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La déclaration de naissance par SMS voit le jour au Burkina Faso
Publié le mardi 1 septembre 2015  |  AFP
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© aOuaga.com par A.O
Une application des déclarations des naissances par le téléphone mobile dénommée e-civil a été officiellement lancée le 28 août 2015 à Ouagadougou. Photo : Adama Sawadogo, co-inventeur de l`application




À Ouagadougou, un duo d’ingénieurs vient d’accoucher d’une idée révolutionnaire : un système d’enregistrement des naissances par SMS. Baptisé « ICivil », il aura pour mission de pallier les carences de l’état civil en Afrique, où près de 50 % de la population n’est pas répertoriée. Adama Sawadogo, le Burkinabè de 37 ans à l’origine de cette innovation, en a détaillé le fonctionnement à Francis Bourrières, son homologue français : après couplage à un authentifiant unique et infalsifiable, les données de chaque nouveau-né sont transférées par SMS depuis le téléphone portable d’un agent de santé. Le mini message atterrit aussitôt sur le serveur du centre d’état civil relevant de sa commune. Le tout sans intermédiaire.

« Le couple SMS-authentifiant renseigne de manière automatique une fiche de naissance qui sera toute prête à être imprimée et signée par l’autorité compétente », explique le concepteur du système. « ICivil est un support technologique moderne et adapté aux infrastructures de communication. » Un beau cadeau de naissance pour tous les parents de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest qui n’auront plus à parcourir de grandes distances pour déclarer leur bébé.

Une solution au problème des nouveau-nés sans nom
Plutôt que d’avaler des kilomètres, un bracelet dénommé « Token » leur sera remis le jour de l’accouchement, grâce auquel les nouveaux parents pourront récupérer des actes de naissance « authentiques et contrôlables ». Le concept a immédiatement séduit Nébila Amadou Yaro, ministre burkinabè en charge du Développement de l’économie numérique et des Postes. Il faut dire que, dans ce pays, plus de 90 % des naissances en milieu rural ne sont pas inscrites au registre d’état civil, contre 60 % en ville. ICivil s’avère pour lui l’« opportunité » de résoudre les difficultés d’identification auxquelles fait face le Burkina Faso.

Pour autant, ce dispositif ne vient pas à bout des soucis liés tant à la non-déclaration des naissances qu’à l’usage exclusif des langues officielles dans les formulaires administratifs, relève l’Organisation des Nations unies pour l’enfance. Sans parler des pratiques culturelles selon lesquelles un nourrisson reste parfois jusqu’à plusieurs semaines sans nom. Autre facteur aggravant de la faiblesse de l’état civil sur le continent africain pointé par l’Unicef : les coûts de la déclaration des naissances et le manque d’accès aux centres de santé. Aussi novateur soit-il, ICivil risque de s’y heurter.
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