Dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2015-2016, le gouverneur des Cascades, Léontine Zagré a visité, le 10 septembre 2015, des champs dans sa région. Selon les techniciens, la saison agricole est prometteuse, pour peu que les pluies continuent dans la durée.
Le gouverneur de la région des Cascades, Léontine Zagré, et sa délégation, ont, très tôt le 10 septembre 2015, mis le cap sur le village de Houétiéra dans la commune rurale de Tiéfora pour y visiter le bas-fond rizicole de Kapofora, à 35 km de Banfora. D’un potentiel aménageable de 766 ha, ce sont 29 ha qui ont été aménagés par le projet riz pluvial. C’est un groupement de 81 exploitants dont 55 femmes, qui exploitent le site. Dans ce bas-fond dont les cultures sont presque au stade d’épiaison, une bonne moisson est attendue si les pluies continuent dans la même dynamique. A quelques encablures, la délégation a pu toucher du doigt les avantages des bonnes pratiques agricoles à travers un champ école de producteurs situé dans le village de Kankounandéni, à environ 27 km de Banfora. Il met en exergue les bonnes pratiques de production du maïs. Selon le directeur régional de l’agriculture, des ressources halieutiques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire des Cascades, Pascal Célestin Kaboré, c’est un lieu idéal d’apprentissage et d’approbation des technologies et autres pratiques rentables de production. Ce site est conduit par un producteur volontaire, Doulaye Sory et compte 13 apprenants dont 8 agricultrices. A Tomikorosso, situé dans la commune rurale de Mangodara à 112 km de Banfora, dernière étape de cette visite de terrain, c’est l’exploitation de Moussa Héma, entrepreneur agricole de son état, qui a séduit. M. Héma qui est un producteur semencier exploite 19 ha dont 6 ha de maïs SR21, 5 ha de maïs FBC6, 6 ha de riz de la variété FKR, 1 ha d’arachide et 1 ha de vouandzou. Il emploie 8 personnes dont 2 femmes. Son exploitation force l’admiration en tout point de vue. Au bout du compte, ce producteur modèle compte dégager une marge bénéficiaire de plus de 12 millions de F CFA. Tout comme les autres producteurs visités, Moussa Héma a souhaité la disponibilité à bonne date et en quantité suffisante, de l’engrais subventionné. Le service après-vente des tracteurs acquis par le biais de l’Etat reste également une préoccupation pour M. Héma qui en possède. Le choix des communes de Tiéfora et Mangodara retenues pour cette visite de terrain, a été motivé par le déficit pluviométrique constaté dans ces deux communes. Il est vrai que la campagne a démarré avec des difficultés dans la région, mais sur le terrain et de façon générale, les différentes spéculations se présentent assez bien, a laissé entendre Mme Zagré. Elle a reconnu que sur le terrain, un certain nombre de difficultés existent. Il s’agit de la pluviométrie qui est capricieuse surtout dans la zone de Mangodara et Tiéfora, du manque de pièces de rechange pour les tracteurs subventionnés, du manque de matériel agricole comme les semoirs et enfin, de l’insuffisance ou du manque des intrants agricoles dont l’engrais minéral subventionné par l’Etat. En effet, pour la présente campagne, la région a bénéficié seulement de la moitié des besoins exprimés en NPK. Jusqu’à nos jours, les producteurs continuent à scruter l’horizon dans l’espoir de voir arriver l’urée dans les magasins de la direction régionale au moment où beaucoup de champs de maïs sont déjà au stade d’épiaison. Mme le gouverneur et sa suite ont donné des éléments de réponse aux préoccupations des producteurs. A l’issue de la visite, elle a déclaré notamment : « Au regard de ce que nous avons pu voir, nous sommes optimistes pour peu que la pluviométrie se poursuive jusqu’en octobre, car nous avons des raisons de croire à une bonne campagne ». Le directeur régional de l’agriculture, des ressources halieutiques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire des Cascades, Pascal Célestin Kaboré, a aussi exprimé sa satisfaction quand il a affirmé que « par rapport à l’état physionomique des cultures, nous pouvons dire aujourd’hui que nous sommes satisfaits compte tenu du retard accusé dans l’installation de la saison humide ».
Mamadou YERE (AIB Comoé
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