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Diaspora : Pakopenda Alphonse Nana, un exemple d’intégration réussie
Publié le lundi 7 septembre 2015  |  Sidwaya




Venu en Côte d’Ivoire dans les années 70 en quête d’un mieux-être, il démissionne de l’administration publique ivoirienne qu’il a intégrée quelques années plus tôt pour se lancer dans l’activité de plantation. De ses trois hectares au début, il est aujourd’hui un opérateur économique mondialement connu grâce à sa marque d’ananas PAKO, longtemps bien appréciée sur le marché international.


Lorsqu’il déposait son balluchon au bord de la lagune Ebrié en 1972, le jeune Alphonse Nana était loin de s’imaginer l’impressionnant parcours qui serait le sien. Aîné d’une famille nombreuse (son père avait cinq épouses), il a dû interrompre son cursus après l’obtention du Certificat d’études primaires (CEP). «Lorsque mon père qui travaillait comme chef d’équipe à la régie des chemins de fer Abidjan-Niger est rentré, les moyens lui faisaient défaut. Je me suis donc fait un devoir de m’occuper de mes jeunes frères. Ce qui m’a conduit à l’aventure». Comme la majorité des jeunes Voltaïques de l’époque, il porte son choix sur la Côte d’Ivoire. Le 18 juin 1972 alors qu’il venait d’avoir 22 ans, le natif de Koudougou Socpelsé découvre le pays, objet de sa curiosité et dont il attend beaucoup. Il n’aura cependant pas à attendre longtemps. Moins d’un mois en effet après son arrivée, il est reçu à un concours à la Sodefel, une Société d’Etat qui s’occupait de l’encadrement des planteurs. Il commence comme aide-encadreur puis encadreur et ensuite, assistant de plantations. Ses nouvelles fonctions qui le conduisent dans plusieurs régions du pays aiguisent ses connaissances du milieu mais surtout sa passion pour le travail de la terre. Considérant que ses revenus n’arrivaient pas à couvrir convenablement ses charges, il décide d’utiliser ses aptitudes professionnelles à d’autres fins. C’est ainsi qu’après quelques années, il démissionne de ses fonctions d’assistant de plantations pour tenter une autre expérience. «A chaque bilan, on me faisait savoir qu’en tant que chef de service, j’avais réalisé des bénéfices de plusieurs centaines de millions et en guise d’encouragement, je n’avais pas plus d’un million comme prime. Je me suis dit alors que si j’étais aussi efficace, pourquoi ne pas créer ma propre affaire», explique-t-il. Pour un coup d’essai, cela a plutôt été un coup de maître. A Oupoyounem dans la région de Dabou où il a servi en dernier lieu, il commence en 1982 avec trois hectares offerts par les villageois. Il décide d’y planter de l’ananas. Six mois après, ses hôtes proposent de lui en ajouter 20 au regard de son abnégation. Au bout d’une année, il en était à 40 ha et il en a été ainsi jusqu’à 240 ha d’ananas. Le petit planteur d’hier se lance alors à la conquête du marché international. Sa marque PAKO est appréciée dans des contrées comme la France, l’Espagne, l’Allemagne, la Suisse, etc. Une notoriété qui lui a valu d’occuper des postes de responsabilité dans des structures et organisations de producteurs parmi lesquelles, la Coopérative des fruits ananas et bananes de Côte d’Ivoire. Il y a gravi des échelons pour en devenir le Président du conseil d’administration (PCA) de 2002 à 2006. Mais les différentes crises sociopolitiques qui ont marqué la Côte d’Ivoire n’ont pas épargné le secteur. Alphonse Nana en paiera un lourd tribut «mais Dieu merci, je m’en suis remis», reconnaît-il. Affable et prompt à prodiguer des conseils avec un brin d’humour, l’homme est reconnu justement pour son sens de l’innovation et d’adaptation aux situations. Lorsque le marché de l’ananas a pris un coup du fait des turbulences, il se reconvertit très vite dans la culture de l’hévéa. Sa production en la matière est de plus de 100 hectares. Accompagné de son conducteur ivoirien (lequel est à son service depuis 2001), il parcourt quatre fois par semaine la trentaine de Km entre son domicile de Dabou et ses champs, où il supervise l’essentiel du travail. Contrairement à l’ananas, la culture de l’hévéa n’exige pas une forte main-d’œuvre. Il a dû se contenter de 29 ouvriers avec lesquels il dit être en famille. «Nous ne connaissons pas d’arriérés de nos salaires qui vont individuellement de 125 000 FCFA à 150 000 FCFA par mois et en cas de maladie, il s’occupe des frais médicaux», souligne un d’entre eux, Yacouba Dougouré. «C’est plutôt nous-mêmes qui, parfoi,s ne sommes pas faciles sinon le patron fait des efforts pour satisfaire tout le monde », renchérit un autre du nom de Dabiré qui vient de lui soutirer de l’argent pour soit disant s’acheter des médicaments.
«C’est quelqu’un qui fait beaucoup pour sa communauté mais n’aime pas qu’on parle de ses actions. Ce n’est pas fortuit s’il a été choisi comme chargé du comité Dialogue vérité et réconciliation pour les victimes de la crise postélectorale ; il est très efficace mais discret», confie pour sa part le délégué consulaire de Dabou,Tinga Kabré. Agé aujourd’hui de 65 ans, le producteur affirme avoir tenté, en compagnie d’autres camarades, de s’implanter au Burkina Faso. Mais les procédures administratives et la difficulté d’accès à de grandes surfaces de terrain ont eu raison de leur initiative. «Je me suis lancé dans le transport mais ça n’a pas marché. Au pays, j’ai surtout beaucoup investi dans l’immobilier». Actionnaire dans des sociétés ivoiriennes, il préfère se concentrer sur ce qu’il sait faire le mieux, s’occuper de ses plantations. «Si à la fin de l’année il y a des bénéfices et qu’on me dit que j’ai droit à tant de millions, tant mieux mais je n’en fais pas une priorité». A l’orée de sa retraite comme il le dit si bien, son principal souci est d’accroître sa production d’hévéa pour atteindre au moins 200 hectares. Et si aucun de ses six enfants n’est pressenti pour lui succéder car étant tous en Europe, il n'en fait pas une préoccupation. «Tout comme ma dernière fille qui est en sixième année de Droit à Paris, j’ai essayé d’en convaincre au moins un dans ce sens mais que nenni. Mais le secteur est tellement bien organisé qu’ils pourront toujours confier la gestion à des sociétés structurées», note-t-il. En ce qui le concerne, il pourra consacrer plus de temps à son autre passion, le jeu de pétanque. Quant au retour au pays, il l’envisage avec beaucoup de réserve.


Voro KORAHIRE
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