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L’Observateur N° 8351 du 11/4/2013

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Réformes économiques en Côte d’Ivoire : ADO veut passer en force
Publié le vendredi 12 avril 2013   |  L’Observateur


6e
© Abidjan.net par Atapointe
6e réunion annuelle conjointe de la CUA-CEA 2013 : le président ivoirien Alassane Ouattara ouvre les travaux
Lundi 25 mars 2013. Abidjan. La 6e réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres de l’économie et des finances de l’Union africaine et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique a démarré ses travaux en présence du président Alassane Ouattara (Photo).


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Le mercredi 10 avril, les députés ivoiriens ont adopté une nouvelle loi qui accorde au président de la République un certain nombre de pouvoirs exorbitants. Deux ans presque jour pour jour, après la chute de son devancier et rival, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara a demandé et obtenu de l’Assemblée nationale ni plus ni moins que le droit de gouverner le pays par voie d’ordonnances pendant l’année en cours et dans la limite des seuls domaines économique et social.

Cette entorse aux coutumes démocratiques devrait permettre à l’exécutif de gagner en efficacité en lui facilitant la prise de décisions par un raccourcissement des délais. Pour ses avocats, nombreux dans le camp majoritaire, la nouvelle loi, bien que taillée à la mesure du seul Alassane Ouattara, n’a rien d’une porte ouverte vers une certaine forme d’autocratie. Bien au contraire, soutiennent-ils. Il s’agira seulement de lui donner les coudées franches pour répondre dans les meilleurs délais aux attentes pressantes des Ivoiriens éprouvés par des années de crise.

Pour les autres, très minoritaires à l’Hémicycle, les élus viennent d’offrir à ADO un chèque en blanc signé par une écrasante majorité de ses membres et passé pour ainsi dire comme une lettre à la poste. La preuve, c’est en session extraordinaire convoquée pour l’occasion, que les députés se sont prononcés à une majorité de 178 contre 4 avec une abstention. Une simple formalité qui ampute tout de même la Représentation nationale d’une bonne partie de ses prérogatives car c’est désormais depuis le cabinet présidentiel que la politique économique de la Côte d’Ivoire sera dictée. Certes, le texte adopté mercredi prévoit «la ratification de l'Assemblé avant la fin de la deuxième session ordinaire de l'année 2013» attendue en fin décembre, mais ce contrôle risque fort de s’exercer a posteriori, et pour quel résultat ?

Dès lors, on peut se poser la question de savoir pourquoi diable le nouveau maître de la Côte d’Ivoire a éprouvé le besoin d’un tel passage en force alors que le Parlement, à quelques rares exceptions près, lui était totalement acquis.

Est-ce à dire que contrairement aux apparences il n’était plus très sûr d’avoir la maîtrise de ce levier de la démocratie que représente l’Assemblée nationale ? Et si réellement il ne le contrôle plus, cela voudrait dire que la coalition entre le RDR et le PDCI aura vécu tout juste le temps de la sortie de crise.

Comme tend à le démontrer le rejet par les députés PDCI et UDPCI du projet de loi sur le mariage en novembre 2012. Un couac dans la famille houphouëtiste qui avait conduit fissa à la dissolution du gouvernement.

Echaudé par cette amère expérience, ADO se méfierait-il toujours de ses alliées du RHDP ?



H. Marie Ouédraogo

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