régime.

Des actes dont il dit: "Je prends toutes mes responsabilités, j'assume pleinement ma responsabilité".

De grande taille, l'homme qui domine physiquement les assemblées porte beau son treillis. Ancien Saint-Cyrien qui a aussi fréquenté une école militaire au Nigeria, il apprécie visiblement la tradition militaire et le protocole. Ses hommes le saluent respectueusement.

Mercredi soir, après avoir laissé le pouvoir au président intérimaire, qu'il a soigneusement évité de croiser, il s'est mis au garde à vous et a salué militairement les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'afrique de l'Ouest (Cédéao) présents à Ouagadougou.

La rue le traite de "traitre", terroriste", "assassin". On qualifie souvent cet ancien spécialiste des renseignements de "serpent" qui a fait "son nid dans la présidence".

Sang froid, calme olympien, il a répété ces derniers jours qu'il allait remettre le pouvoir sans se dédire et il a assuré la continuité jusqu'au bout de l'Etat. Mercredi matin, il était à l'aéroport pour accueillir les chefs d'Etat de la Cédéao.

Vêtu exceptionnellement d'une tenue d'apparat bleu, il a attendu sur le tapis rouge à sa descente d'avion chacun des présidents qui venaient pourtant lui retirer son pouvoir éphémère de 7 jours, lui le disciple de Blaise Compaoré qu'il avait aidé à prendre et conserver le pouvoir pendant 27 ans. Il est notamment soupçonné d'avoir conduit le commando qui a tué le "Père de la Révolution" Thomas Sankara.

Le soir, il avait troqué l'uniforme de parade pour son treillis habituel. Après s'être entretenu avec les présidents de la Cédéao, il s'est assis pour discuter longuement en anglais avec l'ambassadeur américain Tulinabo Mushingi.

Ensuite, il affronte donc les journalistes: "Le plus grand tort a été d'avoir fait ce putsch". Lucide, il semble savoir qu'il ne bénéficiera pas d'une amnistie que la société civile et la rue refusent.

"Je n'ai pas peur d'affronter (la justice). Je répondrai aux questions qu'on me posera. Je ne vais pas nier qu'il y a eu des morts".

Au moins dix manifestants ont été tués depuis de le putsch.

La veille, il avait dit sur le même registre: "S'ils accordent l'amnistie tant mieux. S'ils n'accordent pas l'amnistie, nous en tiendrons compte (...) Pour mon avenir, j'aviserai en temps opportun".




pgf/ger
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