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Journée continue dans l’administration publique
Publié le vendredi 4 septembre 2015  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Le conseil des ministres




Le Conseil des ministres en sa séance du 2 septembre 2015 a institué la journée continue de 7h à 15h30 dans les administrations publiques à partir du 15 septembre 2015. Si beaucoup de Ouagalais apprécient cette nouvelle, ils demandent au gouvernement d’y adjoindre des mesures d’accompagnement.
André Sawadogo, membre de la fédération de conseil des gens de maison du Burkina :
« En tous les cas, c’est une bonne chose. Mais, c’est la manière de travailler des gens qui pose problème surtout avec les 30 mn de pause. En effet, on craint que les travailleurs en descendant pour la pause ne reviennent pas pour terminer les dernières heures de travail. Si après 12h30mn, il n’y a pas de travailleurs dans les bureaux, cela va constituer un autre problème. Pour éviter cela, il faudra procéder à des contrôles réguliers dans les services pour vérifier que les agents travaillent normalement. Le gouvernement doit veiller à cela ».

Franck Yankoné, secrétaire fédéral à la formation professionnelle et à l’éducation, de la Fédération des syndicats de l’enseignement du Burkina : « Je suis favorable à cette idée parce que cela permettra aux fonctionnaires de dégager un temps de repos et de se préparer conséquemment à assurer un service de qualité. Le problème, c’est le respect des 30 mn de repos. Le principe de la journée continue a toujours été une requête des travailleurs. C’est le gouvernement qui tardait à le mettre en place. L’étalement de la ville aujourd’hui fait qu’il y a des gens qui font plusieurs kilomètres pour se rendre dans leur service et ils ne repartent pas à midi. Donc avec la journée continue, il y aura une réduction du trajet en termes de dépenses de carburant et de transport. Mais, il faut que des mesures d’accompagnement suivent cette décision, comme par exemple des cadres décents de restauration dans les services. Le gouvernement peut aider les organisations syndicales à créer ces structures sociales pour rendre service aux travailleurs ou il peut confier cette gestion au privé ».

Mahamadi Ouédraogo, comptable : « Je pense que c’est une bonne chose, parce que c’est à l’avantage des travailleurs. Mais, il faudra mettre en place un suivi pour que les gens respectent les horaires. Cela ne doit pas avoir un impact négatif sur le fonctionnement des services. Donc, il faudra des contrôles permanents dans les services pour qu’aussi bien l’Etat que les travailleurs en sortent gagnant. Si la pause aussi se fait vers 10h au lieu de 12h, ce sera plus intéressant ».

Pascaline Ouédraogo, direction générale de la coopération au ministère de l’Economie et des Finances :
« Je pense qu’à tout changement, il faut prendre des mesures d’accompagnement surtout pour nos jeunes enfants qui vont à l’école. On sait bien que ce sont les parents qui les déposent dans leurs établissements scolaires et qui les récupèrent à la sortie. Si le parent doit rester de 7h à 15h 30 mn, je ne sais pas comment, il va s’arranger, surtout au niveau du primaire. Est-ce que tous les secteurs, notamment l’éducation, seront concernés par la journée continue ? Une autre inquiétude, c’est de prendre des mesures pour éviter qu’après la pause, il n’y ait personne dans les services ».

Augustin Blaise Hien, secrétaire général de la CNTB : « Cela a été une surprise pour nous, en tant qu’organisation syndicale. Puisque nous étions en discussion, nous avons été reçus par notre ministre de tutelle avec qui nous avons échangé et promis en retour de lui envoyer notre réponse sur la question. C’est brusquement, que nous avons vu le compte rendu du Conseil des ministres qui dit que la journée continue a été adoptée. C’est pour cela que nous n’avons pas d’avis, on n’est pas pour, on n’est pas contre. Nous pensons qu’il y a des mesures d’accompagnement nécessaires qu’il fallait envisager. Personnellement, je souhaite que ça soit beaucoup plus avantageux que ça n’apporte des inconvénients. Parce que nous avons dit qu’il faut prendre en compte la question des élèves, des cantines à la pause où les travailleurs vont manger, ainsi de suite. Pour nous, nous souhaitons que cette mesure, si elle marche, qu’elle puisse accroître l’efficacité de la fonction publique ».

Nobila Ouédraogo, secrétaire confédéral chargé de la formation syndicale de la CGTB : « Nous avons été surpris de constater que le gouvernement ait pris le décret qui porte effectivement instauration de la journée continue. Parce que rien que le mardi passé, le mouvement syndical a été reçu au ministère en charge de la Fonction publique sur la préparation de l’étude qui porte instauration de la journée continue. Le gouvernement a dit à travers le secrétaire général que de considérer que c’est un projet et a demandé de faire des propositions à chaud. Ce que la délégation a eu à faire. Lesquelles observations ont été jugées pertinentes par les autorités du ministère. Il était convenu que le mouvement syndical formule ses observations, ses propositions par écrit et les fasse parvenir aux autorités qui ont affirmé vouloir les prendre en compte, les intégrer dans le projet qui va être soumis au gouvernement. Nous sommes surpris que le gouvernement a déjà adopté ce projet. Au cours de la rencontre avec gouvernement, le mouvement reviendra sur la question, mais nous considérons cela comme une sorte de mépris et un manque de respect de la parole donnée. Car, étant donné que c’est un dialogue qui a été instauré. Nous sommes d’accord pour un dialogue ouvert, mais qui respecte les partenaires et la parole donnée. En ce moment, on peut avoir des résultats consensuels. A la veille des négociations, cela nous donne aussi le ton par rapport à cette reprise. C’est vrai que nous avions dit qu’on est optimiste. Mais ce sont des signes qui jettent un peu le doute quant à la volonté réelle du gouvernement à parvenir à des accords réels avec les syndicats. Dans le principe, le mouvement syndical n’est pas opposé à ce qu’il y ait une forme d’organisation ou de réorganisation de l’administration étant donné que les maux ont été diagnostiqués, il y a longtemps. Si cette forme peut aider à améliorer les prestations, à faire des économies, le mouvement n’est pas fondamentalement contre. Il faut prendre en compte les aspirations des parties prenantes, étant donné que c’est le mode de travail qui change. Il y a des secteurs particuliers comme la santé, l’éducation, qu’en est-il exactement ? C’est une situation nouvelle que les gens vont affronter, quelles sont les mesures d’accompagnement aux plans moral et psychologique ? ».

Hamidou Bamogo, commerçant :
« En ce qui me concerne, c’est très bien. Les fonctionnaires auront plus de temps pour venir payer nos marchandises. On a vu l’exemple avec des pays comme le Ghana et cela a bien marché. Mais pour moi, si nous instaurons ces mesures, il faut réduire le nombre de jours chômés ».


Mme Sanogo, administrateur civil au ministère en charge de l’Administration territoriale :
« C’est très bien pour nous les fonctionnaires. Parce que cela va nous permettre d’économiser de l’essence. Cela va donner une plus-value à notre travail, car on va rester longtemps au service. Mais, je pense aussi à l’éducation des enfants, nous qui avons les enfants en bas âge ou aux collèges qui ne font pas de journée continue, quelles sont les dispositions qui sont prises pour que les choses se passent dans les meilleures conditions ? Si je dois descendre à 15h 30 pour aller chercher mon fils, alors que je n’ai pas de chauffeur, cela va compliquer les choses. On ne sait pas dans les collèges, si on prendra des dispositions pour que les enfants puissent rester le plus longtemps possible. Sinon, c’est salutaire, on attendait cela depuis très longtemps ».

Boniface Coulibaly, conseiller technique au ministère en charge de la Décentralisation :
« Je pense que ce sera une très bonne chose pour plusieurs raisons. D’abord, lorsque les travailleurs doivent observer la pause de 12h30 à 15h, il y en a qui parcourent de très longues distances pour aller se restaurer et siester avant de revenir. Ils prennent de gros risques dans la circulation, parce que tout le monde est pressé d’arriver et de pouvoir revenir à temps. Nous sommes un pays, où le carburant comme source d’énergie coûte encore assez cher. Cela fait vraiment des dépenses sur ces longs trajets. Une journée continue sera une bonne chose pour les travailleurs. Au plan économique, cela va permettre à nos poches de souffler un peu et au plan sécurité physique. Il va falloir prendre des mesures, parce que quelquefois on est obligé de rentrer pour aller chercher les enfants à l’école. Il va donc falloir organiser le transport des enfants. Pour que les travailleurs ne fassent pas de longues distances pour se restaurer, il faut également organiser des cantines au niveau des services ».

Propos recueillis par :
Djakaridia SIRIBIE
(Collaborateur)
Fanta KANDO
Mahamad SANGARE
Madina SIENOU
(Stagiaires)
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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