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Recours contre Roch : et pourtant, Ablassé a raison !
Publié le mardi 8 septembre 2015  |  L`Observateur Paalga
2e
© aOuaga.com par Aristide Ouedraogo
2e session ordinaire de l’assemblée nationale
Mercredi 26 septembre 2012. Ouagadougou, assemblée Nationale. Photo : le president de l`assemblée nationale,Roch Marc Kaboré




Je suis très attentivement le débat actuel sur le recours contre la candidature de Roch Marc Kaboré, un monsieur pour qui j’ai un grand respect. Du respect pour sa tempérance, du respect pour le courage qu’il a eu pour démissionner le 4 janvier 2014 avec 74 autres de ses camarades. Toutefois, cela ne pourrait en aucun cas enlever sa paternité dans la longue procédure de révision de l’article 37. Pourquoi ?

D’abord, c’est lui qui a présidé le Congrès du CDP tenu les 23, 24 et 25 juillet 2009, qui a adopté, entre autres résolutions, celle de la révision de l’article 37 de la Constitution. Une décision exécutoire pour la base. Au même titre qu’un membre du gouvernement ayant participé au conseil extraordinaire des ministres du 21 octobre 2014 (qui a décidé du passage en force à l’hémicycle), les cadres du CDP (à commencer par le Président) qui ont fait germer le projet à ce Congrès, sont comptables des 30 et 31 octobre. Ils sont comptables des morts des innocents.

Ensuite, c’est Monsieur Kaboré qui a déclaré un certain 6 février 2010 que « l’article 37 est antidémocratique », entendez par là qu’il gêne leur festin, pour reprendre l’expression de Norbert Zongo. Il avait fourni une foultitude d’arguments qui siestent actuellement dans les archives.

Qu’il ait fait son mea culpa après, au détour d’une interview, ne donne pas un chèque en blanc à Monsieur Kaboré. Le code électoral n’a d’ailleurs pas fait cas d’absence de violation ou de circonstance atténuante en cas de désistement, et même si c’était le cas, encore faut-il savoir si le désistement était volontaire ou opportuniste. Si le mea culpa en tant que demande de pardon tient, alors, Gilbert Noël Ouédraogo et Cie l’ont fait. Pourquoi n’ont-ils pas été absouts de leurs péchés ? Voici un conducteur de train qui le dirige vers un mur, qui saute avec une partie de l’équipage tout en criant qu’il y aura un accident ! Ce conducteur est plus comptable de l’accident mortel causé par le déraillement, que ses assistants qui l’ont remplacé à la dernière minute.

L’article 135 de notre code électoral exclut tous ceux qui ont soutenu un changement anticonstitutionnel « ayant conduit à une insurrection » et pas seulement ceux qui ont soutenu « jusqu’à une insurrection ». Si le texte mentionnait « Jusqu’à une insurrection », Roch Kaboré l’échapperait belle. Mais dans l’article tel qu’écrit noir sur blanc, c’est le lien de cause à effet qui est clairement pointé du doigt, et non le temps mis dans le soutien du changement en question. Autrement, si le Président du CDP d’alors, Monsieur Roch Kaboré, n’avait pas présidé un congrès qui a décidé de sauter le verrou constitutionnel, il n’allait pas y avoir une suite logique de soutiens de ce parti à la révision de l’article 37. Si un autre Président l’avait fait, « Malheur à celui par qui arrive le scandale ! »

La loi ne doit pas s’appliquer uniquement quand elle nous arrange. Elle doit également s’appliquer, même lorsqu’elle broie nos intérêts. « Dura lex sed lex », disent les latins. Nous avons commencé à distribuer les sanctions à ceux qui nous ont conduits aux situations des 30 et 31 octobre. Formidable ! Allons jusqu’au bout ! Surtout, n’oublions pas les géniteurs, les auteurs-compositeurs de cet attentat à la Constitution ! Que les dignes défenseurs du peuple comme Hervé Ouattara, Safiatou Lopez Zongo et Idrissa Nogo se prononcent avec rigueur et droiture, comme d’habitude !

Courageusement, le candidat du MPP va devoir assumer son passé. Que le Secrétaire général de ce parti, Monsieur Clément P. Sawadogo, ait produit une minutieuse défense, cela importe peu. L'argumentaire, c’est au prétoire. Ablassé, avec ses valises de preuves audiovisuelles et écrites, a donc raison.

Le CDP a renoncé aux troubles pour assumer son histoire. Que le MPP fasse autant, par respect pour les martyrs des 30 et 31 octobre, au nom de la paix, pour la patrie !


Bawendsom Nikiéma, citoyen burkinabè
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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