Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Burkina: vers une sortie de crise dimanche avec un retour à la Transition
Publié le samedi 19 septembre 2015  |  AFP
En
© Présidence par D.R
En marge des travaux du Sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Président du Faso, Michel KAFANDO, s’est entretenu le 11 septembre 2015 à Dakar avec son homologue du Bénin, Thomas Boni Yayi, et le 12 septembre avec celui de Guinée-Bissau, José Mario Vaz




Ouagadougou - La crise au Burkina Faso après le coup d'Etat militaire pourrait se dénouer dans les prochaines heures, selon le président béninois Thomas Boni Yayi, un des médiateurs, qui a promis "une bonne nouvelle" pour dimanche.
"Tous les acteurs vont se réunir demain matin pour lancer la bonne nouvelle au monde entier", a affirmé M. Boni Yayi, samedi soir à l'issue de deux jours d'entretiens avec tous les acteurs de la crise au Burkina Faso.
Le président béninois a laissé entendre lors d'une réponse entrecoupée - "Oui, oui, au retour dans la Transition" - que cette "bonne nouvelle" pourrait être "un retour" aux institutions en place avant le coup de force du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP).
M. Boni Yayi, qui s'est entretenu à plusieurs reprises avec le général
putschiste Gilbert Diendéré, un proche de l'ancien président déchu Blaise
Compaoré, a notamment souligné: "Je suis en mesure de dire qu'il (le général)
a le sens des responsabilités" et "qu'il est dans de bonnes dispositions, en
ligne avec les discussions que nous avons eues avec les forces vives de la
Nation".
M. Boni Yayi, qui s'envolait en soirée, laissant le président sénégalais
Macky Sall à Ouagadougou, a dit vouloir "rassurer", estimant que "tout le
monde" était dans "de bonnes dispositions pour que la paix sociale et la
cohésion reviennent".
Sauf surprise, un accord a donc été trouvé ou est tout proche.
Le général Diendéré s'est aussi montré rassurant samedi soir, déclarant à
des journalistes: "Nous allons en reparler demain (dimanche). Je n'ai jamais
dit que j'allais conserver le pouvoir. Je l'ai toujours dit: je ne suis pas
accroché à quoique ce soit"
"C'est une question de modalités maintenant", a-t-il conclu.
Arrivés vendredi à Ouagadougou, Macky Sall, dirigeant en exercice de la
Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), et M. Boni Yayi
ont rencontré vendredi et samedi tous les acteurs de la crise "pour des
consultations décisives sur un schéma de sortie de crise qui pourrait très
fortement conduire au retour du président Kafando", selon un communiqué de la
présidence sénégalaise envoyé samedi à plusieurs médias.
Une source diplomatique étrangère à Ouagadougou a confirmé à l'AFP ce
scénario. "Ce qui est envisagé et qui va être fait, c'est le maintien de
Kafando à la tête de l'État et du gouvernement pour terminer la transition.
Diendéré devrait donc partir", a assuré cette source.
Interrogé par l'AFP sur les efforts pour le retour du président de
transition, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies
pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a répondu: "Oui, c'est ce
qu'on tente d'obtenir".
Rien ne filtrait en revanche sur les éventuelles garanties ou contreparties
offertes aux putschistes.
Selon un dernier bilan hospitalier, les violences qui ont accompagné le
coup d'Etat ont fait au moins 10 morts et 113 blessés. Les syndicats burkinabè
évoquaient quant à eux "au moins une vingtaine de morts par balles", alors que
la tension restait vive dans la capitale.
Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité d'élite de l'armée
forte de 1.300 hommes dirigée par le général Diendéré, a pris le pouvoir jeudi
en accusant les autorités d'avoir dévoyé le régime de transition
post-Compaoré, notamment en excluant les partisans de l'ex-homme fort des
élections prévues le 11 octobre.
Plus tôt samedi, les deux présidents africains chargés de la médiation
avaient enchaîné les consultations avec les acteurs politiques, syndicaux et
de la société civile burkinabè, qui réclament à l'unisson le départ des
putschistes et l'organisation des élections censées faire sortir le pays de la
transition entamée fin 2014.

- Barrages routiers et pneus brûlés -
Un peu partout à travers le Burkina Faso, des habitants, souvent des
jeunes, ont érigé des barrages routiers et brûlé des pneus, paralysant la
circulation et le pays pour mettre la pression sur les putschistes.
"On a dit que c'est +ville morte+, donc personne ne passe ici!", expliquait
Souleiman Kabore, un jeune posté à un barrage à l'entrée ouest de Ouagadougou.
"L'économie ne doit pas fonctionner tant que Diendéré est au pouvoir!"
Dès la nuit de vendredi à samedi, les maisons de deux anciens proches de
l'ex-président Blaise Compaoré - Simon Compaoré, ancien maire de Ouagadougou
et Salif Diallo qui ont tous deux rejoint les rangs de l'opposition en 2014 -
avaient été saccagées.
Le président de l'Assemblée du régime renversé, Cheriff Sy, avait appelé
vendredi la population à la mobilisation, tout comme le mouvement "Balai
citoyen", en pointe dans le soulèvement populaire contre M. Compaoré l'an
dernier.
Vendredi, l'Union Africaine avait annoncé la suspension du Burkina Faso
ainsi que des sanctions à l'encontre des putschistes.
Le Burkina Faso a connu depuis son indépendance en 1960 de nombreux coups
d'État militaires. Le général Diendéré avait joué un rôle clé dans le putsch
de 1987 qui avait porté au pouvoir Blaise Compaoré et s'était soldé par la
mort du président Thomas Sankara.

roh-pfg-sst/mr
Commentaires