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Au Burkina, les putschistes refusent la reddition et s’en remettent à la médiation
Publié le mardi 22 septembre 2015  |  AFP
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© AFP par AHMED OUOBA
Le général Gilbert Diendéré, ici en 2011, qui est à l`origine du coup d`Etat au Burkina Faso du 17 septembre 2015.




Ouagadougou - Le chef des putschistes au Burkina Faso, le général Gilbert Diendéré, refusait mardi de déposer les armes comme l'exige l'armée loyaliste, arrivée pendant la nuit dans la capitale, tout en promettant qu'il se plierait aux conclusions de la médiation ouest-africaine attendues ce jour au Nigeria.


"Nous n'avons pas envie de nous battre mais nous nous défendrons éventuellement. Nous avons entamé des discussions (avec l'armée loyaliste, ndlr), nous avons des échanges très très fructueux et ces échanges ont continué ce matin afin de trouver une solution", a déclaré mardi devant la presse le général Diendéré, chef du régiment de Sécurité présidentiel (RSP) qui a mené le coup d'Etat du 17 septembre.


"Nous n'avons pas envie de verser du sang pour rester dans un pouvoir quelconque", a ajouté le général, un très proche de l'ex-président Blaise Comparé renversé après 27 ans de pouvoir en octobre 2014.


Auparavant, le général Diendéré avait déclaré à l'AFP être en discussions avec les chefs militaires du pays pour "faire partir" les unités arrivées dans la nuit à Ouagadougou.


"Nous tiendrons compte de toute décision qui sera adoptée par la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest)", a promis le général Diendéré.


Le projet de sortie de crise des médiateurs de la Cédéao, qui doit être étudié mardi en sommet extraordinaire à Abuja, prévoit la restauration des autorités de transition au Burkina mais aussi l'amnistie des putschistes et la réintégration des partisans du président déchu Blaise Compaoré dans la compétition électorale, une revendication majeure des auteurs du coup d'Etat.


Ce projet a été vivement critiqué par la société civile au Burkina. Dans les rues de Ouagadougou, la plupart des habitants interrogés jugeaient le plan "inacceptable".


Les violences qui ont accompagné le coup d'Etat ont fait au moins 10 morts et 113 blessés, selon un bilan hospitalier datant de samedi.

- 'Prêts à mourir' -

Entrée sans résistance dans la nuit de lundi à mardi dans Ouagadougou et forte du soutien populaire, l'armée loyaliste était désormais déployée dans des casernes de la capitale.


Lundi soir, un soldat du RSP a été tué et un autre blessé lors d'une attaque en périphérie de Ouagadougou, selon le général Diendéré, qui a précisé qu'il ne s'agissait pas d'un accrochage avec les troupes loyalistes.


Mardi, le calme régnait devant le Palais présidentiel de Ouagadougou, où des hommes du RSP montaient la garde dans une ambiance décontractée.


La Place de la Révolution, épicentre fin 2014 de la contestation qui a conduit au départ de l'ex-président Compaoré, a été vidée sans incident par l'armée en milieu de journée, après avoir été investie par des centaines de personnes venues soutenir et encourager mardi les soldats loyalistes.


"On est là pour encourager les troupes. On est prêts à mourir. Je veux bien prendre une arme avec les militaires. En ce moment, on est en train de mourir.


Là au moins, ma mort aura un sens", confiait plus tôt mardi Fousseni Traoré, sans emploi.


En écho aux demandes de l'armée loyaliste, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a exhorté mardi les membres du RSP à "déposer inconditionnellement leurs armes".


Plus tôt mardi matin, le Premier ministre burkinabé de la Transition Isaac Zida, aux mains des putschistes depuis le coup d'Etat du 17 septembre, a été libéré. M. Zida a quitté le palais présidentiel de Ouagadougou où il était en "résidence surveillée" pour rejoindre son domicile officiel, selon des sources officielles.


Par ailleurs, Michel Kafando, le président des institutions de transition du Burkina Faso, placé en résidence surveillée après avoir été arrêté par les putschistes de la garde présidentielle, a été exfiltré et accueilli lundi soir à la résidence de l'ambassadeur de France.


Les forces armées burkinabè -- plus de 11.000 hommes au total -- étaient jusqu'à présent restées discrètes depuis le coup d'Etat perpétré le 17 septembre par le RSP et son ancien chef, le général Gilbert Diendéré.


Renversant le régime de transition mis en place en 2014 après la chute de Blaise Compaoré, le général Diendéré avait pris le pouvoir, tout en récusant être téléguidé par l'ex-président dont il était le bras droit.


Unité d'élite de l'armée, le RSP, qui compte quelque 1.300 hommes, était l'ancienne garde prétorienne du président Compaoré. La société civile avait demandé sa dissolution à plusieurs reprises.


pgf-roh/dab/sba
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