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Résorption des retards dans les universités publiques du Burkina ; lancement des concertations entre les acteurs du monde universitaire
Publié le mercredi 16 septembre 2015  |  Ministère
Université
© Autre presse par DR
Université de Ouagadougou




Le Pr Filiga Michel SAWADOGO, ministre des Enseignements secondaire et supérieur, assisté de son staff technique, a réuni en atelier le 3 septembre 2015 à l’Université de Ouagadougou, les principaux responsables des universités publiques : présidents, vice-présidents, secrétaires généraux, responsables des centres universitaires, directeurs d’unités de formation et de recherche, directeurs d’instituts et d’écoles, directeurs des ressources humaines, directeurs des affaires administratives et financières. Au cours de cet atelier, les responsables du monde universitaire se sont engagés à prendre des mesures fortes en vue de la résorption des retards accusés par les universités publiques dans la conduite de leurs activités académiques.
En rappel, suite au rapport fait au conseil des ministres du 14 août 2015 par le ministre des Enseignements secondaire et supérieur, relatif aux retards accusés par les universités publiques et entrainant de fait un retard dans la jouissance des prestations financières au profit des étudiants : bourses, aides, prêts FONER, le conseil avait invité toutes les parties prenantes à s’investir dans la recherche de solutions durables. L’atelier du 3 septembre 2015 qui a regroupé une soixantaine de participants s’inscrit dans cette optique au regard de l’urgence, de la sensibilité et des conséquences liées à la question des retards dans les universités publiques de notre pays.
Des échanges et des analyses, il ressort d’abord que l’unanimité est faite sur le constat que toutes les universités publiques, à quelques nuances près, accusent des retards plus ou moins prononcés (un, deux semestres ou même au-delà) sur l’exécution de leurs activités académiques : cours, travaux dirigés, évaluations, délibérations, etc. Par conséquent, les premiers responsables de nos universités publiques ont tous estimé que si des mesures urgentes et fortes ne sont pas prises et effectivement appliquées et respectées, il faut craindre que notre enseignement supérieur ne soit plus apte à remplir ses missions régaliennes.
Toutes analyses faites au cours des échanges, les participants ont ensuite démontré avec forces détails et unanimement reconnu que les retards prennent leurs sources au cœur même des différents acteurs du monde universitaire : les enseignants qui n’exécutent pas leurs obligations universitaires dans les délais (dispensation des cours, des travaux dirigés, des travaux pratiques, remises des copies et des notes, participations aux délibérations, aux instances statutaires des universités et des UFR, non-exécution de leur volume horaire statutaire annuel, etc.), les étudiants qui perturbent ou bloquent régulièrement les activités administratives et académiques par des mouvements de grèves de plus en plus violents assortis de prises d’otages, s’immiscent dans la programmation et l’exécution des activités académiques (cours et évaluations notamment).
Enfin, suite à ces constats unanimes sur les causes et les conséquences des retards dans les universités et après des échanges constructifs, de nombreuses solutions ont été proposées. Elles passent par une mobilisation de toutes les parties prenantes, en particulier les enseignants qui doivent exécuter leurs obligations académiques (enseignements, évaluations, délibérations, etc.) dans les délais et les étudiants, appelés à s'abstenir de toute perturbation ou blocage des activités académiques programmées (cours, évaluations, etc.).
Les premiers responsables des universités publiques ont aussi été appelés à s’investir davantage avec esprit d’innovation et d’anticipation sur les problèmes liés à la gouvernance sous toutes ses déclinaisons : administrative, académique, financière et sociale. L’université publique étant un bien commun (appartenant à l’ensemble de la société) et en tant qu’entité spécifique régie par des règles spécifiques, le rôle de chacun des acteurs qui y vivent ainsi que celui des partenaires des universités sont éminemment déterminants.
Dans cette optique, des recommandations ont été faites à l’endroit du gouvernement, des universités et des acteurs du monde universitaire. Il s’agit notamment de :
la mise en œuvre de la recommandation issue des travaux sur le LMD tenus à Koudougou et portant sur la création d’un Conseil présidentiel pour l’enseignement supérieur ;
la mise en œuvre de la recommandation issue des travaux sur le LMD tenus à Koudougou et portant sur l’inscription dans la SCAD de l’enseignement supérieur comme priorité nationale ;
la relecture du décret portant organisation et fonctionnement de l’enseignement supérieur burkinabè ;
l’augmentation des allocations budgétaires des universités en fonction de leurs besoins réels, notamment en fonctionnement ;
la poursuite et l’intensification de la construction d’infrastructures pédagogiques dans les universités ;
l’accélération du processus d’installation de l’université de Ouaga 2 sur son site ;
la clarification de la notion et du taux des frais de missions pédagogiques servis aux enseignants vacataires dans les universités ;
la valorisation et la motivation de la fonction administrative dans les universités ;
la prise en compte effective du système LMD dans les concours de recrutements de la Fonction publique ;
le réexamen des conditions d’accès dans les universités ;
la révision à la hausse des frais de scolarité dans les universités ;
l’amélioration des prestations sociales des étudiants : restauration, hébergement, transport et allocations financières ;
la dépolitisation des universités ;
la relecture des textes fondamentaux régissant les universités, leur harmonisation et leur application effective ;
le règlement des dettes sociales au sein des universités ;
le meilleur suivi et le traitement diligent du paiement des actes pédagogiques par la chaîne financière des universités ;
le fonctionnement effectif des jurys pédagogiques et de corrections ;
l’équipement conséquent des laboratoires et des bibliothèques ;
la mise à disposition des universités d’une connexion INTERNET accessible et à haut débit ;
la réhabilitation ou la restauration à court terme des bâtiments en mauvais état ;
la création d’une banque de données de l’ensemble des étudiants afin d’opérationnaliser leur mobilité et de mieux gérer les inscriptions des nouveaux bacheliers ;
la poursuite de la sensibilisation et de la formation des acteurs sur le LMD, notamment les étudiants et les enseignants ;
la sensibilisation et la formation des différents acteurs sur les questions d’éthique et de déontologie ;
la création de cadres de dialogue social dans les universités ;
la mise à jour des sites web des universités.
Le ministre des Enseignements secondaire et supérieur remercie l’ensemble des participants pour la franchise et la courtoisie qui ont caractérisé les échanges. Il les félicite pour les nombreuses et pertinentes recommandations faites à l’endroit du gouvernement, de son département ministériel et de l’ensemble des acteurs du monde universitaire. Il les invite et encourage par ailleurs à organiser dans les meilleurs délais et dans chacune des universités publiques, des séries de concertations avec l’ensemble des acteurs de la communauté universitaire. Il s’agira lors de ces concertations, de restituer et d’expliciter au besoin les conclusions issues de l’atelier du 3 septembre 2015 et surtout de définir les rôles et les modalités d’une mise en œuvre effective de ces recommandations dont l’objectif principal est la résorption des retards dans la conduite des activités académiques dans les universités publiques de notre pays. Enfin, il salue les efforts consentis par l’ensemble des acteurs du monde universitaire (enseignants, administratifs, ATOS, étudiants, syndicats, etc.). Il les invite à en faire davantage, dans un esprit de dialogue permanent et constructif, en vue d’asseoir les fondements d’un enseignement supérieur burkinabè encore plus performant, efficace et efficient. Quant aux efforts du Gouvernement à l’endroit des universités, notamment en matière de ressources humaines, d’allocations budgétaires, d’infrastructures et d’équipements, le ministre a laissé entendre qu’ils seront maintenus et même amplifiés.

Ministère des Enseignements secondaire et supérieur
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