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Importation du sucre au Burkina : Manifestation des travailleurs de la SN SOSUCO contre une autorisation spéciale
Publié le mardi 1 septembre 2015  |  Le Quotidien
Du
© Autre presse par DR
Du sucre en carreaux




Les travailleurs de la SN SOSUCO ont bruyamment manifesté le lundi 31 août 2015 pour protester contre l’importation du sucre. Pour se faire entendre, ils ont bloqué le passage de la route nationale n°7 empêchant ainsi, le passage à tout véhicule.
« Au moment où la SN SOSUCO peine à écouler plus de 22 000 tonnes de sucre, le ministère en charge du Commerce continue de délivrer des autorisations d’importation du sucre. Les autorités veulent-elles la fermeture de la société » s’offusquent les manifestants. En effet, la question de la mévente du sucre de la SN SOSUCO continue de faire des gorges chaudes.
A en croire les manifestants, plus de 22 000 tonnes de sucre sont entreposées à la SN SOSUCO et attendent d’être enlevées. Pendant ce temps, le ministère en charge du Commerce qui devrait travailler à sauver la société au bord du gouffre continue de livrer des autorisations spéciales d’importation (ASI) de sucre. Le ministre du Commerce, Hyppolite Dah, a signé des documents portant sur des Autorisations Spéciales d'Importation (ASI) de sucre par des entrepreneurs privés alors que la SN-SOSUCO est confrontée à une mévente historique et fait face à de graves difficultés financières depuis plusieurs mois voire des années.
La société SICOM s'est ainsi vue autoriser à importer jusqu'à 2 000 tonnes de sucre d'une valeur d'un peu moins de 200 millions FCFA. De ce fait, le 31 Août 2015, dans la matinée les travailleurs et leurs familles ont bloqué l'accès à la ville de Banfora à partir de Bérégadougou avec des engins agricoles et autres véhicules pour protester contre cette situation.
Confrontée aux mêmes difficultés, la direction avait à l'époque décrété 2 mois de congés et de chômage technique pour l’ensemble de ses travailleurs la SN SOSUCO serait aussi victime de la mauvaise gestion. En effet, les différentes directions qui se sont succédé, en complicité avec des barons de l'ancien régime, ont pillé la société pendant de longues années rendant ses produits moins compétitifs que le sucre importé. D’autres sources indiquent que c’est le ras-le-bol général face à l’incapacité des autorités à résoudre définitivement la crise que vit la SN SOSUCO qui a provoqué la manifestation d’hier. Ce n’est donc pas la première fois que les travailleurs de cette société manifestent leur mécontentement en barrant la route. On se rappelle qu’une autorisation similaire avait été accordée à un opérateur économique par l’ancien ministre du Commerce, Arthur Kafando. Ce qui avait également suscité le courroux des travailleurs.
Brandissant des chiffres qui proviendraient des services de la douane, les manifestants font savoir que 47 000 tonnes de sucre seraient légalement rentrées dans le pays courant janvier à mai 2015. Pourtant, le président Michel Kafando aurait indiqué le 22 février 2015 à Banfora que « tant que le sucre de la SN SOSUCO n’est pas écoulé, il n'y aura plus d'importation de sucre ». Pour eux, l’engagement du président du Faso contraste avec la situation actuelle de la société. « Où irons-nous si la SOSUCO ferme », ont-ils professé. Estimant que leurs emplois, donc la survie de leurs familles sont menacés du fait de la situation « précaire » de la société, les travailleurs ont décidé de prendre en mains leur destin.
Et c’est ce qui explique leur mécontentement selon eux. C’est pour cela appuyés par les populations des 16 villages installés sur le complexe sucrier, les travailleurs ont bloqué le passage sur la RN° 7 précisément au carrefour de la bretelle menant à l'usine ce lundi 31 août 2015. Brandissant des pancartes, les manifestants ont, à travers des slogans dénoncé l'octroi d'une autorisation spéciale d'importation de 2000 tonnes de sucre par le ministère en charge du Commerce à une société d'importation1

Par MB
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