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Loi sur la peine d’amende en cas de délit de presse : "Nous courons le risque de la disparition des médias"
Publié le mercredi 9 septembre 2015  |  Le Quotidien
Fortes
© aOuaga.com par Séni Dabo
Fortes amendes contre dépénalisation des délits de presse : les organisations professionnelles demandent la non promulgation des nouvelles lois
Mardi 8 septembre 2015. Ouagadougou. Les organisations professionnelles des médias ont animé une conférence de presse pour demander au chef de l`Etat de ne pas promulguer les nouvelles lois sur la presse qui instaurent de fortes amendes en substitution aux peines d`emprisonnement pour délit de presse. Photo : Lookman Sawadogo, président de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP)




Les groupements professionnels de médias ont animé une conférence de presse, à Ouagadougou, le 8 septembre 2015 pour dénoncer le caractère illégitime de la loi sur la peine d’amende sur la presse en ce sens qu’elle contribue à museler la presse. Pis encore, cette loi fait planer l’épée Damoclès sur les médias, ont-ils déclaré. Les conférenciers ont demandé au président de la Transition de ne pas promulguer cette loi et d’agir pour une relecture de la loi en vue de revenir sur l’ancienne loi.

Trois lois portant régime juridique de la presse en ligne, écrite et audiovisuelle, ont été votées par le Conseil national de la Transition parmi lesquelles la loi sur les amendes qui doivent frapper la presse en cas de diffamation. Si la dépénalisation des délits de presse, un combat des professionnels de presse à travers le Centre de presse Norbert Zongo depuis 2006, est une aubaine, les peines d’amende ne sont pas du goût des groupements professionnels de médias. Ceux-ci l’ont exprimé, au cours d’une conférence de presse organisée, le 7 septembre 2015. Boureima Ouédraogo a indiqué qu’avant l’adoption de la loi par le CNT, des rencontres préalables entre les professionnels de médias ont permis d’aboutir à un document de consensus.

Mais, poursuit-il, ce document n’a pas été introduit et c’est un document non consensuel qui ne tient pas compte des propositions des médias qui a été finalement adopté. Pis encore, les peines d’amende allant de 1 million de FCFA à 5 millions de FCFA ne sont pas adaptées aux réalités de la presse burki-nabè, a-t-il laissé entendre. Pour lui, cette situation est une astuce pour porter un coup à la liberté de la presse. Et de renchérir que les journalistes doivent être plutôt protégés par la loi dans l’exercice de leur profession. Il a traduit sa conviction qu’avec cette loi, plusieurs médias peuvent être frappés par la mesure et que cela serait de nature à accroître le chômage dans le milieu de la presse. Au président de la Société des éditeurs de presse, Lookman Sawadogo, d’ajouter qu’avec cette loi il y a un risque de disparation des médias. « On court le risque de disparition des médias », a-t-il dit.

« Si le sort de ces lois n’est pas révisé, nous allons sortir »

Pour lui, une telle loi n’est pas imaginable d’un gouvernement de Transition qui est venu à la faveur de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 pendant laquelle les médias ont joué un rôle majeur. « Ce rappel est nécessaire pour que le gouvernement de la Transition prenne conscience du grave recul qu’il vient de consacrer par ces lois adoptées sur la presse ». « Comment la Transition a eu le courage de proposer des peines aussi sévères à la presse. Ce que même le dictateur Blaise Compaoré que nous avons chassé n’a pas fait ? », s’est interrogé le président de la SEP.

Il a lancé un appel au président de la Transition de ne pas promulguer la loi et de faire en sorte que la loi soit introduite pour une relecture. Pour les conférenciers, il serait mieux de revenir sur l’ancien quantum qui fixe des amendes moins excessives. Et de rappeler que sur 53 votants, seulement 26 députés ont voté pour les articles consacrant les amendes alors que 14 députés se sont abstenus et 13 autres ont carrément voté contre ces amendes. Bassolma Bazié, représentant l’Unité d’action syndicale, a également fustigé ces lois, qui selon lui, sont des lois assassines. « Si le sort de ces lois n’est pas révisé, nous allons sortir », a-t-il expliqué. Il a demandé que l’ensemble des syndicalistes s’approprient la lutte des médias parce qu’il s’agit d’un combat commun1

Par Soumoubienkô Roland KI
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