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Recours contre candidats à la présidentielle : «Nous allons suivre la voix du peuple» (Me Bénéwendé S. Sankara, président de l’UNIR/PS)
Publié le jeudi 3 septembre 2015  |  L`Observateur Paalga
Présidentielle/législatives
© aOuaga.com par Séni Dabo
Présidentielle/législatives 2015 : les parties prenantes signent un pacte de bonne conduite
Vendredi 21 août 2015. Ouagadougou. Centre international des conférences de Ouaga 2000. Les parties prenantes des élections couplées présidentielle/législatives du 11 octobre 2015 ont signé un pacte de bonne conduite pour un scrutin apaisé. Photo : Me Bénéwendé Sankara, président de l`UNIR/PS et candidat à la présidentielle




Il ne reste plus que 5 jours aux candidats sur la liste provisoire publiée par le Conseil Constitutionnel pour poser leurs recours contre tout autre candidat. Pour le candidat de l’UNIR/PS, il n’y pas de doute que son parti suivra la voix du peuple qui s’est soulevé les 30 et 31 octobre 2014. Dans cette interview qu’il nous a accordée hier lundi 31 aout 2015 dans l’après-midi, Me Bénéwendé Stanislas Sankara apprécie le travail effectué déjà par les grands juges.

Vous êtes parmi les 16 candidats retenus par le conseil constitutionnel, quel commentaire vous inspire cette liste ?

Je voudrais d’abord saluer tout le professionnalisme avec lequel la presse a fait son travail en respectant les directives du CSC qui sont parfois aux antipodes de ce que nous attendons de la liberté de la presse. C’est peut-être dans un contexte postinsurrection et on veut travailler pour arriver à bon port avec des élections apaisées. Mais avec ma conception de la liberté de la presse, il faut faire chapeau bas aux journalistes qui ont eu de la hauteur pour comprendre tout cela et ont fait leur travail avec professionnalisme.

Après l’insurrection, il y a des attentes très fortes qui malheureusement ne sont pas venues dans la Transition qui avait elle-même ses propres difficultés. Mais d’un point de vue politique, elle travaille à passer le cap, et si les Burkinabè continuent dans cette lancée, on pourrait faire des élections acceptables le 11 octobre. L’essentiel est de préserver notre cohésion sociale, l’unité nationale pour que les Burkinabè entre eux soient une famille. Quelle que soit la personne qui sera élue, que nous puissions faire chorus pour utiliser les mécanismes de la démocratie pour résoudre nos différends.

De ce point de vue, recueillir 22 candidatures est signe d’engouement, de vitalité, que des Burkinabè se proposent de défendre ce pays en voulant présider aux destinées de notre nation. Mais on ne devient pas président aussi simplement parce que c’est le destin de tout un peuple et on ne badine pas avec. Il y a déjà les lois au-delà de la volonté politique. Certains ont été recalés au regard des critères d’éligibilité édictés par la loi.

Deux ont été jugés inéligibles au regard de la jurisprudence du Conseil Constitutionnel qui a déjà eu à se prononcer sur leur cas à travers les recours qui ont été introduits relativement aux législatives de 2015 : il s’agit de Gilbert Noël Ouédraogo et d’Eddie Komboïgo. Les quatre autres sont des décisions de rejet parce que les candidats n’ont pas présenté les dossiers qui remplissent les conditions énumérées par le code électoral.

La querelle juridique sur les conditions d’éligibilités ou pas fondées sur une décision antérieure de justice parce que le Conseil Constitutionnel est en même temps juge de la légalité au regard des critères d’éligibilité. Il peut d’office se prononcer sur la candidature d’un citoyen.

Moi, en tant que candidat de l’UNIR/PS, j’ai pris acte de la publication de la liste provisoire des 16 candidatures. La loi nous donne 8 jours à partir de la date de publication pour nous pourvoir devant le Conseil Constitutionnel pour les réclamations. Nous allons user de ce droit-là pour dénoncer les candidatures que nous jugeons inappropriées pour être sur la liste provisoire publiée.

Pour les profanes du droit, les décisions du Conseil Constitutionnel manquent un peu de logique puisqu’on retrouve sur sa liste des dirigeants qui ont soutenu l’article 37 alors que pour les mêmes raisons, d’autres ont été recalés aux législatives. Comment vous, vous expliquez cela, Maître ?

Il y a d’abord une explication technique. Sur la liste, il y a des gens qui n’étaient pas candidats aux élections législatives, il n y a pas eu de recours contre eux. Par conséquent, la jurisprudence ne pouvait pas s’appliquer à eux sous réserve d’autre recours.

En outre, le Conseil Constitutionnel aurait pu se faire une auto saisine, mais cela ressemblerait à un procès selon la tête du client. La logique aurait voulu que ce soit les candidats qui apportent les preuves des allégations sur le soutien de certains d’entre eux à la modification de l’article 37 et qu’on en tire toutes les conséquences devant la loi. Autrement dit, il y aurait une injustice. C’est notre rôle de candidat. Le candidat de l’UNIR/PS que je suis se réclame candidat du peuple pour le peuple ; il n’y a pas de raison que nous n’allions pas dans le sens tracé par le peuple burkinabè qui souhaite aujourd’hui après l’insurrection bâtir une vraie nation fondée sur les valeurs de la démocratie. Ce n’est pas un procès contre quelqu’un, ce n’est pas une stigmatisation, ce n’est même pas une exclusion. Je pense que si les Burkinabè comprennent aujourd’hui tout le travail qui est en train d’être fait dans le sens d’avoir une nation unie, il n’y a que les valeurs qui fédèrent. Fédérer sur la base des valeurs, c’est dénoncer toutes ces dérives qui ne construisent pas un Etat et qui sont aux antipodes de la démocratie. Tout le monde y gagne. Il ne s’agit pas d’un procès contre Pierre ou Paul, mais plutôt des procès qui n’offrent même pas la possibilité de porter nos choix sur des hommes et des femmes qui vont hypothéquer l’avenir de ce pays sur l’autel de leurs propres intérêts.

C’est pour cette raison que la loi électorale a jugé bon d’internaliser la charte de l’Union Africaine. La décision de la Cour de la CEDEAO n’a pas été méprisée. Même si la décision du Conseil Constitutionnel dit que l’Etat du Burkina Faso ne l’a pas mise en œuvre. L’Etat a pris acte et cela est une jurisprudence à laquelle on se réfère. La preuve, le CDP et l’ADF/RDA, en tant que partis politique qui ont soutenu le régime de Blaise Compaoré, n’ont pas été dissous. Pour la députation il leur a été loisible de remplacer ceux qui sont frappés d’inéligibilité. C’est ça l’inclusion. Ceux qui sont exclus sont exclus du fait de leur comportement crapuleux.

A vous écouter, vous comptez déposer un recours contre l’un ou l’autre des autres prétendants. Peut-on savoir lesquels et pour quelles raisons ?

Je crois que quand nous allons déposer notre recours, nous allons le publier. Une chose est sûre, nous allons suivre la voix du peuple comme nous l’avons toujours fait.

Mais quand vous dites que vous irez dans le sens du peuple, est-ce à dire contre ceux qui ont soutenu la modification de l’article 37?

Ça c’est un impératif. Nous devons rester logiques avec nous-mêmes, car c’est sur cette même base que nous avons déjà déposé un recours aux législatives.

Ce groupe désigne ceux qui l’ont soutenu ouvertement ou les anciens membres du gouvernement de Compaoré ?

Ma candidature est portée par un parti, et nous ne pouvons pas déposer de recours à l’insu des instances du parti qui doivent statuer et donner les indications à suivre. Nous n’allons pas poser des recours en regardant les personnalités contre lesquelles ils sont dirigés. Nous le ferons dans l’intérêt de notre peuple. Ce n’est pas des recours de complaisance que nous ferons.

Interview réalisée par Hyacinthe Sanou

et Moumouni Simporé

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