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Sidwaya N° 7397 du 16/4/2013

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Editorial : Pour une opposition responsable
Publié le mardi 16 avril 2013   |  Sidwaya


Zéphirin
© Autre presse
Zéphirin Diabré
Président de l’UPC


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Zéphirin Diabré est officiellement devenu, depuis le 9 avril 2013, le chef de file de l’opposition politique burkinabè. Le président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) qui a totalisé 19 députés lors des dernières législatives, remplace à ce niveau, Me Bénéwendé Sankara.
En application des dispositions de l’article 16 de la loi du 14 avril 2009, portant statut de l’opposition politique, l’Assemblée nationale l’a consacré chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso. Maintenant que « Zeph » est devenu le patron de l’opposition selon la loi que doit-on attendre de l’homme ?
L’opposition, on le sait, a un rôle fondamental à jouer dans une démocratie. Tout d’abord, elle doit constituer un contre-pouvoir, une sorte de système d’alerte pour interpeller et critiquer les dérives. Cela pour éviter que la majorité au pouvoir n’ait pas la tentation de diriger le pays comme bon lui semble, sans tenir compte d’une quelconque opinion contraire. L’opposition doit être une sorte de conscience morale qui interpelle, critique, sensibilise, gronde… En réalité, aucun être humain, aucun groupe d’êtres humains n’est suffisamment doué pour se passer d’autrui. Et qui mieux parfois que celui qui n’est pas aux affaires pour interpeller ! Selon la loi, le rôle de l’opposition en matière de contrôle de l’action gouvernementale se traduit par les questions orales, les questions écrites, les questions d’actualité, les interpellations ou les motions de censure… La critique positive est toujours importante pour un pays comme le nôtre. Elle est constructive. Et ceux qui gèrent le pouvoir d’Etat savent bien que la vision de l’opposition est celle d’une partie de la société burkinabè. D’ailleurs, un Premier ministre du Royaume-Uni, Benjamin Disraeli, avait relevé l’importance de l’opposition en ces termes : « Nul gouvernement ne peut être longtemps solide sans une redoutable opposition ».
Par ailleurs, l’opposition doit savoir qu’elle représente la possibilité d’une alternance politique en ce sens qu’elle participe à la réalisation du pluralisme politique, une des bases de la démocratie. C’est ce pluralisme qui permet au citoyen de choisir ses gouvernants.
L’opposition politique ne doit pas être perçue systématiquement comme un épouvantail, une bande de jaloux, ou des personnes aigries.
L’opposition burkinabè gagnerait à s’illustrer positivement à travers des propositions à même de contribuer au développement de notre cher Faso. Car s’opposer n’est autre que proposer. Une opposition sans propositions n’est qu’un mouvement d’humeur. Que Dieu garde le Burkina Faso d’une opposition qui n’a que la violence dans le verbe. Les conséquences du radicalisme sont toujours regrettables et regrettées. Y a-t-il une fierté pour un homme politique de voir des milliers de ses concitoyens prendre le chemin de l’exil ? Y a-t-il de la gloire ou du bonheur pour un opposant de causer des morts ou des réfugiés de par son action ? Aucunement, c’est pourquoi, il faut appeler à l’émergence d’une opposition constructive, d’une opposition responsable. Le Burkina Faso se trouve dans une sous-région tourmentée si bien qu’il est important de savoir raison garder et de surveiller nos actes et comportements comme le lait sur le feu. Aucun fils, digne du « pays des hommes intègres », ne doit travailler à mettre le pays en difficulté ou à le rendre ingouvernable, invivable. L’opposition, c’est la responsabilité, c’est aussi une image et une vision. Les populations ne sont pas dupes. Elles savent lire entre les lignes. Elles savent qu’un opposant irresponsable, irrespectueux ne peut être crédible pour diriger le pouvoir d’Etat. Tout balayer du revers de la main, s’opposer pour s’opposer, confondre le syndicalisme à la politique, fini par faire d’un opposant, un homme sans scrupule et surtout peu crédible aux yeux de ses concitoyens et de ses militants.
Certains opposants n’hésitent pas à parler mal de leur pays et à traiter de tous les noms d’oiseaux de mauvais augure, ceux qui sont aux affaires. Même quand ils sont hors du pays, ils ne savent pas se retenir. Cela est tout simplement dommage. L’image, la bonne réputation du Burkina Faso doit être l’affaire de tous les Burkinabè.
L’autre grand chantier sur lequel, Zéphirin Diabré est attendu, est la cohésion au sein des partis qui se réclament de l’opposition sans pour autant se conformer à la loi. La nouvelle loi a le mérite de clarifier la notion de parti d’opposition, de préciser les droits reconnus aux partis de l’opposition. « Aux termes de la présente loi, est considéré comme un parti politique de l’opposition, tout parti légalement constitué se déclarant opposé au parti ou au groupement de partis participant au gouvernement ou soutenant l’action gouvernementale ». La loi est claire. On ne peut pas vouloir gérer le pouvoir d’Etat et continuer de fouler au pied les lois de la République. Si cette loi comporte des ambiguïtés ou insuffisances, il va falloir l’améliorer afin que chacun se conforme à la République. Que les opposants se parlent pour parfaire ce qui les divise. Il est trop facile d’attendre les échéances électorales pour sortir de sa cachette et se proclamer opposant.
Nombreux sont ceux qui visent la manne financière sous le couvert de partis politiques. Il faut stopper la duperie, au nom du contribuable.
En attendant, souhaitons, bon vent à « Zeph » et que sous sa conduite, les liens qui unissent les Burkinabè soient plus forts que ce qui les oppose.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

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