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Amendes de 1 à 5 millions FCFA: Une «triste loi qui va anéantir la presse burkinabè» (SEP)
Publié le dimanche 6 septembre 2015  |  AIB
Dépénalisation
© aOuaga.com par Séni Dabo
Dépénalisation des délits de presse : les organisations des médias contre les fortes amendes
Samedi 29 août 2015. Ouagadougou. Les organisations professionnelles des médias ont animé une conférence de presse pour dénoncer les fortes amendes que le gouvernement veut maintenir dans les projets de loi sur la presse qui consacrent la dépénalisation des délits de presse. Photo : Lookman Sawadogo, président de la Société des éditeurs de presse privée (SEP)




Ouagadougou -La Société des éditeurs de la presse privée (SEP) a qualifié vendredi, de «triste loi qui va anéantir la presse burkinabè», la nouvelle réglementation condamnant de 1 à 5 millions de FCFA, les délits de presse mais qui écarte désormais, les peines d’emprisonnement.

«95% des médias disparaîtront s’ils écopent d’une amende de 2 millions de FCFA parce que nous ne sommes pas loger à la même enseigne que les autres par rapport à l’accès à la publicité commerciale et publique», a affirmé vendredi le président de la SEP Lookman Sawadogo.

M. Sawadogo réagissait à la suite de l’adoption par le Parlement de Transition, de nouvelles législations, régissant la presse écrite, la radiotélévision sonore et pour la première fois, la presse en ligne.

Le directeur de publication du journal ‘’Le Soir’’, s’attaquait particulièrement aux amendes de 1 à 5 millions de FCFA, payables en cas de délit de presse, en remplacement des peines d’emprisonnement et de l’amende maximale de 1 million de FCFA, stipulées par l’ancien code de l’information.

«Cette disposition qui ouvre un champ large pour le juge d’appliquer la peine d’amende, va créer tout simplement la mise à mort des organes de presse», a-t-il averti, précisant qu’il faut considérer le plafond et non le plancher.

Pour le promoteur du journal en ligne ‘’lefaso.net’’ Cyriaque Paré, «un tel tarif appliqué aux médias burkinabè, ne manquera pas de créer des problèmes», même s’il faut «féliciter le gouvernement» qui a revu les amendes à la baisse.

Selon lui, les amendes initiales de 10 à 15 millions de FCFA «ont été textuellement copiées sur ce qui se passe en Côte d’Ivoire, alors que les réalités socioéconomiques du Burkina n’ont rien avoir avec celles de la Côte d’Ivoire».

«Comme nous le répétions, ce n’est pas pour demander l’impunité pour la presse mais pour tenir compte des réalités économiques des entreprises de presse au Burkina»,a-t-il ajouté.

Lookman Sawadogo s’est dit aussi «attristé», du «consensus» scellé par le gouvernement et le parlement, qui a fait perdre selon lui, à la loi, sa portée générale.

Pendant les débats, alors que l’écrasante majorité des députés plaidaient pour une baisse des nouvelles amendes introduites par le gouvernement, le président de séance Honoré Nombré a fait voter la suspension des discussions, afin que la commission des affaires sociales et du développement durable «consulte» à huis clos le ministre de la Communication Frédéric Nikièma.

Finalement le gouvernement optera pour une amende unique de 1 à 5 millions de FCFA, en lieu et place des amendes de 2 à 5 millions de FCFA (presse écrite), de 3 à 10 millions de FCFA (radio et télé) et de 1 à 5 millions de FCFA (presse en ligne).

Toutefois, la peine qui obligeait les patrons de presse à changer le nom de leur journal en cas de récidive et qui avait été supprimée, a été réélue séance tenante et prévoit désormais le double de l’amende en cas de récidive.

«Si pour avoir récidivé, on doit payer doublement la peine, ca veut dire qu’on revient à une peine de 10 millions de FCFA», a déploré Lookman Sawadogo tandis que Cyriaque Paré parle d’une «peine plus dramatique et plus drastique».

Selon le ministre Nikièma, il fallait également prendre en compte les préoccupations «de certains acteurs» qui s’estiment être en «première ligne» parmi les éventuelles victimes de diffamation.

La défiscalisation de l’importation du matériel de presse (pour une année, ndlr), la création d’un Fonds d’appui à la presse et l’augmentation de la subvention étatique au profit de la presse privée, a-t-il rappelé, visent à favoriser l’essor d’une presse libre et plurielle.

Agence d’Information du Burkina

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