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Abolition de la peine de mort au Burkina Faso: les enjeux expliqués dans le Centre-ouest
Publié le mercredi 16 septembre 2015  |  AIB




Koudougou - Dans l’optique de susciter l’adhésion des populations pour l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso, la direction régionale des droits humains et de la promotion civique du Centre-ouest a animé le 11 septembre 2015 à Koudougou un atelier de sensibilisation au profit des acteurs judiciaires, des forces de défense et de sécurité, des responsables de médias, des autorités coutumières et religieuses et des leaders d’opinion de ladite région.

La peine de mort est une sentence appliquée par le pouvoir judiciaire consistant à ôter la vie à une personne ayant été reconnue coupable d’un crime tombant sous une qualification pénale passible de cette peine. De ce fait, la peine capitale constitue pour les Etats qui l’appliquent, une protection de la société contre les éléments criminogènes. Cependant, dans la réalité, elle est une sanction cruelle et inhumaine qui nie la capacité de l’homme à s’amender et son effet dissuasif n’est pas démontré. C’est pourquoi, au plan international, les Nations unies ne cessent d’interpeller les Etats non abolitionnistes sur la nécessité d’abolir la peine de mort pour une meilleure promotion et protection des droits humains. Depuis l’avènement du processus démocratique au Burkina Faso enclenché par l’adoption de la constitution du 2 juin 1991, le Burkina Faso a inscrit la question des droits humains parmi ses priorités. C’est en ce sens que le pays a ratifié de nombreux instruments se rapportant aux droits humains, notamment le pacte international relatif aux droits civils et politiques. Cependant, le deuxième protocole de ce pacte, qui encourage les Etats parties à abolir la peine de mort n’est pas encore ratifié par le Burkina Faso. En plus de cela, lors des récentes assises criminelles, la Cour d’appel de Ouagadougou a prononcé la peine de mort contre un militaire reconnu coupable d’assassinat. Chose qui atteste que la peine capitale, qui est une sanction contraire à l’intangibilité du droit à la vie est malheureusement encore en vigueur dans le droit positif burkinabè. Fort de ce constat, le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique a entrepris une vaste campagne de sensibilisation des populations sur les enjeux de l’abolition de la peine de mort. A travers l’atelier du 11 septembre dernier, la direction régionale des droits humains et de la promotion civique du Centre-ouest a échangé avec les acteurs judiciaires, les forces de défense et de sécurité, les responsables de média, les autorités coutumières et religieuses et les leaders d’opinion de la région du Centre-ouest à Koudougou, afin de partager avec eux, la philosophie du ministère en ce qui concerne la peine de mort. Cette rencontre a été présidée par le secrétaire général de la région, M. Sibiri de Issa Ouédraogo, représentant la gouverneure de la région. Pour lui, « la peine de mort, quand bien même légale, n’est pas sans conséquences désastreuses du point de vue de l’éthique des droits humains ». Raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, « le Burkina Faso se doit de la retirer de son droit positif ». C’est en cela que se justifie la tenue de cet atelier dont l’objectif principal était de susciter l’adhésion des populations du Centre-ouest sur la nécessité d’abolir la peine de mort au Burkina Faso. Pour ce faire, trois principales communications ont été livrées aux participants. Tout d’abord, les participants ont été entretenus, par M. Isaïe Bamogo, conseiller en droits humains, sur « le cadre juridique de protection du droit intangible à la vie ». Suite à son intervention, madame Bernadette Kanazoé/Ilboudo, directrice régionale des droits humains et de la promotion civique, a présenté aux participants les « enjeux et les défis de l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso ». Pour parvenir à cette abolition, chaque acteur est appelé à jouer sa partition, d’où la troisième communication donnée par le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Koudougou, M. Théodore Bancé, sous le thème « Rôle et responsabilité des différents acteurs dans le processus de l’abolition de la peine de mort ». Des débats fructueux ont été menés au terme de ces communications, et le moins qu’on puisse dire est que les différentes interventions sont favorables à cette abolition. Laquelle abolition permettra au Burkina Faso d’approfondir son cadre juridique en matière de protection et de promotion des droits humains. En rappel, la dernière exécution de la peine de mort au « Pays des hommes intègres » date de 1978 pour les crimes de droit humain et en 1988 pour les crimes à caractère militaire.

François KABORE

Célestin ZOUMBARA (Collaborateur)


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