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Manifestations contre le coup d’Etat : le domicile du chef de la junte pillé et incendié par deux fois à Yako
Publié le lundi 21 septembre 2015  |  Le Pays
Coup
© AFP par AHMED OUOBA
Coup d`Etat militaire au Burkina Faso
Le Général Gilbert Diendéré parle au palais présidentiel à Ouagadougou , le 17 Septembre 2015. Il a déclaré un coup d`Etat, un jour après avoir pris en otage le président par intérim et les membres supérieurs du gouvernement, alors que le pays était déjà prêt pour ses premières élections depuis le renversement du leader de longue date Blaise Compaoré. Photo : le général Gilbert Diendéré, président du Conseil national pour la démocratie (CND)




Des mouvements de jeunes à Yako ont pillé, cassé et incendié des domiciles des personnalités dites proches du CDP, dont celui du Gl Gilbert Diendéré, chef du CND (Conseil National pour la Démocratie). Partie pour une manifestation paisible dans les artères de la ville, la réprobation contre le coup d’Etat a tourné à une destruction des biens dans la cité. C’était les 17 et 19 septembre 2015.

La ville de Yako, ville natale du Gl Gilbert Diendéré, a été très mouvementée ce jeudi 17 et samedi 19 septembre 2015. Tout est parti d’une marche pacifique voulue par les travailleurs, en réaction à la séquestration du président de la transition, Michel Kafando, de son Premier ministre Yacouba Isaac Zida et de deux autres ministres. A l’issue de cette action citoyenne, des mouvements de jeunes, de façon spontanée, venus de divers horizons de la ville, ont décidé de passer à ce qu’ils ont appelé « action salvatrice » pour le peuple. Pour ces derniers, le Gl Gilbert Diendéré et ses hommes ont franchi la ligne rouge.

L’annonce du coup d’Etat sur les ondes de la RTB aura été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Libérez Kossyam ! Libérez Zida et Kafando ! A bas les coups d’Etat ! A bas le RSP (le Régiment de Sécurité Présidentielle) ! Victoire et liberté au peuple », entrecoupés de l’hymne national, sont entre autres les slogans scandés par les centaines de manifestants du jour composés à plus de 80% de jeunes. Les rangs se gonflaient et s’allongeaient au fur et à mesure que les marcheurs empruntaient les principales artères de la ville. Les boutiques, les ateliers et les services se sont fermés tour à tour. Les marcheurs, presque tous connectés sur les réseaux sociaux, suivent l’évolution des événements à travers les différentes villes du Faso.

Et c’est aux environs de 11h 45 mn que les premiers manifestants ont pris d’assaut la résidence du Gl Gilbert Diendéré puis celle de Eddie Komboïgo, président du CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès). Ils poursuivront leur saccage jusqu’au domicile de Jean Yelkouni, un militant du CDP, par ailleurs proche de Fatoumata Diendéré/Diallo, épouse du chef de la Junte. Pillage, casse et incendie étaient au rendez-vous et l’on pouvait entendre des cris de victoire et de satisfaction. C’est dans cette atmosphère ni calme ni tension que les contestataires du putsch du Gl Diendéré se sont dispersés.

Le samedi 19 septembre, les rangs des manifestants se sont véritablement renforcés à l’appel du comité de résistance mis en place par les syndicats, la société civile et les partis politiques. Cette fois-ci, les manifestants ont remis des messages de condamnation du coup d’Etat à Sa Majesté Naaba Baongho de Yako et à la gendarmerie où ils ont clairement invité les forces de sécurité à rejoindre le peuple dans sa lutte contre l’arbitraire. Par ailleurs, les grands axes routiers ont été bloqués par des pneus, des morceaux de bois et de grosses pierres.

Tout comme le 17 septembre, les manifestants, essentiellement jeunes, finiront leur course chez le Gl Diendéré où ils disent être de retour « pour achever ce qu’ils ont commencé ». S’en est suivie une vaste opération de pillage systématique de tout ce qui s’y trouvait : boissons, liqueurs, pagnes, vivres, appareils électroménagers, habits, nattes, matériels divers… Seuls les pagnes à l’effigie de Blaise Compaoré ou du CDP ont été abandonnés. Ce sera sur intervention du Dima de Yako que les pilleurs cesseront leur besogne avant de se disperser.

Abdoulaye DIANDA(Correspondant)
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