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Coup d’état au burkina faso : médiation sous haute tension à Laïco hôtel
Publié le lundi 21 septembre 2015  |  Le Quotidien
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© Autre presse par DR
Le président béninois Thomas Yayi Boni




Depuis le coup d’Etat qui a porté Gilbert Diendéré à la tête des putschistes, une médiation a été entamée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sous l’égide du président sénégalais, Macky Sall et du Béninois Thomas Yayi Boni. Pendant deux jours, des négociations sont menées par les deux personnalités de la sous-région afin de permettre, pour l’ essentiel, le retour à la poursuite de la Transition par Michel Kafando, la tenue des élections et décider du sort du régiment de la sécurité présidentielle. Le dernier virage de cette médiation a eu lieu, le 20 septembre 2015, sous haute tension, à l’hôtel Laïco.

Depuis le coup d’Etat du vendredi 17 septembre 2015, des échanges ont été engagés entre des acteurs de la société civile burkinabè et des acteurs politiques en vue d’une sortie de crise. Dans la matinée du 20 septembre 2015, tous les yeux étaient rivés sur l’hôtel Laïco surtout que le président Yayi Boni du Benin avait annoncé la veille qu’il « aura une bonne nouvelle pour le peuple ».

Les acteurs de la société civile n’entendaient pas prendre part à cette rencontre, en l’absence de leurs militants, notamment ceux du Balai citoyen. Par conséquent, dès la matinée du 20 septembre 2015, avant même, l’ouverture de la médiation qui devrait aboutir sur la signature de l’accord entre les protagonistes nationaux, les éléments du Balai citoyen se sont rassemblés devant l’hôtel Laïco. Au fur et à mesure la foule grossissait devant la grande bâtisse hôtelière. Les leaders des partis politiques arrivaient également tour à tour. Mais peu avant eux, quelques personnes qui scandaient des slogans du genre « Gilbert au pouvoir, non à Michel Kafando » ont assailli les locaux de l’hôtel. Celles-ci n’ont pas hésité à s’en prendre à quelques leaders politiques notamment Saran Sérémé et Roch Marc Christian Kaboré.

La tension monte entre les militants et l’un des gardes du corps du président du MPP n’a pas pu échapper à la furie des manifestants. Suite à des bousculades, les leaders politiques accèdent à la salle de l’hôtel Laïco. « Coincé » par la suite dans la salle de rencontre, c’était la panique. Certains acteurs politiques et des organisations de la société civile ont vainement cherché des issues pour s’échapper. Finalement le calme est revenu avec l’arrivée des éléments de la gendarmerie nationale. « Certains arrosaient les gendarmes de parole encourageantes du genre : « Nous sommes fiers de vous ». Ces propos n’enlevaient en rien la sérénité qui se lisait sur le visage des pandores. Ainsi, les manifestants ont été repoussés jusqu’à l’autre bout de la route en face de l’hôtel. Une journaliste étrangère a subi la furie des manifestants et sa camera a été endommagée.

Une rencontre sous pression

En ce qui concerne la rencontre proprement dite, elle a été annoncée officiellement pour 10h mais au regard de la situation, c’est finalement aux environs de 13h que les échanges ont repris entre le médiateur de la CEDEAO Macky Sall et ses interlocuteurs burkinabè, son homologue béninois ayant déjà regagné Cotonou dans la nuit du 19 septembre 2015. Tour à tour, le médiateur a rencontré l’ensemble des acteurs de la classe politique à savoir les membres de l’ex-CFOP représentés par Roch Marc Christian Kaboré, Zéphirin Diabré, Saran Sérémé, Bénéwendé Sankara, Adama Kanazoé, Tahirou Barry, Danfodio Diallo, Mamadou Kabré, Victorien Tougma, Ablassé Ouédraogo et de l’ex majorité à l’exception de l’ADF-RDA, représentée par Léonce Koné, Réné Emile Kaboré, Achille Tapsoba, Amadou Diemdoda, Rasmané Ouédraogo pour ne citer que ceux-ci. Les acteurs de la société civile étaient également présents. Le chef d’état-major des armées, l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo, les religieux comme Paul Ouédraogo ont répondu à l’appel de la médiation.

Le diplomate américain, la star

Les diplomates, notamment l’ambassadeur de la France et celui des Etats-Unis étaient là. Dès leur arrivée, le diplomate américain a été entouré par les leaders des OSC. Toute chose qui témoigne que cet homme est beaucoup populaire dans certains milieux. Chacun voulait immortaliser son image en compagnie du représentant de l’Oncle Sam, Tulinabo Mushingi. Il faut le rappeler celui-ci est reconnu pour l’intransigeance de sa position sur la question de la Transition. Il n’a jamais occulté la position de son pays par rapport à la Transition et qui n’est rien d’autre que la tenue effective des élections au terme de cette Transition.

C’est à 14h30, exactement que Gilbert Diendéré est arrivé à l’hôtel avec une sécurité renforcée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la presse nationale comme internationale s’est également mobilisée pour être des témoins privilégiés de ces accords dont la signature tardait à venir. Pendant ce temps, dans les coulisses, un représentant de l’ONU a indiqué aux représentants des OSC, qu’il serait judicieux de véhiculer des messages d’apaisement tant les tensions étaient montées. La fumée blanche tardait à s’élever de la salle et l’attente se faisait longue. Signera ou signera pas, s’interrogeait chacun. La fumée sera-t-elle blanche ou noire. Attendons de voir

Par Joseph Bolomn
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