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Burkina : confronté aux sanctions de l’UA, le général Diendéré s’entretient avec des responsables régionaux
Publié le samedi 19 septembre 2015  |  AFP
Situation
© aOuaga.com par A.O
Situation nationale : les présidents Macky Sall et Yayi Boni au chevet du Burkina
Vendredi 18 septembre 2015. Ouagadougou. Les présidents sénégalais, Macky Sall, et béninois, Yayi Boni, sont arrivés au Burkina pour jouer les médiateurs au lendemain du coup d`Etat perpétré par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP)




Ouagadougou - Le général putschiste Diendéré, nouvel homme fort du Burkina Faso, confronté aux sanctions de l’Union africaine, multiplie les gages de bonne volonté et a eu dans la nuit de vendredi à samedi
des discussions avec des responsables régionaux.


L’UA a annoncé vendredi la suspension du Burkina Faso ainsi que des sanctions à l’encontre des putschistes, frappés d’une interdiction de voyager et d’un gel des avoirs dans tous les États membres de l’organisation panafricaine.


Dans la soirée, le général Gilbert Diendéré, un proche de l’ancien président Blaise Compaoré, s’est entretenu pendant 45 minutes avec le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).


Accompagné de son homologue béninois Thomas Boni Yayi, M. Sall devait s’entretenir une nouvelle fois avec le général Diendéré plus tard dans la nuit.


"Il faut créer une dynamique de réconciliation nationale, de pardon, arrêter la violence, faire en sorte qu’un schéma accepté par tous et bien entendu de la communauté internationale, puisse permettre au pays de se
repositionner dans sa voie et dans sa marche vers la démocratie", déclarait M. Sall en fin de soirée.


Le président Sall avait été l’émissaire de la Cédéao lors du soulèvement populaire qui, en octobre 2014, avait chassé du pouvoir le président Compaoré après 27 ans à la tête du Burkina Faso.


Et M. Boni Yayi était le médiateur désigné par la Cédéao pour les élections présidentielle et législatives qui étaient programmées le 11 octobre et devaient clore la période de transition ouverte avec la chute de l’ex-président.


A l’issue de sa première rencontre avec ces responsables régionaux, le général Diendéré a déclaré qu’aucune décision n’avait été prise.


"J’ai eu un entretien en tête-à-tête très fructueux avec les deux chefs d’Etat (...) Je préfère ne pas devancer l’iguane dans l’eau parce que nous n’avons pas décidé de quoi que ce soit pour l’instant", a-t-il déclaré, utilisant une métaphore africaine.


"Il y a eu des propositions qui ont été faites par ces deux hautes personnalités et nous pensons nous revoir demain matin pour faire la synthèse. Je préfère ne pas donner de détails sur ceux dont nous avons parlé", a ajouté le général Diendéré.


"En signe d’apaisement", le nouveau régime a libéré jeudi soir le président du régime de transition Michel Kafando et deux de ses ministres, séquestrés aux premières heures du coup d’État mercredi après-midi par les soldats du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP).


En revanche, le Premier ministre et lieutenant-colonel Isaac Zida demeurait "en résidence surveillée", a annoncé à la presse le général Diendéré.


Le nouveau régime a également ordonné la réouverture des frontières terrestres et aériennes vendredi à 12h00, 24 heures après les avoir fermées.

- ’Désobéissance civile’ -

Dans la capitale, les hommes du RSP ont de nouveau ouvert le feu vendredi à la mi-journée pour disperser des groupes de manifestants qui tentaient de converger vers la place de la Révolution. Trois personnes ont été tuées et au moins 13 blessées dans les violences de vendredi, selon un médecin du principal hôpital de Ouagadougou.


Ces décès portent à six le nombre de personnes tuées depuis le début du
coup d’Etat militaire.


Les soldats avaient déjà ouvert le feu jeudi pour disperser les attroupements, faisant au moins trois morts et une soixantaine de blessés, selon une source hospitalière.


Le président de l’Assemblée du régime renversé, Cherif Sy, a continué d’appeler la population à la mobilisation, tout comme le mouvement "Balai citoyen", en pointe dans le soulèvement populaire contre M. Compaoré l’an dernier.


"Il y a une condition qui est non négociable, c’est le départ de Diendéré", a déclaré vendredi l’AFP le porte-parole des organisations de la société civile, Me Guy-Hervé Kam.


Le Cadre de Concertation des Partis politiques (CCPP), qui réunit les partis de l’ancienne opposition à Blaise Compaoré, exigeait quant à lui dans un communiqué le maintien des élections prévues en octobre, sous peine de "désobéissance civile". Roch Marc Christian Kaboré, ancien proche de Compaoré devenu l’un de ses plus virulents opposants, a pris la tête du CCPP.


Le RSP, unité d’élite de l’armée forte de 1.300 hommes, a pris le pouvoir en accusant les autorités d’avoir dévoyé la transition, notamment en excluant les partisans de l’ex-homme fort des élections d’octobre. Deux jours avant le putsch, une commission avait aussi recommandé la dissolution du RSP, garde prétorienne de l’ex-président.


Le Burkina Faso a connu depuis son indépendance en 1960 de nombreux coups d’État militaires. Le général Diendéré avait joué un rôle clé dans le putsch de 1987 qui avait porté au pouvoir Blaise Compaoré et s’était soldé par la mort du président Thomas Sankara.


Brusquement passé de l’ombre à la lumière, le général Diendéré, un quinquagénaire qui nie être téléguidé par Blaise Compaoré, a promis d’organiser "rapidement" des élections. On ignore où se trouve l’ex-président,
qui réside habituellement en Côte d’Ivoire voisine depuis son exil forcé.


roh-bur/tll/plh
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