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Redéploiement des instituteurs principaux à Bobo-Dioulasso : Le SNEAB veut comprendre le mobile réel
Publié le mercredi 2 septembre 2015  |  Sidwaya
Education
© aOuaga.com par A.O
Education : Formation du syndicat des enseignants Africain du Burkina (SNEAB) sur la gestion de l `environnement
Lundi 21 janvier 2013. Burkina : le syndicat des enseignants Africain du Burkina (SNEAB) se forme sur la gestion de l `environnement.




Un projet de redéploiement des instituteurs principaux est en vue à Bobo-Dioulasso. Dans cette interview accordée à Sidwaya le lundi 31 août 2015, le secrétaire général du Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEAB), Séma Blégné, dit être surpris par cette initiative.

Sidwaya (S.) : La direction régionale de l'Education nationale veut redéployer des instituteurs principaux à Bobo-Dioulasso. Le syndicat est-il d’accord avec cette initiative ?


Séma Blégné (S.B.) : Je ne dirai pas que le syndicat est d’accord ou pas. Sur cette question, nous avons été approchés par la coordination régionale par une note écrite, pour signifier son inquiétude en rapport avec ledit redéploiement au niveau de la commune Bobo-Dioulasso. Le syndicat dit avoir été surpris. Le mouvement en vue, sous la bannière de nécessité de service, a une grande envergure nécessitant ainsi une concertation. J’estime que l’autorité centrale n’a pas totalement joué franc jeu avec ses partenaires. Nous nous posons toujours des questions quand il s’agit des mouvements de personnel. La vie est devenue très chère, pour affecter un enseignant, il faut tenir compte de certains paramètres.


S. : Mais il s’agit d’une affectation dans la ville de Bobo-Dioulasso ? Le directeur régional n’a-t-il pas dit le droit ?


S.B. : Si nous devons nous inscrire dans la légalité du mouvement, l’administration est dans ses prérogatives de procéder à des affectations. Mais il y a aussi une réalité. Dans un contexte où on parle d’un mouvement qui ne concerne pas un ou trois, mais tous les directeurs d’écoles de la commune, en tant que structure syndicale, c’est de bonne guerre que nous cherchons à savoir les mobiles réels. C’est pourquoi, nous avons rencontré le directeur régional, afin d’avoir des informations plus détaillées et de pouvoir apprécier cette situation. Selon nos informations, les affectations concernent la commune de Bobo-Dioulasso. Je crois que le directeur régional s’est avisé qu’en termes d’ancienneté, ça ne se limite pas à Bobo-Dioulasso. De telles décisions devraient être prises au plan national, parce que les mêmes cas de figure se présentent partout. Vous avez des directeurs d’écoles qui sont à 20 ans, 10 ans d’ancienneté. Mais ce seul élément ne saurait justifier un mouvement d’ensemble. Que reproche-t-on aux directeurs d’écoles ? La décision doit donc concerner toutes les 13 communes. Le ministère n’aurait pas dû procéder à un tri vis-à-vis du mouvement, car il ne trouve pas de justificatif au choix porté sur Bobo-Dioulasso. Les directeurs d’écoles de la commune de Bobo-Dioulasso ne souffrent pas d’inefficacité.


S. : Que proposez-vous alors ?


S.B. : Si c’est pour mettre en application des expériences vécues ailleurs, il faut donner l’information aux 13 directions régionales pour procéder à un vaste mouvement des instituteurs principaux. Nous proposons que la rencontre-bilan du ministère puisse se tenir avec l’ensemble des acteurs et que les difficultés que l’administration a pu relever puissent être présentées. Si c’est un mouvement global des directeurs qui aidera à résoudre un certain nombre de problèmes, le syndicat ne trouvera pas de quoi à redire.


S. : Au cas où les affectations seront faites, quel sera le mot d’ordre du syndicat ?


S.B. : Nous fondons l’espoir que les affectations ne vont pas tomber, sans que nous nous rencontrions au sommet pour aplanir un certain nombre de difficultés. Nous allons entrer en contact avec le ministère, afin que nous puissions voir ensemble quels sont les réels problèmes. Quelles sont les voies et les issues possibles, sans heurts, parce que nous sommes à la veille de la rentrée scolaire. Nous fondons l’espoir qu’il n’y aura pas de forcing. Loin de nous, l’idée de nier au ministre ses prérogatives, mais nous disons que la légalité doit être soutenue par une légitimité, en tenant compte du contexte.


S. : Que pensez-vous du nombre élevé de suppléants à Bobo-Dioulasso, alors que le besoin se fait sentir dans le Tuy et le Kénédougou ?


S.B. : Effectivement, il y a plus de 800 enseignants suppléants à Bobo-Dioulasso. A Ouagadougou, ils sont plus de 1 000. Au lieu de commencer à résoudre le problème par le haut, je pense qu’il fallait commencer par le bas. Il y a des circonscriptions d’éducation de base qui n’ont pas besoin de plus de 15 agents, mais qui se retrouvent avec 60 ou 70 agents, voire 80. L’Etat a de l’argent à jeter par la fenêtre ou quoi ? Le ministre est au courant. Ce sont les vrais problèmes posés.


Interview réalisée par Rabalyan Paul OUEDRAOGO
& Maïmouna Zonso ZINA
(Stagiaire)
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