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Le Pays N° 5200 du 20/9/2012

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Crise au Nord-Mali : La « réunionite » aigüe des dirigeants
Publié le jeudi 20 septembre 2012   |  Le Pays


Mini-Sommet
© aOuaga.com
Mini-Sommet de la CEDEAO : le Président Blaise Compaoré et ses pairs prennent de grandes décisions pour le Mali.
6 juillet 2012, à Ouagadougou. Réunion du groupe de contact sur le Mali.


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Les principaux acteurs de la résolution de la crise malienne ont toujours du mal à accorder leurs violons. Après des mois de tergiversations et à la veille du 52e anniversaire de l’indépendance du Mali, le 22 septembre, on ne sait toujours pas à quels saints se vouer.

L’on a du mal à intervenir, car les mésententes persistent. Le médiateur burkinabè, le président Blaise Compaoré, déplore par exemple un manque de consensus quant au processus devant conduire à l’intervention. Il l’a souligné lors de son récent séjour à Paris, après avoir été reçu à l’Elysée par le président François Hollande. De leur côté, le président de la commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, et le chef de la diplomatie malienne, Tièman Hubert Coulibaly, n’ont guère été rassurants dans leurs sorties respectives face aux médias. On ignore si cela relève de la stratégie militaire, mais plus les acteurs se prononcent, plus on frise la confusion. Du point de vue de la CEDEAO comme de celui malien, les propos tenus chaque jour rendent perplexe. Au sein de l’opinion ouest-africaine, ces mésententes à n’en plus finir commencent à agacer. Interviendra-t-on jamais ?

Ne finira-t-on pas par baisser les bras ? Doit-on laisser les seuls Maliens gérer leur dossier comme certains l’exigent à Bamako ? En tout cas, la réunionite s’est emparée des dirigeants civils et militaires de la région. A l’évidence, leurs rencontres doivent coûter très cher. Or, nos pays et nos institutions manquent cruellement de ressources. N’est-ce pas ce qui retarde l’intervention armée ? Par ailleurs, réfugiés et exilés ont besoin d’un minimum.

Même si elles sont importantes, ne faudrait-il pas réduire le nombre et la fréquence de ces rencontres dont l’issue échappe au commun des mortels ? Car l’ennemi, lui, profite du contexte d’indécision pour progresser. Chaque jour en effet, les groupes terroristes qui se bombent la poitrine, ne dissimulent en rien leurs ambitions : ils veulent aller à la conquête de toute l’Afrique de l’Ouest, et ils ont prévu les moyens de leur aventure. Coup de bluff ? Vérité ? Les terroristes se disent surarmés et décidés. Mais, serions-nous vraiment en face de gens capables d’affronter des soldats de métier, donc bien entraînés, prêts à attaquer comme à riposter ? En tout cas, si elle se dit démunie, les dernières bavures de l’armée malienne face à des prêcheurs musulmans indiquent que celle-ci est tout aussi résolue. On sent la tension qui se fait de plus en plus vive. Il est probable que depuis quelque temps, certains ne dorment que d’un œil. A Bamako, l’hostilité de certains acteurs vis-à-vis de toute intervention ouest-africaine amène à se demander s’ils ne cautionneraient pas la partition de leur pays. On ne peut faire le bonheur de quelqu’un sans son concours, dit-on. Mais, doit-on pour autant abandonner les Maliens à leur sort ? Comme partout ailleurs, cette crise doit faire l’affaire d’individus embusqués dans le système. Ils doivent bien se frotter les mains car l’industrie de la guerre rapporte gros. Partout où il y a tension, détresse et insécurité, certaines affaires prospèrent. C’est le paradoxe de la guerre, des crises et des catastrophes : elles sont rentables, mais ne profitent qu’à une minorité. Autant elles détruisent le genre humain, autant elles aident à entretenir la cupidité de l’espèce, et même à en assurer la reproduction sociale. Au sein de la CEDEAO, on semble avoir été contaminé par les autorités maliennes : on commence à trop tergiverser. Tantôt on prône le dialogue, tantôt on bande les muscles et on donne l’impression que l’intervention est imminente. Seraient-ce les effets des actes barbares que posent quotidiennement les islamistes ? Amputations de bras, destructions du patrimoine culturel et des vestiges d’un passé immensément riche par les « fous d’Allah » semblent rythmer les sorties des dirigeants ouest-africains. Chefs d’Etat et leaders d’autres régions du continent en ont le souffle coupé. On semble vouloir s’en remettre à la France. Que peut l’Elysée dans ce contexte de mésentes et de patriotisme débridé ? De plus, Hollande n’est ni Chirac, ni Sarkozy. Ce que beaucoup dans nos pays ont du mal à comprendre ou à encaisser. La France aura toujours des intérêts d’Etat à défendre. Mais la nouvelle France du socialiste Hollande, qui a hérité de l’épineux dossier des otages des islamistes d’AQMI, se veut prudente. Elle veut rompre avec un passé interventionniste. Le fait est que les élites africaines au pouvoir ont du mal à s’assumer.

L’Afrique noire a suffisamment vécu l’expérience des invasions du passé, pour n’en avoir pas tiré les leçons. Qu’elles soient coloniales ou religieuses, elles se sont de tout temps heurtées à la détermination de guerriers intrépides. Il y a suffisamment de patriotes pour se laisser dicter quoi que ce soit. Au Nord-Mali, ce sera assurément la guerre de trop. Mais peut-on vraiment l’éviter ?

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