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Le Pays N° 5334 du 10/4/2013

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EL Bechir au Soudan su Sud : La paix des braves
Publié le jeudi 11 avril 2013   |  Le Pays




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Demain vendredi, sauf modification de calendrier, Omar El Béchir sera chez SalvaKiir. Depuis la cérémonie de proclamation de l’indépendance du SoudanduSud le 9 juillet 2011, El Béchir n’avait plus mis les pieds à Juba. C’est donc sa première visite au voisin indépendant. Cette visite est digne d’intérêt pour les deux ennemis d’hier qui tentent de faire une paix desbraves. Après s’être livrés une si longue guerre meurtrière, Juba et Khartoum se rendent à l’évidence qu’ils sont condamnés à s’entendre. En attendant le tracé des frontières,censé mettre fin aux hostilités mais qui tarde à venir, les deux pays sont dans l’impérieuse obligation de faire des compromis. Khartoum qui, à contrecœur, a accordél’indépendance au Soudan du Sud, a besoin de la manne pétrolière logée chez son voisin. El Béchir fait déjà face aux jacqueries populaires dans son pays. Et la quasi-privation de la manne pétrolière due à la guerre avec le voisin n’est pas étrangère à cette grogne sociale.Il lui faut donc, pour la contenir, établir la paix avec Salva Kiir. C’est seulement dans ces conditions qu’il peut espérer bénéficier des revenus du pétrole qui a longtemps nourri son économie. La stabilité de son pouvoir en dépend aussi fortement. Pareil pour le Soudan du Sud qui a arraché son indépendance des griffes acérées du Soudan, mais qui fait face au défi de la reconstruction. En effet, le constat est là. Le dernier pays africain indépendant ressemble à un champ de ruines où tout a besoin d’être refait. Pour ce faire, Salva Kiir a besoin de moyens à la hauteur de la tâche. Son pétrole qui coule à flot ne peut être judicieusement exploité que si son voisin El Béchir le veut bien. On le sait, les produits pétroliers quittent les puits au Soudan du Sud, transitent par les ports du Soudan pour d’autres destinations. C’est dire donc que sur la trajectoire du pétrole sud-soudanais, El Béchir peut se positionner comme un gros obstacle en se livrant à la stratégie de la terre brûlée. En la matière, le président soudanais a déjà montré de quoi il est capable. Si tant est que toute la zone a besoin de paix et de stabilité pour son développement, la question du Darfour et d’Abyei ne passerait pas aussi inaperçue lors de cette visite de El Béchir à son voisin. Faut-il le rappeler, c’est une visite qui s’effectue au moment où des factions armées sèment la terreur dans ces zones. On sait que Abyei ne connaîtra pas la paix sans la volonté de El Béchir et de Salva Kiir. C’est bien là que ces deux ennemis en tête- à-tête demain s’affrontent par groupes armés interposés. De même, le Darfour a besoin, pour sa stabilité, de l’implication franche des deux voisins. Les gros moyens déployés par les bailleurs de fonds pour reconstruire le Darfour, lors du récent sommet de Doha, n’auront pas leurs effets curatifs, si les deux hommes continuent de se regarder en chiens de faïence. Au total, tout laisse croire que El Béchir et Salva Kiir sont comme des frères siamois. Le mouvement de l’un est conditionné par celui de l’autre. C’est l’occasionpour eux de l’admettre pour toujours au grand bonheur de leurs peuples respectifs et pour la paix dans la région tout entière.

Boulkindi COULDIATI

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