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Le Quotidien N° 734 du 13/4/2013

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Festival WED BINDE : les fourneaux traditionnels de Kaya se remettent debout
Publié le samedi 13 avril 2013   |  Le Quotidien




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Le 4 avril 2013, l’association culturelle Passaté, cette organisation à but culturel basée à Kaya, très connue dans le domaine des festivals, notamment le Wedbindé, a organisé une cérémonie pour célébrer la réhabilitation de ses fourneaux. Ces fourneaux traditionnels permettent d’extraire le fer par le travail de la forge. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs invités au niveau régional et central.

Le mois d’aout 2012 a été éprouvant pour l’Association Culturelle Passaté (ACP) et son président Jacob Bamogo qui ont assisté, impuissants, à l’écroulement des fourneaux traditionnels qu’ils avaient fait bâtir sur un site aménagé à cet effet. C’est sur ce même site, comme pour prendre vengeance sur la nature qui les avait démolis, que moins d'une année après les fourneaux ont été rebâtis et réhabilités par des dépositaires des traditions métallurgiques venus de nombreux villages du Burkina et des pays comme le Mali, le Niger, les USA... Mais pour ce faire, il a fallu l’apport substantiel d’une fondation néerlandaise du nom de Prince Claus, à travers son programme dénommé Culturel Emergency Response (CER) pour permettre l’érection de ces monuments d’art. Cet appui a permis de réaliser concrètement des podiums qui servent de présentoirs et qui isolent les fourneaux d’un contact direct au sol, de reconstruire les fourneaux effondrés par des bâtisseurs forgerons, et enfin de renforcer la sécurisation desdits fourneaux par un système de protection escamotable à base de housse en tissu imperméable. Pour magnifier la renaissance de ces fourneaux Jean-Paul Koudougou, coordonateur du projet, et, par ailleurs directeur du musée, a replacé dans son discours le sens historique que ces fourneaux revêtent en ces propos : “Ces fourneaux de Kaya se veulent les témoins du passé technologique de l’Afrique et des peuples du Burkina Faso. Ils étaient un réel motif de fierté des populations de Kaya en particulier et du Burkina Faso en général, magnifiant l’art séculaire de la métallurgie traditionnelle au Burkina. Véritable école pour les jeunes générations et témoin vivant de la haute technicité des africains pour les dépositaires des traditions, ce patrimoine constituait le maillon unificateur entre la tradition et la modernité”. Pour la gouverneure de la région, représentant le Ministre de la culture, la “résurrection” des fourneaux, qui constitue les symboles du pouvoir traditionnel, va permettre de réécrire Kaya comme lieu historique de la valorisation de la technique traditionnelle. Elle a salué de ce fait la fondation Prince Claus pour la célérité avec laquelle elle a réagi en finançant la reconstruction de ces fourneaux. La remise des attestations de félicitation et des trophées aux grands pontes du monde culturel, dont Aminata Salambéré, conseillère technique du ministère de la culture est venue meublée cette matinée. Mais le clou de cette journée a été sans conteste le temps dédié à l’extraction du fer à partir de ces fourneaux. Les officiels présents ont pu voir en live la fabrication du fer, de l’état de latérite, en passant par l’état de pépite (gangue de fer) jusqu’à son état pur grâce après passage à une certaine température de fusion. Cette période a permis à l’assistant technique de l’ACP, le Dr Lassina Simporé, à la fois conservateur des ruines de Loropeni et Gestionnaire du patrimoine culturel immobilier, d’expliquer le fonctionnement de chaque fourneau et de décrire les différentes phases de fabrication du fer via ces fourneaux telles que le faisaient jadis les forgerons. Pour lui, le fonctionnement optimal et la protection de ce lieu culturel pourra faire de ce site situé à Kaya, le premier musée du genre en Afrique. Cette matinée, marquée par la réhabilitation de ces fourneaux traditionnels africains, a tout naturellement réjoui le cœur du président de cette association, Jacob Bamogo. Il n’a pas tari de remerciements à l’endroit de toutes les bonnes volontés qui l’ont épaulé dans cette œuvre, même s’il reconnait qu’il a encore besoin de soutien car, selon lui, il reste encore beaucoup de choses à faire sur ce site, notamment d’autres constructions de fourneaux et la clôture du site par un mur pour entourer et protéger ce label culturel. Il sera rejoint dans ce cri du cœur par Jean-Paul Koudougou, le Coordonateur du projet, par des mots qui sonnent comme un appel à la fédération des énergies pour la conservation de ces fourneaux : “les fourneaux sont debout. Il reste maintenant à les maintenir le plus longtemps possible dans cette position. Et pour cela, plus que jamais, le concours de tous et de chacun sera nécessaire” a-t-il signalé .

Par Jonathan TAMPOUDI

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